En route vers Tafraout pour couvrir la 17e édition du Festival Tifaouine, un événement culturel et citoyen phare de la région, notre collègue Aïssa Saouri, photographe et caméraman, a tenu à immortaliser un paysage qui a attiré son attention non pas par sa beauté, mais par son caractère alarmant. Pour lui, il ne s’agissait pas simplement de prendre une photo, mais de transmettre par l’image une réalité implacable : la sécheresse qui frappe le Maroc depuis six ans. La vue d’un barrage presque à sec, avec sa vase craquelée, était pour lui d’une tristesse indescriptible. De l’eau qui coulait à flot il y a juste quelques années, il ne restait qu’une flaque stagnante, symbole d’une mort imminente de toute forme de vie végétale ou animale. Mais ce qui frappait le plus, selon notre photographe, ce sont ces troncs d’arbres morts émergeant à la surface, indiquant une baisse drastique du niveau d’eau. Tout autour, la terre semblait abandonnée : aride, poussiéreuse et sans vitalité ni verdure. Un peu plus loin, le lit d’une rivière complètement sec s’étendait à perte de vue. La terre nue, dure et profondément fendue, gardait le souvenir de l’eau qui passait par là il y a à peine quelques années. On voyait encore quelques petites flaques, traces récentes d’humidité, mais le sol crevassé restait figé, sans vie. Devant ce paysage désolant, œuvre d’un réchauffement climatique qui frappe sans merci, c’est tout le problème de la gestion des ressources hydriques qu’il faut voir et saisir.
Dans certaines régions du Royaume, accéder à l’eau est devenu un véritable combat quotidien. Chaque jour, des familles – surtout des femmes et des enfants – parcourent de longues distances, sous une chaleur accablante, pour remplir quelques seaux. Ce temps volé à l’école, au travail ou au simple repos a des conséquences profondes : il creuse les inégalités, épuise les corps, fragilise les liens, et pèse lourdement sur l’avenir. Malheureusement, cette réalité demeure largement méconnue. Et c’est justement le message que notre photographe a tenu à transmettre.
À travers la photo macabre d’un barrage à sec, il veut attirer l’attention et sensibiliser à ce danger imminent qui doit être pris à bras-le-corps. Il cherche surtout à partager à travers l’image le courage et la résilience de cette population qui s’adapte et affronte les aléas du climat parfois sans secours. «Ce qui me touche le plus, ce n’est pas seulement le manque d’eau, mais la manière dont ces gens le vivent. Malgré la fatigue, ils gardent le sourire et restent accueillants, portés par l’espoir d’un avenir meilleur», confie-t-il.
Derrière chaque goutte d’eau, une vie en lutte
Aujourd’hui, le Maroc fait face à un déficit hydrique de plus en plus préoccupant. Selon le ministère de l’Équipement, du transport, de la logistique et de l’eau, la capacité de remplissage des barrages restait, en avril 2025, autour de 40%. Si ce taux est, certes, encourageant après plusieurs années de sécheresse, il demeure largement insuffisant pour répondre aux besoins croissants du pays. Or l’impact de cette situation dépasse largement les champs et les exploitations agricoles. Il touche l’humain dans son quotidien, souvent avec une intensité sévère.Dans certaines régions du Royaume, accéder à l’eau est devenu un véritable combat quotidien. Chaque jour, des familles – surtout des femmes et des enfants – parcourent de longues distances, sous une chaleur accablante, pour remplir quelques seaux. Ce temps volé à l’école, au travail ou au simple repos a des conséquences profondes : il creuse les inégalités, épuise les corps, fragilise les liens, et pèse lourdement sur l’avenir. Malheureusement, cette réalité demeure largement méconnue. Et c’est justement le message que notre photographe a tenu à transmettre.
À travers la photo macabre d’un barrage à sec, il veut attirer l’attention et sensibiliser à ce danger imminent qui doit être pris à bras-le-corps. Il cherche surtout à partager à travers l’image le courage et la résilience de cette population qui s’adapte et affronte les aléas du climat parfois sans secours. «Ce qui me touche le plus, ce n’est pas seulement le manque d’eau, mais la manière dont ces gens le vivent. Malgré la fatigue, ils gardent le sourire et restent accueillants, portés par l’espoir d’un avenir meilleur», confie-t-il.
