La Compagnie marocaine des œuvres et objets d’arts (CMOOA) s’apprête à mettre aux enchères un éventail d’œuvres d’art marocaines, retraçant la modernité artistique du pays. Avec un catalogue de 122 œuvres, offrant un panorama riche et varié des tendances artistiques depuis l’indépendance du Maroc, cette vente ne se contente pas de mettre en lumière des œuvres d’art exceptionnelles. Elle apporte également un éclairage sur l’histoire complexe et riche de la modernité artistique marocaine.
De la naissance de l’abstraction lyrique marocaine à l’érotisme développé par les artistes du mouvement de Casablanca, en passant par la cause palestinienne qui a marqué la scène artistique dès 1967, l’offre de la CMOOA se veut porteuse de sens, mais également de justice. Car «la modernité artistique marocaine est donnée en ce moment à voir dans plusieurs institutions muséales étrangères à travers plusieurs grandes expositions qui font malheureusement apparaître parfois des récits tronqués ou incomplets, oubliant certains artistes et privilégiant d’autres sans raison logique ni sens critique, engendrant parfois amertumes et déceptions», se désolé Hicham Daoudi, en introduction du catalogue de la vente.
Mais un accent particulier est mis sur la présentation de l’ensemble rare des œuvres de Jilali Gharbaoui, provenant de la «Collection T. El Jaï», qui constitue un véritable événement. Ces œuvres permettront aux amateurs de redécouvrir cet artiste de génie disparu en 1971. Dans le catalogue de la vente, on dénonce d’ailleurs les reproductions contrefaites des œuvres de Jilali Gharbaoui, «inondant des plateformes numériques et même des catalogues de maisons de vente aux enchères étrangères dont certaines exercent au Maroc». Malheureusement, le signalement des faux n’est pas pris en compte par certaines institutions pourtant reconnues, portant ainsi atteinte à l’héritage du grand maître.
Membre fondatrice de l’Association marocaine des artistes-plasticiens (AMAP) en 1972, elle tient sa première grande exposition individuelle à la Galerie Bab Rouah en 1973.
Elle est également la seule femme artiste marocaine à participer à la Biennale de Bagdad en 1974. Nourrie à l’idéologie panarabe, elle s’engage tôt pour la Palestine, avant de rencontrer Mahmoud Darwich en 1972, qui la recommande au peintre Ismail Shammout. En 1975, elle participe à l’exposition «Palestine» à Rabat, Alger et Tunis.
De la naissance de l’abstraction lyrique marocaine à l’érotisme développé par les artistes du mouvement de Casablanca, en passant par la cause palestinienne qui a marqué la scène artistique dès 1967, l’offre de la CMOOA se veut porteuse de sens, mais également de justice. Car «la modernité artistique marocaine est donnée en ce moment à voir dans plusieurs institutions muséales étrangères à travers plusieurs grandes expositions qui font malheureusement apparaître parfois des récits tronqués ou incomplets, oubliant certains artistes et privilégiant d’autres sans raison logique ni sens critique, engendrant parfois amertumes et déceptions», se désolé Hicham Daoudi, en introduction du catalogue de la vente.
D’hier et d’aujourd’hui
Des œuvres des pionniers comme Mohamed Melehi, Mohamed Chabâa, Farid Belkahia, Mohamed Kacemi, Ahmed Cherkaoui, Mohamed Hamidi et Miloud Lablied figurent dans la proposition de la vente du 12 juin. Après l’Indépendance, l’art marocain est représenté par les œuvres de Meriem Mezien, Saad Ben Cheffag et Mekki Meghara. Les expressions contemporaines ne sont pas en reste, avec des travaux allant de l’expressionnisme de Houssein Tallal au nouveau réalisme de Saâd Ben Cheffag, en passant par les recherches innovantes de Mohamed Lekliti, Amine El Gotaibi, Yassine Belbzioui, Meriem Benkiran et Soly Cissé.Mais un accent particulier est mis sur la présentation de l’ensemble rare des œuvres de Jilali Gharbaoui, provenant de la «Collection T. El Jaï», qui constitue un véritable événement. Ces œuvres permettront aux amateurs de redécouvrir cet artiste de génie disparu en 1971. Dans le catalogue de la vente, on dénonce d’ailleurs les reproductions contrefaites des œuvres de Jilali Gharbaoui, «inondant des plateformes numériques et même des catalogues de maisons de vente aux enchères étrangères dont certaines exercent au Maroc». Malheureusement, le signalement des faux n’est pas pris en compte par certaines institutions pourtant reconnues, portant ainsi atteinte à l’héritage du grand maître.
Une icône à redécouvrir
S’il y a bien un nom à retenir, ce serait celui de Latifa Toujani que l’on redécouvre avec plaisir grâce à ses œuvres emblématiques et ses archives. Icône panarabe et féministe dès les années 1970, elle a mêlé sa voix à celle des grands artistes masculins pour dénoncer l’injustice dans le monde. Après ses débuts à Lille (1965-1968), Toujani s’installe à Rabat en 1969, où elle exerce une peinture distincte des autres artistes femmes de son époque, traitant de la condition sociale et de la place des femmes au Maroc. Proche de Fatima Mernissi, elle prend d’ailleurs part à la rédaction d’un Manifeste qui revendique plus de droits pour les femmes au Maroc.Membre fondatrice de l’Association marocaine des artistes-plasticiens (AMAP) en 1972, elle tient sa première grande exposition individuelle à la Galerie Bab Rouah en 1973.
Elle est également la seule femme artiste marocaine à participer à la Biennale de Bagdad en 1974. Nourrie à l’idéologie panarabe, elle s’engage tôt pour la Palestine, avant de rencontrer Mahmoud Darwich en 1972, qui la recommande au peintre Ismail Shammout. En 1975, elle participe à l’exposition «Palestine» à Rabat, Alger et Tunis.