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Entretien avec le basketteur John Jordan : mon job est d’aider le FUS à gagner

Dans l’effectif du FUS basketball, les individualités passent après la force du groupe. Toutefois, à la Basketball Africa League, le talent fait souvent la différence dans une compétition où les niveaux sont de plus en plus proches. John Jordan en a donné la preuve lors du tournoi Elite 16, qualificatif à la BAL, où le distributeur a claqué un panier à trois points face au Bangui SC, constituant un tournant dans la saison du club r’bati. Le basketteur débarque à la BAL en portant les couleurs des fussistes et espère que son jeu varié sera efficace et permettra au représentant du basketball national de se hisser en phase finale. Entretien.

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Sur le parquet de la Salle Ibn Rochd, le FUS basketball met les derniers ajustements avant de rallier Pretoria, où les hommes de Saïd El Bouzidi disputent la Conférence Kalahari, dans le cadre de la phase de groupes de la Basketball Africa League. Dans les exercices d’échauffement, un joueur voit presque tous ses paniers à 3 points arrivés à destination. Entre deux exercices, John Jordan, formé à l’Université Corpus Christi au Texas et passé par la G League et certains championnats européens, répond à nos interpellations et nous livre ses impressions à l’approche du rendez-vous continental.



Le Matin : Être en Afrique pour jouer la BAL est certainement un nouveau challenge. Comment ça se présente pour vous ?

John Jordan :
Je me sens vraiment bien, très enthousiaste d’être dans une position pareille, très enthousiaste de représenter le FUS de Rabat et tout le Maroc, puisqu’on est les seuls représentants du pays. Je suis heureux et très reconnaissant.

Vous avez commencé au Texas avec les Islanders de Corpus Christi, où vous êtes dans le Hall of Fame, en étant parmi les meilleurs scoreurs, passeurs... Parlez-nous de votre périple, partant de là, à la G League, à l’Europe du Nord, au Maroc.

C’est ma neuvième année en tant que professionnel. Comme vous l’avez dit, j’ai commencé à Corpus Christi (Université au Texas, ndlr), Go Islanders ! Je salue tous mes amis là-bas. Une très bonne carrière à l’université, qui m’a aidé à grandir en tant que basketteur et en tant que personne. De là, j’ai passé 2 ans en G League où j’ai été champion avec les Raptors 905. J’ai beaucoup appris en G League, en jouant avec des joueurs NBA. Après, le basket m’a emmené faire le tour du monde, en Finlande, Belgique, Pologne, Allemagne... J’ai été dans plusieurs endroits. Maintenant, je suis en Afrique. Vous savez, le basket vous donne toujours une série de nouveaux défis. Comme je l’ai dit, je suis heureux d’être dans cette position, de pouvoir jouer la BAL. C’est la nouvelle étape et je suis concentré sur ce sujet.



De l’Afrique du Nord à l’Afrique du Sud, vous allez jouer la phase de groupes dans la Conférence Kalahari. Comment ça se présente, que ressentez-vous à l’idée d’affronter certaines des meilleures équipes du continent ? Je sais que ce sera très difficile. Certains pays africains sont très fiers de leur basketball et ce sport continue de grandir dans ce continent. Il y a beaucoup de bons joueurs. Je suis heureux qu’on soit dans la Conférence Kalahari et je suis vraiment enthousiaste. Je sais qu’il y a beaucoup de bonnes équipes et de bons joueurs, qui sont comme nous, qui ont faim (de victoire) et sont prêts à se qualifier au prochain tour.

Tout le monde garde en tête ce moment fort de l’Elite 16 (tournoi qualificatif à la BAL), où vous scorez un panier à 3 points pour forcer la prolongation face au Bangui SC. C’est l’un des moments forts de cette saison. Pensez-vous qu’il y aura des matchs aussi serrés en BAL ?

Oui, absolument. À ce stade et à ce niveau, chaque équipe est bonne, chaque équipe va venir avec l’intention de gagner et de se battre sur le terrain. Je m’attends à ce que chaque match soit très disputé. J’espère qu’on n’aura pas beaucoup de matchs serrés (au score), mais en étant réaliste, je pense qu’il y aura beaucoup de matchs à suspense. Si je suis une fois encore dans cette position, c’est mon travail de venir en aide à l’équipe dans le but de gagner.

Vous shootez, vous scorez, vous avez même remporté un tournoi de dunk en G League. C’est un peu dans le mood du joueur de basketball, qui doit tout faire. Est-ce votre rôle au sein du FUS de Rabat ? Mon travail est de tout faire pour aider l’équipe à gagner. Certains jours, mon jump shot ne va pas marcher, cela veut dire que je vais être le distributeur et faire en sorte d’aider les autres joueurs à marquer. D’autres jours, mon jump shot va marcher. Dans d’autres matchs, mon rôle est de stopper le meilleur attaquant adverse, alors je me dédierai au travail défensif. Tout ce dont l’équipe aura besoin pour gagner, ça sera mon rôle et mon travail de le fournir.

On a vu de très belles images de votre participation à l’OBL (Ones Basketball League), que vous avez remportée en 2022, une compétition organisée par Tracy McGrady. Comment le fait de jouer en 1 contre 1 pourrait-il vous aider à ce niveau de compétition ?

Cela m’a surtout aidé d’un point de vue mental. Les gens ne réalisent pas à quel point jouer en 1 contre 1 est très difficile, puisqu’on n’a pas de coéquipier pour aider en défense ou pour faire la passe quand on est en position libre. De ce point de vue, c’est vraiment très difficile mentalement. Il n’y a que toi, ton adversaire et les gens qui regardent avec toute la pression que cela implique. Mentalement, ça m’a beaucoup aidé dans le basket en équipe de 5. Je prends tout ce que j’ai appris dans le 1 contre 1 et je l’applique dans le jeu collectif.

L’Afrique a donné énormément à la NBA et la BAL est, en quelque sorte, la manière dont la NBA et pour ces joueurs et ces légendes de rendre un peu la monnaie au Continent-Mère. Comment voyez-vous le fait que l’Afrique possède autant de talent et que maintenant, ce talent a l’opportunité d’atteindre un plus haut niveau ?

Je suis fier et heureux d’être dans cette compétition. Je sais que la BAL continue de progresser et de grandir de plus en plus. Comme vous l’avez dit, il y a beaucoup de très bons joueurs sur le continent (africain) qui sont présents en NBA. Je pense qu’il y aura de plus en plus de joueurs et que la compétition va grandir encore et encore.

Vous avez grandi en regardant le basketball des années 1990. Alors, on ne peut pas éviter la question : LeBron ou Michael Jordan ?

MJ (Michael Jordan) ! Six championnats, pas de défaites en finales, pas de Game 7... le gars est parti jouer un autre sport, il a réalisé deux «three-peats» (deux fois triple-champion), la sélection All-NBA 10 fois, la sélection défensive, la sélection offensive... ce CV ne peut pas être dupliqué, donc je dis définitivement Michael Jordan.
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