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Une forte tonalité sociale et un contrôle accru des dépenses

Avec le retour du Fonds de solidarité sociale, les priorités du nouveau gouvernement sont clairement réorientées vers la dimension humaine du progrès. Le texte de loi de Finances 2012 est enfin adopté et la suite ne sera, en principe, qu’une formalité.

Une forte tonalité sociale et  un contrôle accru des dépenses
Abdelilah Benkirane, chef du gouvernement, aura durement travaillé pour faire passer la nouvelle mouture de loi de Finances 2012.

Le Conseil de gouvernement, réuni le 8 mars dernier sous la présidence du chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, a adopté le projet de loi de Finances pour l’année 2012. Un projet qui a, on peut le dire aujourd’hui, des allures de texte relifté avec un fond à coloration fortement sociale. Un relifting léger, précisons-le, dans le sens où le projet de loi n’a pas amené de grands changements dans les budgets alloués, l’année dernière. Après le Conseil de gouvernement, le texte devrait être présenté au Parlement en principe au 15 mars courant.

D’emblée, on peut relever que l’on fait référence, dans ce texte, à un taux de croissance de 4,2%, ainsi qu’à un déficit budgétaire contenu à 5% du PIB. Le moins qu’on puisse dire, c’est que le nouveau gouvernement a revu à la baisse les engagements inscrits dans son programme, lors de la campagne électorale de fin 2011. Pour rappel, le Parti de la justice et du développement (chef de file de l’Exécutif) avait promis d’assurer, comme il se doit, le contrôle du déficit budgétaire à hauteur de 3% du PIB, mais aussi d’atteindre un taux de croissance de 7% au terme de son mandat. Il faudrait noter, dans ce contexte, que ni la conjoncture économique nationale ni la situation à l’international ne sont favorables à la mise en place du programme initial.

Le volet social, toujours une priorité

Le nouveau gouvernement, rappelons-le, a hérité d’un cadre macroéconomique pour le moins délicat. S’y ajoute une année 2012 annoncée très difficile. La sécheresse qui sévit en ce moment risque d’ailleurs de mettre en péril la compagne agricole 2012 et l’on parle déjà d’une probable saison agricole médiocre avec une récolte prévisionnelle de moins de 30 millions de quintaux.
Il ne faut pas oublier, sur un autre registre, la conjoncture internationale qui pèse assez lourd, notamment avec la crise de l’euro, les tiraillements à l’intérieur de l’Europe et la position de celle-ci comme premier partenaire économique du Royaume. Ne pas oublier non plus la flambée des prix des matières premières et des cours de pétrole qui ont un impact direct sur l’économie marocaine. Les hydrocarbures, faut-il encore le rappeler, plombant les comptes de la Caisse de compensation et aggravent le déficit budgétaire du pays…
Cependant, si certaines dispositions ont été revues à la baisse dans le texte du projet de loi de Finances 2012, d’autres par contre, notamment celles se rapportant au volet social, sont toujours de rigueur. À cet effet, le projet de loi prévoit des investissements publics de l’ordre de «188 milliards de DH, contre 167 milliards de DH en 2011», a précisé, lors d’un point de presse, Driss Azami Al Idrissi, ministre délégué auprès du ministre de l’Économie et des Finances chargé du Budget. Ces investissements sont censés booster la croissance du pays et préserver les équilibres macroéconomiques.

Dispositions retirées puis réintégrées

Le projet de loi prévoit également un budget de 2 milliards de DH pour le Fonds de solidarité sociale, financé par l’État et les grandes entreprises à hauteur de 1,2 milliard de DH. Pour rappel, ce projet avait été retiré de la première mouture de la loi de Finances 2012 par l’ancien gouvernement au vu des difficultés enregistrées dans la situation économique du pays. Mais l’actuel gouvernement a réintroduit cette mesure dans le budget au titre de l’exercice 2012. Ce Fonds sera avant tout destiné à financer les soins médicaux pour les personnes en grande difficulté financière et à favoriser l’éducation des enfants des familles démunies.

Dans le même sillage, le projet de loi de Finances prévoit de renforcer les programmes sociaux en réservant notamment 51 milliards de DH au secteur de l’enseignement, 12 milliards à la santé et 3 milliards à l’habitat.
À cela, s’ajoutent 2,6 milliards de DH dédiés au désenclavement du monde rural, 1 milliard de DH pour le financement du Fonds de développement rural et 2,3 milliards pour le programme de l’INDH (Initiative nationale du développement humain). Par ailleurs, l’emploi étant le plus gros souci du pays, le gouvernement a alloué une enveloppe de 1 milliard de DH à la formation des diplômés chômeurs avec pour finalité de promouvoir
l’emploi dans le secteur privé.Il faut souligner enfin que la loi de Finances prévoit la création de 26.000 postes de travail dans le secteur public dont 45% iront aux secteurs sociaux. Oui, décidément, une forte tonalité sociale marque cette mouture finale de la loi de Finances 2012. 

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