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Botola : Le duel AS FAR-Raja est-il bon signe pour le football marocain ?

Auteurs d’une saison monstrueuse en Botola Pro Inwi D1, l’AS FAR et le Raja de Casablanca ont réussi à se positionner un cran au-dessus de la concurrence, larguant leur poursuivant le plus proche à plus de 14 points. Sauf surprise, ce même duel pourrait être reproduit dans la finale de la Coupe du Trône 2023. Cette lutte bipolaire a donné lieu à une belle course en tête du championnat et les records pourraient tomber en masse en fin d’exercice. Toutefois, cette rivalité reflète-t-elle vraiment un état de grâce pour le football marocain ou, au contraire, le déclin des outsiders qui ne sont plus en mesure de tenir le rythme du leader et de son dauphin ?

Séquence du dernier duel ayant opposé le Raja à l'AS FAR cette saison en Botola Pro Inwi D1 (1-1).
Séquence du dernier duel ayant opposé le Raja à l'AS FAR cette saison en Botola Pro Inwi D1 (1-1).
Depuis le coup d’envoi de la saison 2023-2024, l’AS FAR et le Raja de Casablanca se sont annoncés comme de véritables rouleaux compresseurs. Les deux rivaux pour le titre de la Botola Pro Inwi D1 ont enchaîné les prestations de force, créant un véritable fossé les distançant du reste des équipes de l’élite. Le leader, qui n’a perdu son premier match de la phase retour qu’au cours de la 27e journée (2-1 face au HUSA), a réussi une incroyable série de neuf victoires successives, en plus d’un total de 64 points cumulés et 58 buts marqués, qui le rapproche du record historique du championnat.

Toujours sur le plan de la régularité, le Raja file droit vers un autre exploit non moins considérable : boucler la saison sans la moindre défaite. En effet, les Verts de Joseph Zinnbauer ont signé 17 victoires et 9 nuls, sans concéder aucune défaite ni en Botola ni en Coupe du Trône. La victoire du RCA face au Hassania d’Agadir, samedi au stade Adrar (4-2), a encore illustré l’écart existant entre les deux cadors de cette saison et le reste des clubs. Elle a également propulsé les coéquipiers de Mehdi Maouhoub vers la demi-finale de la Coupe. L’AS FAR, lui, a éliminé le double-tenant du titre (la RSB), puis la Renaissance de Zemamra et affrontera l’Olympique Dcheira pour une place dans le dernier carré.
En plus de leur course-poursuite en tête de la Botola D1, l’AS FAR et le Raja semblent donc se diriger vers un autre duel, en finale de la Coupe du Trône 2023 cette fois-ci. Les performances exceptionnelles de ces deux équipes traduisent une hausse de niveau indéniable chez les deux concurrents, mais est-ce vraiment le cas pour l’ensemble du championnat ou tout simplement le résultat de la déchéance des autres puissances ayant rythmé les précédentes saisons ?

Botola : Des performances amplifiées par un effet de relâchement chez la concurrence

Les premiers éléments de réponse peuvent-être observés à travers les chiffres des précédents exercices. À partir de la saison 2020-2021, l’écart distançant le premier du troisième de la Botola D1 a toujours été supérieur à 12 points. Auparavant, cette différence était nettement inférieure, à l’instar des éditions 2019-20 (3 points) ou encore 2017-18 (un seul point). Cette année, la Renaissance de Berkane, troisième, est larguée à 18 points du leader, un écart qui pourrait être creusé lors des 3 dernières journées. Après la pandémie du coronavirus, la course vers le titre de champion est donc devenue une confrontation entre deux clubs seulement. Les crises que traversent plusieurs formations au niveau de la gestion et des finances limitent le nombre de prétendants pour le titre à deux seulement, ouvrant la voie à un bras de fer en tête du tableau, alors que les outsiders semblent évoluer à un niveau inférieur.
Cette année, la dégringolade du Wydad de Casablanca suite au départ de son président Saïd Naciri a privé la Botola d’un important prétendant. La Renaissance de Berkane, elle, a pataugé en début d’exercice et n’a retrouvé des couleurs qu’après l’arrivée du coach tunisien Mouïne Chaâbani (successeur d’Amine El Karama). La RSB, qui s’était illustrée lors des deux dernières années en contrecarrant l’hégémonie des deux géants casablancais (battus tous deux en finales de la Coupe du Trône en 2021 et 2022), a finalement craqué cette année en championnat. Le Fath et l’Olympic de Safi (4e l’année dernière), eux, ont complètement lâché prise en phase retour.

Le miroir des tournois continentaux interclubs

Les performances exceptionnelles de l’AS FAR et du Raja semblent donc avoir été amplifiées par le relâchement chez la concurrence. Les problèmes de gestion, les crises financières, les nombreux changements d’entraîneur et les grèves de joueurs constatés cette saison ont privé plusieurs clubs de concourir au plus haut niveau. La fermeture de bon nombres de stades pour rénovation a également influencé les clubs, à l’exception des deux rivaux pour le titre qui ont su dépasser ce contretemps, essentiellement grâce au soutien inconditionnel de leurs supporters.
Nul ne peut remettre en cause les efforts consentis par l’AS FAR et le Raja cette saison, auteurs de prouesses remarquables qui resteront certainement gravées dans l’histoire de la Botola. Cela dit, la baisse de régime des outsiders a définitivement accentué la différence et a permis aux Militaires et aux Aigles de survoler le championnat sans être dérangés. Ce constat peut d’ailleurs être vérifié par le baromètre des performances sur la scène africaine, véritable indice révélateur de la bonne forme d’un championnat. Cette année, seule la RSB a pu dépasser le stade de la phase de poules en tournois continentaux interclubs. Aucun club n’a réussi à tracer son chemin en Ligue des champions de la CAF, même pas l’AS FAR, qui rugit depuis huit mois en championnat.
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