À la suite de la déroute des représentant du Maroc en Ligue des champions de la CAF cette saison (l’AS FAR et le Wydad de Casablanca), tous les espoirs des supporters nationaux s'étaient reportés sur la Renaissance de Berkane en cette fin d’exercice. L’unique représentant du Royaume sur la scène continentale a réussi à se frayer, tant bien que mal, un chemin vers la finale de la Coupe de la Confédération africaine, ravivant ainsi la perspective d’une consécration inespérée après les revers des Militaires et des Rouges. Mais la chute en finale a été d'autant plus dévastatrice, dimanche au stade international du Caire, que la RSB aspirait à prendre sa revanche face au Zamalek.
Après avoir écœuré les Oranges en 2019 (1-0, 0-1, victoire des Chevaliers blancs suite aux tirs au but), Zizou et compagnie ont remis le couvert en ce mois de mai. Cette fois-ci, il n’y a avait nul besoin d’une séance de tirs au but, puisque la RSB n’a jamais réussi à réagir après la claque reçue à la 23e minute, suite au but d’Ahmed Hamdi. Pourtant, tous les moyens ont été mobilisés pour faciliter la tâche aux Orientaux, qui ont profité d’une longue trêve de la Botola Pro Inwi D1 pour préparer l’échéance continentale dans les meilleures conditions. Pour la première fois depuis trois saisons, la RS berkane sortira bredouille, sans aucun titre. Voici les principales raisons de cette déconvenue.
Difficulté à gérer les finales en aller-retour
Quand il s’agit de sceller le titre en 90 minute de jeu, la Renaissance de Berkane a toujours su répondre présent. En Coupe du Trône, les coéquipiers de Youssef El Fahli ont réussi à mettre à genoux les deux géants casablancais, le Wydad et le Raja, tour à tour, lors des finales des éditions 2021 (0-0, victoire sur penalty face aux Rouges) et 2022 (victoire 1-0 face aux Verts). Même en Coupe de la Confédération africaine, la Renaissance a été intraitable à l’occasion des finales disputées en une seule rencontre. En 2022, la RSB s’était imposée sur la pelouse du Godswill Akpabio International Stadium au Nigeria, face à Orlondo Pirates (Afrique du Sud), après un score de 1-1 à l'issue du temps réglementaire et une séance de tirs au but bien négociée (5-4). Auparavant, le club marocain avait dompté les Égyptiens de Pyramids au Complexe Moulay Abdellah de Rabat grâce à un but d'Issoufou Dayo en première mi-temps (1-0) en 2020. Mais dès que la CAF impose le système aller-retour en finale, le club de l’Oriental semble perdre tous ses moyens. Ce la a été le cas en 2019, lorsque Mounir Jaâouani tenait les rênes de l’équipe, puis le scénario s’est reproduit en 2024 face au même adversaire.
La dépendance des balles arrêtées
Le constat a été établi par la Confédération africaine de football, trois jours avant la tenue de la finale retour au Caire : «La RS Berkane a marqué ses 5e et 6e buts à la suite d'un coup de pied arrêté en Coupe de la Confédération de la CAF TotalEnergies cette saison, lors du match aller, égalant Zamalek, comme l'équipe ayant marqué le plus de buts sur CPA». Sur ses 15 buts marqués cette saison en Coupe de la CAF (en phase de poules, en quarts de finale et en finale), la Renaissance de Berkane a donc marqué à 6 reprises sur coups francs, soit pratiquement 40% des réalisations.
En finale retour, les joueurs de Mouïne Chaâbani ont manqué de réussite sur balles arrêtées. Résultat : aucune attaque placée ou contre-attaque n’a été concrétisée face au Zamalek, malgré 15 tirs vers la cage des Égyptiens. Les coups de pied arrêtés ont toujours constitué un atout, à condition de faire partie d’un ensemble de procédés tactiques diversifiés, capables de surprendre l’adversaire. En revanche, quand plus du tiers des buts d’une équipe provient de ces balles arrêtées, la prévisibilité en devient plus grande et la marge de manœuvre de l’adversaire plus importante.
L’absence du maillon essentiel en ligne médiane
Indispensable en milieu de terrain depuis l’arrivée de Mouïne Chaâbani en tant qu’entraîneur, Omar El Arjoune a laissé un creux abyssal au niveau de la ligne médiane de la RSB, en finale aller, mais aussi au retour, dimanche dernier. Expulsé lors du quart de finale retour face à Abu Sleem, le récupérateur attitré des Orientaux a écopé de deux matchs de suspension. Son absence a créé un grand déséquilibre en milieu de terrain et la récupération en a grandement souffert. Que ce soit en 3-5-2, en 4-4-2 ou en 4-2-3-1, Omar El Arjoune a toujours été essentiel dans le dispositif tactique du Tunisien Chaâbani. La seule rencontre manquée par l’ancien milieu récupérateur du Raja aura été le duel face aux Diables Noirs, remporté à domicile par la Renaissance le 10 décembre dernier. Même lors de ce duel, El Arjoune a été aligné en seconde période pour colmater les brèches en ligne médiane. Il est indéniablement l’un des piliers de l’équipe cette saison et l’un des rares joueurs à avoir disputé l’intégralité des 90 minutes à plusieurs reprises, depuis le début de la campagne africaine 2024.
Appelée à sauver la saison du Maroc en Coupes continentales interclubs, la Renaissance de Berkane bouclera finalement la saison 2023-24 sans le moindre titre. Pire, les Oranges devront batailler pour conserver la troisième place de la Botola Pro Inwi D1, afin d’assurer leur qualification en Coupe de la CAF 2025. La RSB a également raté l’opportunité de rejoindre le CS Sfaxien de Tunisie, en tant que clubs africains les plus titrés en Coupe de la CAF (3 trophées).
Appelée à sauver la saison du Maroc en Coupes continentales interclubs, la Renaissance de Berkane bouclera finalement la saison 2023-24 sans le moindre titre. Pire, les Oranges devront batailler pour conserver la troisième place de la Botola Pro Inwi D1, afin d’assurer leur qualification en Coupe de la CAF 2025. La RSB a également raté l’opportunité de rejoindre le CS Sfaxien de Tunisie, en tant que clubs africains les plus titrés en Coupe de la CAF (3 trophées).