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Rallye Maroc équestre : Entretien avec Hicham Debbagh, DG adjoint de la SOREC

Soucieuse d’assurer une pleine exploitation du cheptel national du cheval Barbe et Arabe-Barbe, en innovant et en accompagnant les opérateurs privés, la Société Royale d'encouragement du cheval (SOREC) organise la 3e édition du Rallye Maroc équestre, du 22 au 26 mai à Ifrane. Alliant tourisme équestre, tourisme écologique et développement rural, cet événement se veut une occasion de proposer une nouvelle façon d’utiliser la population équine nationale du Barbe et Arabe-Barbe, au cours d’une aventure qui mènera les cavaliers à travers plus de 100 km dans le Parc national d’Ifrane. Lors d’une interview accordée au quotidien «Le Matin», le directeur général adjoint de la SOREC, Hicham Debbagh, précise que l’objectif va bien au-delà d’assurer la réussite de l’événement en soi.

Dr Hicham Debbagh, directeur général adjoint de la SOREC.
Dr Hicham Debbagh, directeur général adjoint de la SOREC.
«La Société Royale d’encouragement du cheval a pour raison d’être de faire vivre le monde du cheval et de rendre les Marocains fiers de leur patrimoine équin». C’est ainsi que se présente la SOREC, qui œuvre dans le cadre de la Stratégie nationale de la filière équine et ses objectifs phares : démocratiser l’accès au cheval, professionnaliser et responsabiliser les acteurs privés, enrichir l’offre d’événements équestres et préserver la population équine. Parmi les axes de développement définis dans ce sens, on retrouve le tourisme équestre, mais aussi la sauvegarde et la promotion du cheval Barbe, érigé en «emblème équin du Maroc».
L’idée du Rallye Maroc équestre (RME) a donc naturellement germé pour répondre à ces deux besoins. Pour sa troisième édition, du 22 au 26 mai, le RME conviera des équipes de Côte d’Ivoire, de France, de Suisse et du Maroc. Ces cavaliers devront parcourir 110 kilomètres répartis sur quatre étapes à travers le Parc national d’Ifrane, une occasion de découvrir les sentiers du Moyen-Atlas en compagnie de montures issues de la région. La SOREC, de par son expertise en gestion des équidés, assumera le volet de l’organisation de la compétition et l’accompagnement des équipes. Toutefois, son ambition ne se limite pas seulement au succès du RME, mais va au-delà. Pour le directeur général adjoint, le Dr Hicham Debbagh, la SOREC «essaie de montrer comment faire. Je suis très confiant et sûr qu’à un moment ou un autre, nous allons voir des événements similaires organisés par des opérateurs privés». Entretien.

Le Matin : Le Rallye Maroc équestre est une compétition qui répond au besoin d’exploiter au maximum le cheptel national. Comment est-ce que l’idée du RME a-t-elle germé dans votre esprit ?

Hicham Debbagh : Je dois d’abord préciser que je m’occupe du pôle Cheval de la SOREC. La course est une composante très importante, mais les races Barbe et Arabe-Barbe sont encore plus importantes en termes d’effectif et de portée stratégique. On parle d’un chiffre de 50.000 chevaux et une multitude de professionnels autour. Pour répondre à votre question, je dirais que tout ça est le fruit d’un contrat-programme qui a été signé à l’occasion du Salon du cheval, en présence du ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Mohamed Sadiki, mais aussi de la Fédération Royale marocaine des sports équestres et d’un certain nombre d’associations représentant les éleveurs et les propriétaires. C’est un contrat-programme avec des engagements sur une période de cinq ans et qui s’inscrit donc dans la durée, pour que les professionnels aient de la visibilité. Bien entendu, vous allez voir au fur et à mesure un calendrier avec beaucoup d’utilisations qui concernent spécifiquement le Barbe et Arabe-Barbe. C’est donc une démarche collégiale, qui ne concerne pas que la SOREC et les institutionnels, mais aussi le privé et les associations. On va dans les régions pour justement connaître ces associations et trouver la meilleure façon de les accompagner dans leur travail et les professionnaliser. C’est d’ailleurs l’objectif primordial dudit contrat-programme, à savoir le développement de l’élément humain et la pérennisation de la filière équine.


La SOREC se présente donc comme un incubateur, dont le rôle est de baliser le terrain pour les opérateurs privés...

Effectivement, et le privé a déjà investi le terrain ! Je pense aux clubs équestres, aux opérateurs qui s’activent dans les plages ou dans les zones forestières et qui sont parfois déjà organisés en tant qu’associations. Les gîtes ruraux qui sont là aussi. Les professionnels sont déjà en place, notre rôle est de les accompagner et travailler avec eux dans des actions et événements spécifiques pour utiliser le cheval Barbe et Arabe-Barbe.


Puisque les opérateurs sont déjà actifs, le contrat-programme pourrait-t-il donc être conçu comme un catalyseur, capable de nous donner plus d’événements comme le Rallye Maroc équestre ?
C’est exactement cela ! Je ne manquerai pas de souligner l’importance d’une composante essentielle dans ce registre : la gouvernance au niveau des associations. L’idée, de manière générale, est de voir des associations qui peuvent prendre en charge – à titre privé – des événements comme le nôtre dans les différentes régions du Maroc. Notre pays est grand, avec une nature très diversifiée. On essaie de montrer comment faire. Je suis très confiant et sûr qu’à un moment ou un autre, nous allons voir des événements similaires organisés par des opérateurs privés.


Le monde rural a toujours été au centre de l’attention de la SOREC et ce genre d’événements offre indéniablement des opportunités. Des emplois peuvent être créés, de nouvelles sources de revenu générées... Quel impact prévoyez-vous précisément pour les acteurs de ce monde rural ?

Il est tout à fait clair que le cheval a toujours été un acteur «économique» de la ruralité. Il a labouré, il a participé à plusieurs activités dans le passé. Aujourd’hui, il faut qu’il soit encore pleinement utilisé, il faut qu’il soit monté et qu’il fasse découvrir ce monde rural qui est exceptionnel au Maroc. Quand on utilise un cheval, il produit un revenu à son propriétaire. Ce dernier pense à multiplier les chevaux quand le revenu commence à devenir conséquent. Cela permet de créer un cercle vertueux où tout le monde est gagnant. Culturellement parlant, la ruralité n’a pas attendu pour avoir des chevaux et les exploiter. On peut vérifier ce constat à travers la Tbourida, qui connaît un engouement exceptionnel au Maroc. Je dirais même qu’après le football dans notre pays, la Tbourida et le sport qui mobilise le plus de passionnés... C’est une stratégie et un contrat-programme national, mais le travail sera surtout axé sur les régions.
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