«Book Club Le Matin» a poursuivi ses activités organisées en marge du Salon international de l’édition et du livre (SIEL) de Rabat avec une rencontre émouvante et intellectuellement dense autour de la figure d’Ismaïl Alaoui. Ce moment d’échange, présidé par Mohammed Haitami, PDG du Groupe «Le Matin», a été l’occasion de rendre hommage à une trajectoire politique hors du commun, incarnée dans l’ouvrage «Ismaïl Alaoui... Noblesse de la politique», signé Mohamed Siraj Dho.
À travers l’ouvrage présenté, le «Book Club» nous plonge dans les méandres d’un engagement politique profond, à rebours des compromis faciles et des renoncements tactiques. L’événement s’inscrit dans un mouvement salutaire : celui de la réappropriation de la mémoire politique par les acteurs eux-mêmes. «De plus en plus de responsables politiques publient leurs mémoires, à l’instar de Fathallah Oualalou ou Mansour Benali. C’est une excellente chose pour la postérité», a souligné M. Haitami.
De la rectitude de son père, à la fermeté éclairée de sa grand-mère, Meryem Kabbas, en passant par les figures militantes de ses oncles, Ismaïl Alaoui s’est nourri d’un environnement où l’exigence et la liberté de pensée cohabitaient. Son adhésion au Parti communiste marocain – devenu plus tard le Parti du progrès et du socialisme (PPS) – n’était pas une évidence, mais un choix dicté par des circonstances, des rencontres, et une quête de sens.
Ces souvenirs donnent chair à un destin souvent idéalisé. Ils soulignent aussi l’impact des événements marquants, comme l’occupation du toit familial par les troupes françaises, ou les contrôles humiliants entre Salé et Rabat durant l’ère coloniale.
Ministre de l’Agriculture de 1998 à 2000, il a œuvré en faveur d’une approche modernisatrice du secteur, en phase avec les impératifs du développement durable. Constamment soucieux du dialogue, il a su incarner un pont entre l’héritage du militantisme marxiste et les exigences du renouveau démocratique.
La politique au prisme de la noblesse
«Il est rare que les mots “politique” et “noblesse” cohabitent avec naturel», lançait d’emblée M. Haitami, en ouverture de cette rencontre tenue mardi dernier à Rabat. Pourtant, c’est bien cette fusion que symbolise Ismaïl Alaoui, homme d’État reconnu aussi bien par ses amis que par ses adversaires, pour sa droiture et sa hauteur morale.À travers l’ouvrage présenté, le «Book Club» nous plonge dans les méandres d’un engagement politique profond, à rebours des compromis faciles et des renoncements tactiques. L’événement s’inscrit dans un mouvement salutaire : celui de la réappropriation de la mémoire politique par les acteurs eux-mêmes. «De plus en plus de responsables politiques publient leurs mémoires, à l’instar de Fathallah Oualalou ou Mansour Benali. C’est une excellente chose pour la postérité», a souligné M. Haitami.
Un héritage politique forgé entre rigueur familiale et choix assumés
Rachid Roukban, en présentant l’ouvrage, a retracé le long parcours militant d’Ismaïl Alaoui, entre responsabilités nationales, engagements de terrain et contributions intellectuelles. Ce dernier, né à Fès en 1941, a grandi dans une famille imprégnée de rigueur morale, d’humanisme et de rejet des superstitions.De la rectitude de son père, à la fermeté éclairée de sa grand-mère, Meryem Kabbas, en passant par les figures militantes de ses oncles, Ismaïl Alaoui s’est nourri d’un environnement où l’exigence et la liberté de pensée cohabitaient. Son adhésion au Parti communiste marocain – devenu plus tard le Parti du progrès et du socialisme (PPS) – n’était pas une évidence, mais un choix dicté par des circonstances, des rencontres, et une quête de sens.
Anecdotes, mémoire et leçon de lucidité
Le livre ne se contente pas d’un récit politique. Il regorge aussi d’anecdotes savoureuses : un doigt fracturé dans un avion venu accueillir son père revenant du pèlerinage, une chute sous le mât du drapeau français à l’école, ou encore le dessin du marteau et de la faucille sur une vitre embuée à Rabat...Ces souvenirs donnent chair à un destin souvent idéalisé. Ils soulignent aussi l’impact des événements marquants, comme l’occupation du toit familial par les troupes françaises, ou les contrôles humiliants entre Salé et Rabat durant l’ère coloniale.
Un livre à contre-courant des ego politiques
Ismaïl Alaoui lui-même a tenu à lever toute ambiguïté : «Ce livre n’est pas une autobiographie. Il s’agit d’un projet porté par Mohamed Siraj Dho, qui a puisé dans des archives, des entretiens, des publications anciennes. Le titre, “Noblesse de la politique”, n’est pas de moi. Mais je comprends l’intention : éveiller les consciences et réconcilier les jeunes avec une politique au service de l’humain». Dans un passage particulièrement fort, l’ancien ministre de l’Agriculture évoque la pauvreté sémantique du mot «politique» en arabe : «Malheureusement, ce mot dérive d’un verbe qui implique une relation de domination, de dressage presque... Il faudrait reconsidérer notre lexique».Un itinéraire entre savoir et service public
Docteur en sciences agronomiques, formé en France, Ismaïl Alaoui a toujours fait du savoir un levier d’action. Avant son engagement politique, il enseignait à l’université. À la tête du PPS à partir de 1997, il a incarné un courant de gauche à la fois rigoureux et pragmatique, notamment en accompagnant les mutations post-alternance consensuelle.Ministre de l’Agriculture de 1998 à 2000, il a œuvré en faveur d’une approche modernisatrice du secteur, en phase avec les impératifs du développement durable. Constamment soucieux du dialogue, il a su incarner un pont entre l’héritage du militantisme marxiste et les exigences du renouveau démocratique.
