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Santé mentale : l’OMS et le HCDH plaident en faveur de la révision de la législation

L’Organisation mondiale de la santé et le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme ont lancé une nouvelle publication axée sur la santé mentale. Cette publication propose des orientations pour aider les pays à réformer leur législation afin de mettre fin aux atteintes aux droits humains et à améliorer l’accès à des soins de santé mentale de qualité.

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La Journée mondiale de la santé mentale (10 octobre) a été célébrée cette année sur le thème «La santé mentale est un droit humain universel». Le choix de ce thème par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) vise à mieux faire connaître cette question et mener des actions pour favoriser et protéger la santé mentale de chaque personne en tant que droit humain universel. «Une bonne santé mentale est essentielle à la santé et au bien-être en général.



Pourtant, une personne sur huit dans le monde a des problèmes de santé mentale, qui peuvent retentir sur sa santé physique, son bien-être, ses rapports avec autrui et ses moyens de subsistance», indique l’OMS.Afin d’aider les pays à réformer leur législation et améliorer l’accès à des soins de santé mentale de qualité, l’OMS et le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme (HCDH) viennent de lancer conjointement une nouvelle publication proposant des orientations et décrivant les pratiques en la matière. «Bien que de nombreux pays aient cherché à réformer leurs lois, leurs politiques et leurs services depuis l’adoption de la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées en 2006, ils sont trop peu nombreux à avoir adopté ou modifié les lois et politiques pertinentes à l’échelle nécessaire pour mettre fin aux abus et promouvoir les droits humains dans les soins de santé mentale», précisent les deux organisations dans un communiqué. Et d’ajouter que «Ces nouvelles orientations aideront les pays à apporter les changements nécessaires pour fournir des soins de santé mentale de qualité qui aident la personne à guérir et respectent sa dignité, en donnant aux personnes atteintes de troubles de la santé mentale et de handicaps psychosociaux les moyens de mener une vie épanouissante et en bonne santé au sein de leurs communautés».

Une mise à niveau de la législation relative à la santé mentale

Les nouvelles orientations que propose cette publication s’adressent ainsi à tous les législateurs et décideurs jouant un rôle dans la rédaction, la modification et la mise en œuvre de la législation ayant une incidence sur la santé mentale, telles que les lois luttant contre la pauvreté, les inégalités et la discrimination. Elles fournissent également une liste récapitulative à utiliser par les pays pour évaluer si leur législation relative à la santé mentale est conforme aux obligations internationales en matière de droits humains. Les deux organisations appellent aussi à mettre fin aux pratiques coercitives en matière de santé mentale, telles que la détention sans consentement, le traitement forcé, l’isolement et les moyens de contention. «Ceci est essentiel afin que soit respecté le droit de toute personne de décider des soins qu’elle recevra et de faire ses propres choix de traitement. De plus, un nombre croissant de données probantes montrent comment les pratiques coercitives ont un impact négatif sur la santé physique et mentale, aggravant souvent l’état existant d’une personne tout en la privant de ses systèmes de soutien», précisent l’OMS et le HCDH.

Les orientations proposent ainsi des dispositions législatives pour mettre fin à la coercition dans les services de santé mentale et consacrer le consentement libre et éclairé comme base de toutes les interventions liées à la santé mentale. Elles fournissent également des conseils sur la façon dont les cas plus complexes et difficiles peuvent être traités dans le cadre de la législation et des politiques sans recourir à des pratiques coercitives. En outre, les orientations soulignent également combien la consultation des personnes ayant une expérience dans ce domaine et des organisations qui les représentent est importante et constitue un élément essentiel du processus, tout comme l’éducation et la sensibilisation du grand public aux questions liées aux droits.

La santé mentale pour tous en tant que droit universel

Il est à souligner qu’au Maroc, le ministère de la Santé assure que depuis quelques années, la question de la santé mentale figure parmi les priorités du système de santé national.

«Depuis 2018, le gouvernement a renouvelé ses engagements en recentrant ses efforts sur deux chantiers majeurs : la protection sociale et le système de santé. Dans cette même dynamique, les considérations de santé mentale et de soutien psychosocial ont été intégrées, en tant que composante essentielle de la riposte aux situations d’urgences sanitaires et de catastrophe», a souligné la semaine dernière Abdelkrim Meziane Bellefquih, secrétaire général du ministère de la Santé, en marge de sa participation au cinquième Sommet mondial de la santé mentale à Buenos Aires. «Ces mesures témoignent de l’engagement du Maroc en faveur de la santé mentale dans toutes les politiques publiques, seul garant pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD) et l’accès à la santé mentale pour tous en tant que droit universel», a-t-il ajouté.

Le responsable a également affirmé que d’autres mesures ont été adoptées, notamment en matière d’intégration de la santé mentale dans les soins de santé primaires (SSP) et dans l’hôpital général, abandonnant ainsi les structures de psychiatrie asilaire, l’accès aux psychotropes de nouvelles générations et aux interventions de réhabilitation psychosociale et l’élaboration d’une stratégie nationale de prévention du suicide. n
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