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Mondial 2026 : les leçons de la victoire étriquée du Maroc face aux Chipolopolo

La sélection nationale a réussi l’essentiel face à la Zambie, vendredi au stade Adrar d’Agadir, pour le compte de la 3e journée des qualifications pour le Mondial FIFA 2026 (2-1). Après les deux matchs de mars dernier, qui n’ont enregistré aucun but des attaquants marocains, le flanc offensif est enfin sorti de son mutisme vendredi. Cependant, plusieurs zones d’ombre persistent dans le dispositif tactique de Regragui et les supporters sont restés sceptiques, malgré la victoire. Voici les principaux enseignements de la dernière sortie des Lions de l’Atlas, en attendant la prochaine rencontre face au Congo, ce mardi à Agadir.

Dans sa dernière mise à jour du classement des sélections nationales selon la valeur marchande, le média allemand spécialisé «Transfermarkt» a placé le Maroc en 13e position mondiale. Une équipe estimée à plus de 400 millions d’euros (M€), première en Afrique, loin devant la Côte d’Ivoire (2e, 288 M€) ou encore le Japon, leader en Asie (283 M€). Cette valeur donne une idée claire de la force de frappe dont dispose Walid Regragui. Malheureusement, le coach et son staff peinent toujours à traduire cette puissance au niveau des résultats et du jeu développé, parfois face à des sélections bien moins reluisantes.
Vendredi dernier au stade Adrar d’Agadir, l’ambiance était quelque peu maussade, malgré la victoire face aux Chipolopolo (2-1). Hakim Ziyech et Youssef En-Nesyri ont laissé entrevoir qu’il y avait de la tension au niveau du vestiaire, au moment de quitter la pelouse pour être remplacés. Les Lions de l’Atlas ont ensuite décliné les invitations des journalistes pour commenter la rencontre, dans une zone mixte où s’agglutinaient près d’une soixantaine de personnes. Les supporters, eux, ont sifflé en fin de rencontre. Beaucoup d’entre eux ont même préféré quitter l’enceinte dès la 80e minute, après le but de la Zambie. Le constat est flagrant : la sélection n’inspire plus confiance et les supporters estiment que Walid Regragui n’exploite pas ses armes avec efficience.

Le casse-tête récurrent de la pointe de l’attaque

Cette saison en Europe, avec l’Olympiakos, Ayoub El Kaâbi a réussi 34 réalisations. Une vraie machine à buts qui a permis à son équipe de remporter l'«Europa Conference League» aux dépens de la Fiorentina. Soufiane Rahimi, lui, s’est accaparé les feux des projecteurs en Ligue des champions AFC (désigné meilleur joueur et meilleur buteur). On s’attendait donc à voir le sélectionneur récompenser l’un des deux fers de lance vendredi... Que nenni ! Youssef En-Nesyri a encore démarré en tant que titulaire, mais il n’a pas marqué. Son dernier but remonte au premier match de la CAN 2023 face à la Tanzanie, le 17 janvier dernier. L’attaquant du FC Séville a certes décroché le penalty du premier but, mais il a complètement disparu ensuite entre les défenseurs de la Zambie. Pour sa défense, le joueur n’a été que très rarement servi par les ailiers et les milieux offensifs. Jeudi, à la veille du duel face à la Zambie, Regragui avait avancé que le problème concernait exclusivement la pointe de l’attaque et non l’animation offensive. Force est de reconnaître qu’il y a un vrai souci au niveau de la dernière passe aussi. La seule réussie vendredi aura été celle de Diaz pour Ben Seghir. Les occasions n’ont pourtant pas manqué vendredi.

La charnière centrale n’est plus aussi sécurisante

Avant la dernière CAN en Côte d’Ivoire, la défense marocaine se présentait comme une forteresse infranchissable. En ce mois de juin en revanche, après la rencontre de vendredi, la donne a brutalement changé. Le retour de Romain Saïss, écarté en mars, ne s’est pas déroulé de la meilleure des façons. Son coéquipier Nayef Aguerd, lui, était clairement en manque de compétitivité, lui qui a été relégué sur le banc de touche de West Ham depuis son retour de San-Pédro. Le but de la Zambie illustre d’ailleurs le manque de repères de la défense marocaine, pourtant très rarement sollicitée vendredi. Il remet également en question la vigileance de Yassine Bounou, beaucoup trop passif au moment de parer le tir. Même Yahya Attiat Allah est tombé dans le piège, lui qui a été à l’origine du but des Chipolopolo après un ballon perdu sur le couloir gauche.

Regragui a sorti un joli tour de son chapeau, avant de se tirer une balle dans le pied !

Menant au score par 1-0 jusqu’à la 60e minute, mais incapable de conforter son avance, malgré la nette domination, le sélectionneur a remplacé Ziyech et En-Nesyri par El Kaâbi et Rahimi. Il a ensuite basculé vers un 4-1-3-2 qui a donné plus de liberté à Diaz et Ben Seghir. Pendant le quart d’heure suivant ce changement, le Maroc a littéralement bombé le torse, en créant davantage d’espaces et en accédant à la surface adverse avec plus d’aisance. L’euphorie n’a finalement pas duré, puisque le coach a préféré se passer des services du meilleur joueur de la rencontre, Ben Seghir, remplacé par Adli qui n’a pas été aussi percutant sur le flanc gauche. Le Maroc perdait plus de ballons après ce changement et la Zambie faisait ensuite parler sa puissance en contre-attaque.

Vers une nouvelle crise dans le vestiaire ?

La scène a fait le tour de la Toile avant même le terme de la rencontre de vendredi ! Appelés à céder leurs places à Rahimi et El Kaâbi, Ziyech et En-Nesyri ont manifesté leur colère sur le banc de touche. Au moment de commenter cet incident, le coach national a tenté de relativiser l'événement, assurant qu’il s’agissait d’un indicateur «positif» et que les deux joueurs démontraient ainsi leur envie de jouer. Lors du passage en zone mixte, les expressions faciales des joueurs en disaient long sur l’ambiance crispée au vestiaire. Alors que l’équipe regagnait l’autocar pour rentrer à l’hôtel, Walid Regragui s'est longuement entretenu avec le capitaine Romain Saïss sur ce sujet.

Ben Seghir, la lueur d’espoir

Encore plus explosif que Abdessamad Ezzalzouli, plus provocateur que Sofiane Boufal, Eliesse Ben Seghir a illuminé le couloir gauche de Walid Regragui, vendredi. Du haut de ses 19 ans, le joueur a affiché une grande maturité sans manquer d’audace. Des dribbles réussis, très peu de ballons perdus, une bonne entente avec Diaz et Attiat Allah, des tirs tentés en dehors de la surface... l’attaquant de l’AS Monaco a été l’une des rares satisfactions de la 3e journée des qualifications pour la Coupe du monde 2026. Il a été récompensé par son premier but en sélection, à la conclusion d’un bel effort de Diaz. S’il continue sur sa lancée, le flanc gauche deviendra sa chasse gardée.
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