Être un peu enveloppé ne nuit pas forcément à la santé. En effet, la communauté scientifique parle de plus en plus du rôle de la graisse dans la lutte contre les infections. Plusieurs études ont démontré, ces quinze dernières années, ce rôle méconnu du grand public. «De nombreuses études ont démontré que les cellules graisseuses sous la peau, les adipocytes, aident à nous défendre des infections par la production de substances anti-microbiennes en présence de virus ou bactéries», souligne Dr Moussayer Khadija, spécialiste en médecine interne et en gériatrie, présidente de l’Alliance des maladies rares au Maroc (AMRM) et de l’Association marocaine des maladies auto-immunes et systémiques (AMMAIS).
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«La défense de l’organisme contre les infections est un processus complexe, impliquant une grande variété d’organes et de cellules. Ainsi, lorsque la barrière de la peau est lésée, la responsabilité de cette protection revient en particulier aux cellules sanguines (comme les neutrophiles ou les monocytes). Mais avant que ces cellules immunitaires arrivent jusqu’au site d’infection, l’organisme a besoin d’une réponse encore plus immédiate pour contrecarrer la multiplication de pathogènes nuisibles (bactéries, virus...) qui nous attaquent. D’où l’importance du rôle des cellules graisseuses», explique Dr Moussayer.
Cette dernière a rappelé les résultats d’une étude réalisée, il y a déjà quelques années, par des chercheurs de l’Université de Californie qui se sont intéressés au staphylocoque doré. Il s’agit d’une bactérie commune, et cause majeure d’infection de la peau et des tissus mous, dont l’émergence de formes résistantes aux antibiotiques est un problème de santé publique à travers le monde. «Ce staphylocoque doré est responsable d'intoxications alimentaires, d'infections localisées suppurées et, dans certains cas extrêmes, d'infections potentiellement mortelles. On avait observé antérieurement sa présence dans la couche des cellules graisseuses et on se demandait si cette couche pouvait avoir un rôle actif dans la protection contre l’infection», indique la présidente de l’AMMAIS. Et d’ajouter que «les chercheurs américains ont alors exposé aux staphylocoques dorés deux groupes de souris : des rongeurs ne fabriquant pas de cellules graisseuses ou dont les cellules adipeuses n’expriment pas suffisamment de substances antimicrobiennes et des souris normales. Le résultat était sans ambiguïté : les animaux “imparfaits” quant aux cellules graisseuses ont souffert d’infections plus fréquentes et plus sévères que des souris normales, ce qui témoigne du rôle de protection immunitaire de ces cellules».
Le médecin rappelle que de nombreuses autres expériences ont mis en évidence le rôle clé de ces cellules graisseuses, les adipocytes, dans la production de matières antimicrobiennes spécifiques, à savoir de peptides antimicrobiens et plus particulièrement de la cathélicidine. «L’ensemble de ces peptides antimicrobiens (lysosyme, psoriasine, béta-défensine et cathélicicidine) est émis également par les cellules de la peau (kératinocytes)», précise Dr Moussayer.
Elle indique également qu’une étude de l’Université du Queensland en Australie a montré en 2020 que les gouttelettes de graisse aident nos cellules à attaquer les bactéries. «La graisse serait en fait aussi une arme cachée pour notre système immunitaire. En cas d’infection, des gouttelettes de lipide se déplacent vers certaines de nos cellules immunitaires, les macrophages, véritables “mangeuses” de bactéries, les abritent et se dirigent ensuite vers la zone où se situent les bactéries afin qu’elles y soient massivement attaquées par ces macrophages», relève Dr Moussayer.
Cette dernière a rappelé les résultats d’une étude réalisée, il y a déjà quelques années, par des chercheurs de l’Université de Californie qui se sont intéressés au staphylocoque doré. Il s’agit d’une bactérie commune, et cause majeure d’infection de la peau et des tissus mous, dont l’émergence de formes résistantes aux antibiotiques est un problème de santé publique à travers le monde. «Ce staphylocoque doré est responsable d'intoxications alimentaires, d'infections localisées suppurées et, dans certains cas extrêmes, d'infections potentiellement mortelles. On avait observé antérieurement sa présence dans la couche des cellules graisseuses et on se demandait si cette couche pouvait avoir un rôle actif dans la protection contre l’infection», indique la présidente de l’AMMAIS. Et d’ajouter que «les chercheurs américains ont alors exposé aux staphylocoques dorés deux groupes de souris : des rongeurs ne fabriquant pas de cellules graisseuses ou dont les cellules adipeuses n’expriment pas suffisamment de substances antimicrobiennes et des souris normales. Le résultat était sans ambiguïté : les animaux “imparfaits” quant aux cellules graisseuses ont souffert d’infections plus fréquentes et plus sévères que des souris normales, ce qui témoigne du rôle de protection immunitaire de ces cellules».
Le médecin rappelle que de nombreuses autres expériences ont mis en évidence le rôle clé de ces cellules graisseuses, les adipocytes, dans la production de matières antimicrobiennes spécifiques, à savoir de peptides antimicrobiens et plus particulièrement de la cathélicidine. «L’ensemble de ces peptides antimicrobiens (lysosyme, psoriasine, béta-défensine et cathélicicidine) est émis également par les cellules de la peau (kératinocytes)», précise Dr Moussayer.
Elle indique également qu’une étude de l’Université du Queensland en Australie a montré en 2020 que les gouttelettes de graisse aident nos cellules à attaquer les bactéries. «La graisse serait en fait aussi une arme cachée pour notre système immunitaire. En cas d’infection, des gouttelettes de lipide se déplacent vers certaines de nos cellules immunitaires, les macrophages, véritables “mangeuses” de bactéries, les abritent et se dirigent ensuite vers la zone où se situent les bactéries afin qu’elles y soient massivement attaquées par ces macrophages», relève Dr Moussayer.
Cathélicidine : Une arme à double tranchant
Par ailleurs, d’autres études chez l’homme ont montré un autre phénomène : les niveaux de cathélicidine, cette substance antimicrobienne, sont plus élevés dans le sang des sujets obèses, mais de qualité défectueuse. «La production de ces substances antimicrobiennes “déficientes” par les adipocytes peut survenir à cause de l’obésité et trop de cette cathélicidine imparfaite peut alors provoquer chez les obèses une réponse inflammatoire excessive et inadaptée. C’est donc une arme à double tranchant : un peu de cathélicidine nous protège, trop, et de mauvaise qualité, nous nuit quand elle est provoquée par une inflammation», précise la présidente de l’AMMAIS.
«Les résultats de ces études sur le tissu graisseux nous aident en tout cas à mieux comprendre l’obésité et aussi les processus inflammatoires dans les maladies auto-immunes, notamment celles touchant la peau, comme le lupus, le psoriasis ou même encore dans la rosacée. En guise de conclusion, l’obésité est actuellement un fléau mondial, mais il ne faut pas toujours écouter les conseils de personnes qui vous exhortent, partout sur Internet, à perdre vos quelques kilos superflus, en se gardant bien de vous indiquer que ce n'est pas forcément un gage de meilleure santé ou de longévité accrue !» souligne Dr Moussayer.