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Immobilier : Les valeurs sûres du marché

Le logement social et intermédiaire tient le haut du classement.
Mais l'immobilier industriel, logistique et professionnel n'est pas moins intéressant. Tour d'horizon.

Immobilier : Les valeurs sûres du marché
Paris, un jour de décembre. Par -2 degrés, Seddik n'a qu'une envie : retrouver le beau temps du pays. Direction, rue Clichy. Ici, en plein cœur de la capitale française, à quelques numéros de pallier, se dressent deux agences vendant le Maroc. Non, il ne s'agit pas de tourisme ou de voyage, mais d'immobilier. Ici, Chaabi Liliskane et Al Omrane ont aménagé et équipé des agences de représentation, afin de répondre à la demande du marché « local ».

Contrairement aux idées reçues, les Marocains, de troisième et quatrième générations, continuent d'acheter au Maroc. Seddik, sans langue de bois, donne les véritables raisons en une phrase: « Les offres sont très intéressantes, et ici, avec Wafa, c'est vraiment facile d'acheter au Maroc! ».

Par « Wafa », Seddik désigne Attijariwafa bank. La première banque du Royaume est implantée en France. A coup de publicités, elle attire le plus grand nombre de clients parmi les Marocains désirant acheter un appartement « au bled ». En un tour d'horizon, le constat est vite fait : le marché français est d'un potentiel intéressant, mais seuls les grands (en dehors du salon SMAP), peuvent le toucher par une implantation locale.

Diversufication

Agissant quasi-exclusivement sur le segment résidentiel économique et moyen standing, Al Omrane et Chaabi Liliskane ont également un avantage de taille. Ils étaient les premiers groupes immobiliers au Maroc à se diversifier « géographiquement ». Cette diversification a permis aux deux groupes marocains de profiter des meilleures possibilités en termes de foncier, de « répartir » le risque sur les villes, mais aussi de répondre à la demande de la diaspora quelle que soit sa région d'origine au Maroc. Depuis l'annonce par le gouvernement de nouvelles incitations dans le segment économique, les deux groupes se font rejoindre par Addoha, Alliances, CGI et Palmeraie Développement, lesquels, tentent ou reviennent à un secteur plus sûr et plus liquide en cette période de ralentissement. Pour les conforter dans leur choix, une seule donnée suffit : La population urbaine devrait augmenter de 6 millions d'habitants à horizon 2030 et le taux d'urbanisation devrait passer de 57% en 2008 à 64% en 2030.

L'industriel fait mieux que le haut standing !

En plus du segment du logement social, pérennisé également par un ensemble de données démographiques (natalité, allongement de l'espérance de vie, urbanisation autour des nouvelles villes…), trois autres segments émergent en force dans l'immobilier : celui dit des commerces, celui dit industriel, logistique et professionnel, et enfin, celui dit touristique, avec la récente promulgation de la loi sur les résidences hôtelières.

Dans l'ordre d'attractivité, après le logement social et intermédiaire, c'est l'immobilier industriel, logistique et de bureaux qui occupe le troisième rang et serait ainsi plus rentable que l'immobilier résidentiel de haut standing. Il y a d'un côté le déficit actuel à combler, mais il y a surtout de belles perspectives d'avenir avec le plan national pour la logistique et la mise en œuvre des différents accords de libre-échange, qui feront du Maroc, selon la boutade d'un professionnel, « un grand comptoir commercial ». Les forts investissements par la SNTL (Société Nationale de Transport et de Logistique) à Mohammedia et de promoteurs privés à Zenata dans les parcs de logistique prennent alors plus de sens. L'immobilier de bureaux est, quant à lui, tiré vers le haut par les délocalisations européennes au Maroc, l'externalisation des services (professions libérales) et l'offshoring (Casanearshore, Technopolis…).

C'est ainsi que le segment a vu le lancement de plusieurs fonds spécialisés dans l'immobilier professionnel (Actif Invest par FinanceCom, Amundi par Société Générale, Ardim à l'initiative de Deutsh Bank…)

Des malls et des hôtels

Jugé moins profitable, le résidentiel de haut standing présente quasiment le même potentiel que l'immobilier commercial. Ce dernier, d'après plusieurs études sectorielles, reste très intéressant à condition de réussir l'emplacement, le concept et l'expertise métier. L'examen du cours de vie du projet Morocco Mall du groupe Akhannouch, présent dans ce segment mais également actif depuis peu dans le logement économique, témoigne de la délicatesse du secteur. En effet, Morocco Mall s'est assuré une attractivité commerciale de premier plan en signant avec Les Galeries Lafayette. En 2009, le Maroc comptait déjà 404 franchises, concentrées entre Rabat et Marrakech et dédiées à l'habillement et l'équipement des ménages. Voilà donc une donnée qui a encouragé le lancement de Al Mazar, Carré Eden, Tanger City Center ou encore la marina de Casablanca.

Dernier segment, celui de l'immobilier touristique. Déjà, la création de fonds dédiés tel que H Partners a auguré d'un avenir certain pour le secteur. La Vision 2020 pour le tourisme vient conforter ce segment. Déjà en 2009, le Maroc a été le seul pays méditerranéen à avoir réussi à dépasser les 6% en termes de progression d'arrivées internationales. Pour l'année 2010, il est prévu une progression des arrivées de touristes de l'ordre de 10%, soit le triple de la croissance mondiale attendue. Et là où il y a de la croissance d'activité, il y a de l'avenir pour la pierre. Parole de promoteur immobilier !
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