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Sahara marocain : l’Algérie et la diplomatie de la fuite en avant (Tribune)

L’adoption de la dernière résolution du Conseil de sécurité des Nations unies numéro 2756 le 31 octobre dernier concernant le Sahara marocain a permis d’analyser la position algérienne à travers l’explication donnée de son représentant au Conseil de sécurité.

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Par Abdelhafid Oualalou, vice-président de l’Institut marocain des relations internationales, politologue et président

du Forum euro-méditerranéen



Pour justifier la non-participation au vote de cette résolution, l’ambassadeur algérien a tenté de faire endosser la responsabilité au représentant des États-Unis, porte-plume du projet de résolution. L’Algérie, membre non permanent de ce conseil, avait échoué à convaincre les autres membres d’adopter la position anti-marocaine qui est la sienne depuis des décennies. C’était encore une fois un échec diplomatique sans précédent. En raison de sa politique étrangère basée sur le refus catégorique de toute initiative visant à trouver une solution politique à ce conflit régional, le régime algérien aggrave son isolement sur le plan international.



Pour sa part, le Maroc a accueilli favorablement cette résolution onusienne qui rappelle encore une fois la nécessité de poursuivre le processus politique basé sur la tenue des tables rondes, tout en rappelant le bien-fondé de la proposition faite par le Maroc en avril 2007 et qui consiste à donner une large autonomie aux provinces du Sud dans le cadre de la souveraineté nationale. Pour rappel, cette proposition est considérée par toutes les résolutions du Conseil de sécurité comme étant sérieuse, crédible réaliste.

Le dernier rapport du SG des Nations unies sur le Sahara marocain avait cité les nouvelles victoires diplomatiques du Maroc en rappelant la position de la France, membre permanent du Conseil de sécurité, en faveur de la souveraineté nationale. Malheureusement, l’Algérie est restée enfermée dans ses discours anachroniques et dans ses positions idéologiques des années de la guerre froide, refusant d’admettre la réalité géopolitique de la région et du monde. Contrairement au Maroc, qui par la voix de son ambassadeur, représentant auprès des Nations unies, Omar Hilale, opte pour une solution qui se projette dans l’avenir. Face à quoi, l’Algérie demeure ferrée dans une position passéiste.



En analysant de près les positions de l’Algérie sur le Sahara marocain depuis le déclenchement de ce conflit au début des années 1970 et surtout depuis 1975, marquée par la Marche verte du 6 novembre, nous remarquons un refus catégorique de toute initiative ou de toute solution politique susceptible d’aboutir à une solution à ce conflit régional qui bloque l’intégration maghrébine et qui menace la paix et la sécurité dans la région. Nous avons enregistré au moins une dizaine de refus qui caractérise la diplomatie algérienne :
  1. Refus de reconnaître au Maroc son droit de récupérer son Sahara occupé par l’Espagne depuis 1884, alors que durant les années 1960, les déclarations de l’ancien président algérien Boumediene soutenaient la position marocaine sans équivoque.
  2. Refus d’engager des négociations sérieuses sur le Sahara oriental et les territoires marocains qui ont été annexés par le colonisateur français au profit de l’Algérie avant son indépendance.
  3. Refus de dédommager les milliers de familles marocaines expulsées de force de l’Algérie après la Marche verte.
  4. Refus de reconnaître les sacrifices et le soutien militaire, politique, diplomatique et financier du Maroc à la révolution algérienne, essentiellement de 1954 à 1962, sans parler des années antérieures. Une solidarité avec le peuple algérien que le Maroc a payée très cher.
  5. Refus d’ouvrir les frontières fermées depuis 1994 sur décision algérienne, avec toutes les conséquences sur la vie des populations frontalières algérienne et marocaine.
  6. Refus de toute médiation des pays frères arabes et autres pour dépasser cette crise politique entre deux pays voisins unis par l’histoire commune et par le destin commun.
  7. Refus de la main tendue de S.M. le Roi Mohammed VI pour ouvrir une nouvelle page dans la relation bilatérale basée sur la coopération dans le respect mutuel et de solidarité maghrébine.
  8. Refus de reconnaître son statut de partie principale dans ce conflit, alors que les résolutions de l’ONU ne cessent de le rappeler.
  9. Refus du processus politique des tables rondes pour une solution politique négociée entre les quatre parties prenantes, y compris l’Algérie. Ajoutez à cela son refus de procéder au recensement des populations sahraouies de Tindouf depuis 1975, opération exigée maintes fois par le Haut-Commissariat aux réfugiés et par toutes les résolutions du Conseil de sécurité qui déplore la situation inhumaine de nos compatriotes sahraouis privés de tout droit de se déplacer en dehors des camps de Tindouf, conformément à la convention de Genève relative aux réfugiés.
  10. Et enfin tout récemment son dernier refus de participer au vote de la dernière résolution du Conseil de sécurité numéro 2756 adoptée le 31 octobre dernier par la majorité écrasante des membres de ce Conseil et qui, en plus de prolonger le mandat de la Minurso jusqu’à fin octobre 2025, continue de rappeler la pertinence et le bien-fondé du plan d’autonomie dans les provinces du Sud dans le cadre de la souveraineté nationale.
En conclusion, nous sommes convaincus que le temps joue en faveur du Maroc et que dans un avenir proche, de nouvelles victoires diplomatiques réaffirmeront la marocanité du Sahara, comme ce fut le cas avec la nouvelle position française sur ce dossier et qui aura sans doute des conséquences positives sur la position de pays amis de la France.
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