Les supporters du Raja croyaient avoir vécu le pire avec Saïd Hasbane, Anis Mahfoud ou encore Rachid El Andaloussi, mais le passage de Adil Hala à la tête du club s’est finalement avéré encore plus chaotique. Après une saison euphorique conclue par un doublé (Botola Pro Inwi D1 et Coupe du Trône), le Raja de Casablanca aspirait à maintenir sa domination à domicile et à renouer avec ses exploits continentaux cette saison, à travers la Ligue des champions. Après le départ de Mohamed Boudrika, son vice-président Adil Hala s’est empressé de prendre les rênes du clubs, en promettant de poursuivre sur la même lancée et de signer une belle campagne en Ligue des champions. Six mois plus tard, le jeune dirigeant s’est retrouvé au beau milieu d’une hécatombe : le Raja est éliminé de la Ligue des champions, huitième au classement de la Botola D1, dépouillé de plusieurs cadres (Zniti, Bouzok...) et incapable de renforcer son équipe avant le terme de la saison. Pris au dépourvu, Adil Hala a finalement mis les clé sous la porte, laissant l’équipe au bord du gouffre.
Lundi en matinée, le club a annoncé la démission de son président sur son site officiel et sur les réseaux sociaux, par le biais d’un communiqué formulé en une seule phrase ! Depuis le mois d’octobre, plusieurs groupes de supporters et la majeure partie des adhérents réclamaient le départ du président, mais ce dernier avait refusé de démissionner, sous prétexte que l’équipe était en situation délicate et que son bureau multipliait les efforts pour lever l’interdiction de recrutement imposée au club. À la mi-janvier, le même bureau dirigeant annonçait quand même sa démission et la tenue d’une assemblée générale extraordinaire pour nommer une commission à laquelle serait confiée la gestion du club. La série de bévues du RCA s’est poursuivie en championnat et Adil Hala a enfin décidé de quitter le navire lundi, à quatre jours de la clôture du mercato hivernal !
Le Raja sans nouvelles recrues jusqu'au terme de la saison
Ce départ confirme donc que le Raja sera officiellement sans recrutements en cette mi-saison, comme l’avait supposé le président de la Ligue nationale de football professionnel, Abdeslam Belkchour, la semaine dernière sur Arryadia : «Pour le Raja, je crois que ce sera très difficile de lever l’interdiction de recrutement, selon les données financières dont nous disposons. Ils ont déjà profité de 10 millions de dirhams qui ont servi à régler les mises en demeure de Naoufal Zerhouni et de Youssef Bellaâmri. Ce sera très compliqué pour le Raja. J’espère que le club sortira bientôt de cette crise... Le club est toujours endetté à hauteur de 25 millions de dirhams.»
L’avenir du Raja semble encore plus flou après cette démission, puisque les adhérents du club sont toujours divisés. Lors d’une réunion tenue la semaine dernière dans les locaux de l’académie du RCA, certains ont appelé à la nomination d’un président directement, alors que d’autres ont défendu l’option de la commission de gestion des affaires. L’assemblée générale extraordinaire du RCA, prévue le 8 février, devrait ainsi connaître un débat houleux et pourrait même provoquer une nouvelle crise. Les supporters, eux, peuvent déjà faire une croix sur le podium, voire sur une participation africaine la saison prochaine.