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Mondial U20 : Mohamed Ouahbi, conspué puis intronisé champion du monde avec l’art et la manière

Le maître à jouer des Lions de l’Atlas a réussi à construire, en l’espace de quelques mois, une redoutable équipe qui a survolé les meilleurs écoles européennes, latines et asiatiques pour s’installer sur le toit du monde. Lundi, quelques minutes après l’exploit, Mohamed Ouahbi a confié qu’il était l’heureux coach de la «meilleure équipe du monde». La modestie du technicien marocain ne devrait cependant pas éclipser son mérite, lui qui a réussi à dépasser les nombreuses lacunes rencontrées lors de la CAN pour mettre au point un rouleau compresseur qui a fait des dégâts au Chili.

Il est sans nul doute l’architecte majeur de l’épopée du Chili, et ce quelques mois seulement après avoir subi les foudres des supporters marocains, dont une large frange réclamait d’ailleurs son départ. En l’espace de trois semaines, Mohamed Ouahbi a distribué les leçons tactiques au Chili, face aux cadors mondiaux (le Brésil, l’Espagne, les États-Unis et la France), une véritable opération de séduction qui a finalement conquis toute une nation.



Après avoir instauré de la discipline et de la rigueur tactique au sein d’un groupe aux qualités techniques et humaines «exemplaires», Ouahbi a réussi à traduire sa vision tactique avec clarté sur les pelouses de la Coupe du monde U20 FIFA 2025. Le sélectionneur et son staff ont été irréprochables tout au long du tournoi, dans tous les aspects que leur mission implique : très appliqués sur les détails techniques (préparation physique, gestion du banc de touche et des remplacements, modification du style pour répondre aux exigences des différentes séquences lors d’une rencontre...), lucides sur le plan de la communication et surtout fédérateurs, avec une mention spéciale au travail effectué pour préparer le groupe mentalement.

Ces efforts colossaux ont finalement payé et Mohamed Ouahbi est officiellement devenu, lundi, le premier entraîneur marocain à remporter une Coupe du monde. Après le coup de sifflet final et la démonstration de force face à l’Argentine, le coach a d’abord remercié Sa Majesté le Roi Mohammed VI pour son soutien permanent et ses directives qui ont donné une grande impulsion au football marocain. «Sans la vision de Sa Majesté et les moyens qu’il nous a fournis, rien de cela n’aurait été possible !» Mohamed Ouahbi a ensuite énuméré les facteurs qui ont favorisé l’exploit marocain : «Le sacre mondial est le résultat naturel de tous ces efforts déployés pendant de nombreuses années. Je suis fier de cet exploit, qui restera gravé dans la mémoire du football marocain... Le staff technique a joué un rôle majeur dans ce succès, et pas seulement moi. Je remercie aussi le peuple chilien pour son accueil et son soutien tout au long du tournoi. Cette consécration couronne un long processus de réforme structurelle basé sur une formation moderne et une vision prospective, impulsée par l’Académie Mohammed VI de football... Aujourd’hui, nous disposons d’une équipe véritablement prête à remporter la Coupe du monde!»

Les actions du technicien marocain en hausse, grâce à Ouahbi

La capacité de l’entraîneur marocain à faire face au nombreux défis aura été époustouflante en ce mois d’octobre. Ouahbi a d’abord étalé la qualité de son groupe à travers deux prestations mémorables face au Brésil et à l’Espagne, avant de faire profil bas face au Mexique pour économiser de l’énergie en vue des tours à élimination directe. Le Marocain a ensuite dompté la Corée du Sud sans forcer, avant de faire montre d’ingéniosité face aux États-Unis en quarts de finale. Face à un adversaire au profil plus athlétique, Ouahbi et les Lionceaux ont cédé le ballon, mais se sont toutefois montrés plus dangereux sur le plan offensif. Le coach a ensuite donné du fil à retordre à la France de Bernard Diomède, avant d’asséner le coup fatal à Diego Placente et à l’Albiceleste lundi. Profitant d’un groupe aux qualités débordantes, Mohamed Ouahbi a su imposer de la rigueur, sans pour autant empêcher les joueurs de s’exprimer sur la pelouse. Les prouesses de Othmane Maamma, Yassir Zabiri ou encore l’excellent Saâd El Haddad en sont la preuve ultime. En somme, Mohamed Ouahbi a réussi à travailler le talent brut marocain pour en faire une véritable arme tactique sur la pelouse, en prenant soin de dépasser plusieurs complexes sur le plan mental. Cette recette a fait des merveilles au Chili, mais devrait surtout constituer une source d’inspiration pour les autres techniciens marocains, qui sont appelés à surfer sur cette vague en vue d’étoffer le palmarès national.
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