S’il y a bien un magicien du végétal dans le monde de l’art, c’est bien Yamou. Chacune de ses toiles est une célébration de la nature et de la vie, qui en anime la plus infime manifestation. Pour l’écrivaine Yasmine Chami, Yamou s’attaque à «l’essence même du monde végétal, procédant à l’excavation de la vie vivante», dit-elle dans le catalogue de l’exposition, et ce en faisant émerger cette force délicate du terreau qui l’enveloppe.
En effet, l’actuelle exposition a cela de différent qu’elle brouille la frontière entre la vie et la mort, en invitant le minéral à prendre place dans une végétation brunâtre, voire «exténuée», inspirant un déclin inéluctable, puis un renouveau certain, étapes sempiternelles du cycle de la vie.
En effet, l’actuelle exposition a cela de différent qu’elle brouille la frontière entre la vie et la mort, en invitant le minéral à prendre place dans une végétation brunâtre, voire «exténuée», inspirant un déclin inéluctable, puis un renouveau certain, étapes sempiternelles du cycle de la vie.
À la vie, à la mort
Si vous êtes habitué des «Jardins poétiques» de Yamou, vous n’êtes pas à l’abri de la surprise. Dans le bon sens, cela s’entend. Car «le vif ici n’est plus comme auparavant saisi dans ses infimes manifestations, pas plus que les floraisons ne grimpent ou ne s’envolent dans un élan métaphysique, quittant avec une grâce aérienne ou aquatique leur socle de terre», explique Chami. Et d’ajouter : «Non pas que la grâce soit absente de cette série d’œuvres qui expose sans ménagement la puissance d’une Nature d’où l’Homme est absent, paysages telluriques, majesté de monts, dont la roche nue rappelle les origines minérales de la vie, représentation d’espaces calcinés où la mort s’invite comme un horizon inévitable».
En effet, on croise davantage de pierres ou de branches revêches. En sus, dans son choix d’une gamme de couleurs sombres, il y a quelque chose de puissant, voire d’intimidant. Le vert, symbole de vie, est omniprésent, mais se fait plus discret, tirant vers des nuances de gris et de bleu. Comme si l’artiste voulait en finir avec l’émerveillement niais face à mère nature. La joliesse perdure, mais sans déni de la force. Sur certains tableaux, des amas cellulaires ressortent tels des agrandissements au microscope, comme pour rappeler la nature vivante de ces entrelacements durs, immobiles, à la limite de l’inertie.
En effet, on croise davantage de pierres ou de branches revêches. En sus, dans son choix d’une gamme de couleurs sombres, il y a quelque chose de puissant, voire d’intimidant. Le vert, symbole de vie, est omniprésent, mais se fait plus discret, tirant vers des nuances de gris et de bleu. Comme si l’artiste voulait en finir avec l’émerveillement niais face à mère nature. La joliesse perdure, mais sans déni de la force. Sur certains tableaux, des amas cellulaires ressortent tels des agrandissements au microscope, comme pour rappeler la nature vivante de ces entrelacements durs, immobiles, à la limite de l’inertie.
Verdir le monde
Depuis quarante ans, Yamou s’interroge sur le monde végétal, inventant un langage visuel unique, immédiatement reconnaissable. C’est là sa marque, son empreinte, jamais égalée. En 1978 à Casablanca, Abderrahim Yamou, part pour la France, où il étudie d'abord la biologie puis la sociologie à Toulouse et à la Sorbonne. En parallèle, il se forme à l’histoire de l’art et au dessin. Installé à Paris en 1986, il se consacre pleinement à la peinture, et sa première exposition personnelle a lieu en 1990.
À partir de 1995, Yamou réalise, avec de la terre et du sable, des tableaux où apparaissent des animaux inspirés par les peintures pariétales de l’Atlas. En 1998, il peint, dans des tons sourds et subtils, jouant d’effets de transparence, des motifs végétaux, feuilles, fleurs, branchages, jardins et forêts, partiellement recouverts par des signes, des calligraphies.
Plus tard, ses paysages se dépouillent. Son désir de voir le monde verdir donne naissance aux «Jardins poétiques», reconnaissables et iconiques. Et ce verdissement a trouvé écho dans les plus grandes collections de par le monde : à la Fondation Kamel Lazaar (Tunisie), au Neuberger Museum of Art (États-Unis), au World Bank (États-Unis), à la Written Art Foundation (Allemagne), au ministère des Affaires étrangères (France), au Frac Corse (France) et à la Fondation Nelson Mandela (Afrique du Sud). Aujourd’hui, Yamou continue à créer entre Paris et Tahannaout, cultivant sans relâche son dialogue avec le vivant, entre terre et ciel.
À partir de 1995, Yamou réalise, avec de la terre et du sable, des tableaux où apparaissent des animaux inspirés par les peintures pariétales de l’Atlas. En 1998, il peint, dans des tons sourds et subtils, jouant d’effets de transparence, des motifs végétaux, feuilles, fleurs, branchages, jardins et forêts, partiellement recouverts par des signes, des calligraphies.
Plus tard, ses paysages se dépouillent. Son désir de voir le monde verdir donne naissance aux «Jardins poétiques», reconnaissables et iconiques. Et ce verdissement a trouvé écho dans les plus grandes collections de par le monde : à la Fondation Kamel Lazaar (Tunisie), au Neuberger Museum of Art (États-Unis), au World Bank (États-Unis), à la Written Art Foundation (Allemagne), au ministère des Affaires étrangères (France), au Frac Corse (France) et à la Fondation Nelson Mandela (Afrique du Sud). Aujourd’hui, Yamou continue à créer entre Paris et Tahannaout, cultivant sans relâche son dialogue avec le vivant, entre terre et ciel.