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Les « Khettara » auront leur musée

L'écomusée des Khettara devrait permettre de préserver un savoir-faire ancestral en matière d'économie de l'eau. Il devrait aussi contribuer au développement de l'écotourisme dans les oasis de Tafilalet.

Les « Khettara » auront leur musée
Le projet de l'écomusée des Khettara est sur les rails. C'est le constat avancé par le Comité de pilotage du programme de développement territorial durable des Oasis de Tafilalte (POT) lors de sa rencontre annuelle. Laquelle a été tenue à Errachidia, le 24 janvier, en présence de Abdesslam El Misbahi, Secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Habitat, de l'urbanisme et de l'aménagement de l'espace, en charge du développement territorial et des principaux partenaires du programme. L'écomusée entre dans le cadre de la fameuse route du Majhoul. Il est inscrit dans le cadre du POT et mis en place par la Direction de l'aménagement du territoire, le PNUD et d'autres partenaires.

« Jusqu'à présent, les musées similaires à travers le monde se sont concentrés sur les œuvres commémoratives et non sur des structures. Le message dont l'écomusée est porteur repose sur la présentation des Khettara comme un symbole d'une utilisation appropriée des ressources et du rapport entre le patrimoine culturel, la viabilité et le développement. Il se veut un projet territorial », précise Btissam Bennaji. La responsable de la cellule de la communication au sein de la direction de l'Aménagement du territoire ajoute qu'au-delà de la valorisation de tous les systèmes ingénieux s'articulant autour des systèmes hydriques, l'écomusée des Khettara sera un musée vivant, organisé sur le territoire et vécu à travers l'itinéraire, la découverte et le voyage. En effet, il sera proposé au visiteur un parcours de connaissance à travers les différents types de tunnels et de systèmes de drainage et des oasis avec l'aide d'écrans d'information et de documentations, de rencontres avec la population locale, l'art, le folklore, la musique et les traditions locales. Il s'agit aussi de lui faire découvrir à travers ce musée, le spectaculaire réseau des Khettara du Tafilalet marqué par des tunnels souterrains et des chambres souvent situées en dessous d'un patrimoine culturel constitué de casbahs antiques et de mausolées.

A noter que les Khettara ont résisté aux aléas du temps en restant intactes et en gardant les fonctions pour faire face à l'aridité climatique tout en respectant les ressources. Et au-delà de leur fonction de conduite d'eau, les Khettara sont des galeries drainantes permettant de capter et de produire de l'eau. Ces œuvres souterraines, connues dans les autres pays sous le nom de qanât, foggara, kareez et autres dénominations locales, suscitent un intérêt considérable de la part des chercheurs, car elles permettent l'alimentation en eau potable et l'irrigation de zones arides et semi-arides souvent totalement dépourvues d'eau superficielles. « Elles exploitent habilement les phénomènes complexes de capillarités, de filtrage et de condensation et peuvent de ce fait constituer un bel exemple pour répondre à l'urgence mondiale de l'eau … Un exemple extraordinaire montrant que la maîtrise des connaissances traditionnelles pourraient être utiles pour développer de nouvelles stratégies visant le progrès humain », explique Btissam Bennaji Leur importance reste par ailleurs aujourd'hui encore d'actualité car elles permettent de garantir l'approvisionnement en eau dans les zones de plus en plus arides. Et c'est pour préserver ce savoir-faire ancestral et valoriser ces systèmes en cours de dégradation ainsi pour le développement d'une économie locale que le ministère de l'Habitat, de l'urbanisme et de l'aménagement de l'espace compte, à travers le Fonds de développement rural , apporter plus d'appui au projet d'écomusée des Khettara dans un territoire où l'eau est l'élément central et conditionne son devenir.

Le POT redynamisé

Lors de la rencontre annuelle du comité de pilotage du programme de développement territorial durable des oasis de Tafilalte (POT), une étude sur l'écomusée a été présentée. Elle a été élaborée par un cabinet d'étude italien. Les démarches à suivre pour la bonne réalisation du projet sont détaillés pour les différents acteurs locaux. Une convention relative à la réhabilitation du Ksar Achouria a été signée à l'occasion entre le POT, la commune rurale de Fazna et l'association Abraj Al Waha. Le ministère de l'Habitat, de l'urbanisme et de l'aménagement de l'espace table sur ces deux projets pour insuffler, en 2011, une dynamique d'innovation au programme de développement durable des oasis de Tafilalet.
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