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Accueil next L'absence de loi jette de l'huile sur le feu

Une gestion en phase avec l'OMD, selon la BM

Pour la Banque mondiale, les efforts déployés par le Maroc dans le secteur de l'eau seraient en phase avec les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) dans le domaine de la gestion de l'eau et de l'assainissement. Ces performances sont le résultat de l'accroissement des dépenses publiques consacrées au renforcement des infrastructures dans ce même domaine.

Une gestion en phase avec l'OMD, selon la BM
Le secteur de l'eau au Maroc se trouve confronté à divers enjeux portant, notamment, sur la problématique des changements climatiques (baisse des précipitations moyennes de 20% à l'horizon 2050), le déficit de gouvernance (multitude des intervenants et manque d'intégration dans la programmation budgétaire affectant l'efficience de la dépense), la dégradation de la qualité de l'eau et son gaspillage dans l'irrigation, la surexploitation des ressources souterraines, le déficit en assainissement ainsi que la prédominance de la gestion de l'offre. Conscients de l'urgence de relever les divers défis posés au secteur de l'eau, les pouvoirs publics ont renouvelé la politique de l'eau. Celle-ci vise d'une part à assurer la continuité des réformes déjà engagées et d'autre part à répondre aux priorités du secteur en termes de rareté hydrique et de gestion durable de cette ressource. Cette stratégie s'articule ainsi autour de programmes complémentaires et interdépendants pour une vision claire des réformes à mener à court, moyen et long termes.

Voilà pourquoi et nonobstant certaines contraintes, la Banque mondiale a récemment tenu à mettre en exergue les efforts déployés par le Maroc dans le secteur de l'eau, précisant que le Royaume est "en voie de dépasser les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) dans le domaine de la gestion de l'eau et de l'assainissement". Ces performances sont le résultat de l'accroissement des dépenses publiques consacrées au renforcement des infrastructures dans le domaine de la gestion de l'eau et de l'assainissement, a précisé la Banque mondiale dans une note sur les réalisations du Maroc dans ce secteur stratégique. L'institution de Bretton Woods a indiqué que les fonds consacrés entre 2005 et 2009 aux programmes d'infrastructures liées à la gestion de la ressource, l'irrigation, l'approvisionnement en eau et l'assainissement représentent 25% des dépenses publiques dans le secteur de l'eau en général.

Les réformes entreprises au Maroc dans ce domaine ont largement contribué à l'amélioration des taux d'accès à l'eau potable dans le monde rural et de raccordement au réseau d'assainissement dans les quartiers périurbains, a-t-elle estimé dans cette note consacrée à l'évaluation de la collaboration entre le Maroc la BM dans le secteur de l'eau. Grâce à l'accélération des programmes d'approvisionnement en eau dans les zones rurales, y compris un projet de 60 millions de dollars financé par la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD), le taux d'accès à l'eau potable est passé de 50% en 2004 à 87% en 2009 dans le monde rural. Le Programme d'approvisionnement groupé en eau potable des populations rurales (PAGER), mis en place depuis 1995, a permis de porter le taux d'accès à l'eau potable, qui n'excédait pas les 14% en 1994, à 90% en début 2009.

Ce taux devait atteindre 92% à fin 2009. La Banque mondiale a indiqué également que le Royaume a mis l'accent sur les politiques de gestion des ressources hydriques, notamment le développement de nouvelles alternatives, comme le dessalement de l'eau de mer et le traitement des eaux usées. D'un coût global de 43 MMDH, le programme d'assainissement et de réutilisation des eaux usées et épurées vise à atteindre un taux de raccordement global en milieu urbain de 80% en 2020 et de 90% en 2030. Il vise également à réduire la pollution domestique de 80% en 2020 et de 90% en 2030 et à traiter 100% des eaux usées collectées à l'horizon 2030. Le potentiel d'eau épurée permettrait la création de petits projets d'irrigation. Ce programme est actuellement étendu à 330 villes. En outre, le Plan Maroc vert, mis en œuvre pour répondre aux impératifs de compétitivité de l'agriculture, vise, entre autres, la gestion intégrée, rationnelle et durable de l'eau agricole. Cette gestion devra se traduire par l'adoption de l'irrigation localisée dans 50% des superficies irriguées au terme des dix prochaines années, la résorption du décalage entre les aménagements hydro- agricoles et les barrages réalisés à hauteur de 110.000 ha et la réforme institutionnelle de la grande irrigation (promotion de la gestion déléguée).

Par ailleurs, la BM a souligné l'importance du programme national d'économie des eaux d'irrigation, qui a mobilisé 34 MMDH, pour économiser de 30 à 50% d'eau. Les prochaines étapes dans le partenariat entre la Banque mondiale et le Maroc dans le domaine de l'eau porteront notamment sur un dialogue politique et des prêts pour accompagner davantage les réformes et les investissements, visant à adapter la gestion des ressources hydriques au changement climatique, à moderniser l'irrigation et à réorganiser le secteur de l'approvisionnement en eau et l'assainissement. La BM a mis en exergue la politique des barrages menée au Maroc, qui a été "couronnée de succès", mettant l'accent toutefois sur les efforts qui restent encore à faire notamment dans les domaines de la gestion de la demande en eau et de la préservation des ressources hydriques.
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