Coupe du monde 2030 : les grandes lignes du Bid Book de la candidature «YallaVamos»

La candidature Maroc-Espagne-Portugal est singulière à plus d’un titre. Avec l’augmentation du nombre des sélections participantes à la Coupe du monde, passant de 32 à 48 équipes dès l’édition 2026, il était logique que les moyens désormais mobilisés pour l’accueil d’un Mondial franchissent un pallier inédit. La candidature tripartite met à la disposition des participants 94 camps de base (45 en Espagne, 33 au Maroc et 16 au Portugal), adaptés aux besoins, aux budgets et aux préférences de chaque délégation. En outre, deux camps de base réservés aux arbitres et équipés de technologies de pointe seront érigés à Casablanca et Madrid, profitant ainsi de la connectivité aéroportuaire entre la capitale espagnole et la métropole marocaine. Vingt stades ont été désignés pour abriter les matchs : 11 en Espagne, 6 au Maroc et 3 au Portugal. Notons que dans le dossier technique, les stades Santiago Bernabeu (Madrid), Camp Nou (Barcelone) et Grand stade Hassan II (Casablanca) sont les trois candidats pour abriter la finale. Au total, 17 villes abriteront les matchs de la Coupe du monde. Chacune d’entre elles propose deux sites pour les FIFA Fan Festivals.

Profitant de leur proximité géographique, les trois pays mettent en avant le fait que les villes les plus éloignées sont à 3 heures de vol. Grâce à l’expérience accumulée dans le secteur touristique, le trafic aérien a atteint la somme de 370 millions de passagers, grâce notamment à des liaisons directes avec plus de 90 pays dans le monde. Le réseau ferroviaire cumule, quant à lui, 20.000 km de voie ferrée, dont 4.000 km à grande vitesse. Le transport maritime est également pris en compte, avec pas moins de 25 ports de ferry entre l’Espagne et le Maroc. En 2023, 4,7 millions de voyageurs ont traversé le Détroit. Le transport intra-urbain est également l’un des axes de la candidature, grâce à une offre qui ne cesse de s’améliorer au fil des années. Le Maroc, l’Espagne et le Portugal peuvent se targuer d’une politique sécuritaire efficiente, aussi bien à l’intérieur de leurs frontières qu’à l’extérieur. Comme peuvent en témoigner, la participation des autorités marocaines à l’organisation de la sécurité lors d’événements internationaux comme la Coupe du monde, Qatar 2022, ou encore les Jeux olympiques, Paris 2024. Un rapport indépendant et des directives précises ont été établis, afin de renforcer le respect des droits de l’Homme avant, pendant et après la Coupe du monde. Parmi ces dispositions, on trouve la législation du travail, la protection des minorités, la lutte contre le racisme...

Selon le Bid Book, la Coupe du monde 2030 devrait battre tous les records commerciaux. Dans les trois nations, le sponsoring a dépassé 1,5 milliard de dollars en 2023, représentant une part substantielle dans les recettes de l’industrie du sport. Tablant sur la situation stratégique des trois pays autour du fuseau horaire GMT, «YallaVamos» entend engendrer des recettes inédites grâce à la vente des droits médias (TV, streaming...). En plus des audiences TV attendues, la candidature maroco-ibérique s’appuie sur la ferveur des supporters locaux et la facilité d’accès pour que l’ensemble des matchs se jouent à guichets fermés. Une donnée importante conforte ces attentes. Les meilleurs clubs des trois pays se targuent d’un taux de fréquentation de leurs stades avoisinant les 90%.

Bien d’autres aspects sont énumérés dans le Bid Book, comme le respect de l’environnement ou encore la création d’un centre international de diffusion, sans oublier la connectivité internet indispensable au bon déroulement d’un Mondial. La balle est désormais dans le camp de la FIFA, qui effectuera une évaluation pointilleuse du Bid Book et le soumettra au vote de l’ensemble des fédérations membres, qui devraient entériner la décision de la FIFA de ne retenir que la candidature «YallaVamos 2030». Le rendez-vous est donc pris pour le 11 décembre prochain.