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Amine Echiguer, premier pilote marocain de moto détenteur d'un titre mondial (Portrait)

Dans l’univers des sports mécaniques, le talent et l’habileté du pilote sont considérés comme des promesses de succès. Mais en réalité, les moyens techniques et financiers sont tout aussi primordiaux. C’est le cas pour Amine Echiguer, premier pilote marocain à avoir remporté un titre mondial en moto. Un sacre décroché en 2022, presque dans l’anonymat, et qui a ouvert le chemin pour d’autres consécrations, comme la victoire au Rallye Carta 2024, début mars. Avec un mental d’acier et une chevauchée remarquable, Amine Echiguer enjambe les obstacles et maintient son rêve de passionné : participer et terminer dans le top 20 d’un Dakar.

Alors qu’Amine Echiguer se dirigeait tranquillement vers une place sur le podium final du Morocco Desert Challenge, sa moto lâche et le contraint à l’abandon. Un contretemps qui n’entame en rien la volonté de ce pilote amateur, le premier du Royaume à avoir remporté un titre mondial. Les contretemps, Amine en connaît un tas et continue d’y faire face. Au Morocco Desert Challenge, lors du Rallye Carta, dont Amine a remporté l’épreuve moto début mars et même dans d’autres courses, son équipe se limite à 3 personnes : lui-même, Miloud l’accompagnateur et Ayoub le mécano. En comparaison, l’Espagnol Pol Tarrès, vainqueur du Desert Challenge 2024, a débarqué au Maroc avec une équipe d’environ 30 personnes et l’appui logistique de Yamaha Europe.



Pour Amine, concourir avec une moto «normale» à laquelle quelques modifications sont apportées, sans toutefois changer quoi que ce soit au moteur, comporte des risques allant de la panne à l’obsolescence. «Tu as beau changer tous les consommables que tu veux, à la fin, la moto va finir par vieillir», explique le pilote marocain. Mais ces obstacles, Amine a l’habitude d’y faire face. Rien que pour l’hébergement par exemple, Amine et son équipe passent la nuit à la belle étoile, pour tenter de limiter les dépenses. Une expérience qui renforce l’esprit d’un groupe, devenu une famille et qui fait de beaux clichés sur Instagram. Mais en réalité, ces pépins pourraient être vite résolus avec un sponsoring en bonne et due forme. Ce dont Amine manque cruellement.

Ingénieur, logisticien et passionné depuis l’enfance

Diplômé à Paris, Amine largue tout et rentre au pays avec une idée précise en tête : vivre sa passion pour la moto. Il faut dire qu’elle a commencé depuis son plus jeune âge. «Avant même d’être inscrit à l’école, je ne descendais pas de mon vélo», raconte Amine. «À 15 ou 16 ans, ce qui est tard pour un pilote en devenir, je me suis acheté ma première moto. Une Yamaha Piwi 80 à trois vitesses», se rappelle-t-il.

Grâce à sa formation d’ingénieur et son job de directeur de chaîne d’approvisionnement, Amine combine toutes ses compétences pour bien gérer sa carrière sportive. «Ca me permet de jongler entre le boulot, les entraînements et les courses.» Car pour arriver dans les meilleures conditions à une course, il faut que les aspects mental et physique soient excellents. «Mes entraînements se concentrent sur trois aspects. Physiquement, je dois suivre un entraînement spécial, car les appuis ne sont pas les mêmes. Je dois aussi m’entraîner en moto-cross, pour m’acclimater au terrain, les dénivelés, la chevauchée... Et enfin, l’aspect le plus important qui est le mental. Ce n’est pas facile de faire la course sur des milliers de kilomètres en plein désert. Parfois, on est pris d’angoisse et ça peut facilement virer à la panique. Et pour être franc, cette préparation mentale m’a permis d’améliorer plusieurs aspects dans ma vie quotidienne, notamment au niveau du stress.»

Dans le monde impitoyable des sports mécaniques, où la carrière tient parfois à un fil, ou plutôt un câble de frein, Amine Echiguer prend son mal en patience et garde le même objectif en tête : participer à la meilleure course off-road, le Dakar. En attendant un financement digne de son potentiel, il jongle entre son boulot et son sport, avec la même passion.
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