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Jeux de Rôles : une exposition captivante à Tanger

Sept photographes redéfinissent, du 7 juillet 2024 au 31 janvier 2025 à la Fondation pour la photographie de Tanger, l'art de l'autoportrait féminin avec des œuvres émouvantes, offrant une immersion dans leurs univers artistiques.

La Fondation pour la photographie à Tanger présente «Jeux de rôles», une exposition captivante qui se déroulera du 7 juillet 2024 au 31 janvier 2025.



Cet événement rassemble les œuvres de sept photographes de talent, chacune explorant de manière indépendante et personnelle la représentation de soi en tant que femme à travers l'art. «Bien que chacune de ces photographes se serve d'elle-même comme point de départ de son œuvre, leurs photographies ne doivent en aucun cas être considérées comme des autoportraits au sens traditionnel.
Au contraire, ces photographies n'ont rien à voir avec notre conception d'un autoportrait telle qu'elle est illustrée historiquement par les images poignantes et introspectives d’eux-mêmes, réalisées par des artistes tels que Rembrandt et Van Gogh», souligne Robert Flynn Johnson, curateur émérite de la Fondation Achenbach pour les arts graphiques au Musée des beaux-arts de San Francisco et commissaire général de l’exposition. Contrairement aux autoportraits traditionnels, souvent introspectifs et révélateurs, les photographies présentées dans cette exposition sont transformatrices. À l'instar d'actrices jouant des rôles, ces artistes féminines se fondent dans leurs créations, donnant vie à des personnages émotionnellement complexes et mystérieux.

L'exposition comprend des photographies obsessionnelles et introspectives de la Comtesse de Castiglione (XIXe siècle), de Francesca Woodman, une œuvre précoce, mais déjà très maîtrisée issue de sa vie brève et tragique, de Cindy Sherman, avec une sélection de photographies où la démonstration de son talent fait d'elle une des artistes les plus célèbres de sa génération.

En complément de ces trois photographes, quatre artistes marocaines contemporaines à la réputation bien établie, Amina Benbouchta, Fatima Mazmouz, Fatima Zohra Serri et Safaa Mazirh, présentent des photographies qui explorent l’essence même de l'existence féminine dans le contexte culturel marocain.

L'exposition met en avant des œuvres obsessionnelles et introspectives de la Comtesse de Castiglione du XIXe siècle. Également connue sous le nom de Virginia Oldoini, cette artiste née en 1837 à Florence et décédée en 1899 à Paris est une figure historique et une pionnière de la photographie. Elle est célèbre pour sa beauté, son élégance et son rôle de muse pour le photographe Pierre-Louis Pierson, ainsi que pour son influence sur la mode et la photographie de l'époque.

La Comtesse de Castiglione est surtout connue pour ses autoportraits, qu'elle a produits en collaboration avec le photographe-portraitiste français Pierson. Ces photographies mettent en scène la comtesse dans une variété de poses et de costumes extravagants, illustrant son obsession pour son image et sa volonté de contrôler sa représentation publique.

L’exposition comprend une œuvre précoce, mais déjà maîtrisée de , photographe américaine née en 1958 à Denver, dans le Colorado, et décédée tragiquement le 19 janvier 1981 à l'âge de 22 ans. Le travail artistique de Francesca est reconnu pour ses photographies expérimentales en noir et blanc, principalement des autoportraits et des explorations de la figure féminine dans des environnements intimes et souvent surréalistes. Woodman a étudié à la Rhode Island School of Design où elle a développé son style distinctif. Elle a expérimenté avec des techniques telles que l'exposition longue, le flou de mouvement et les superpositions pour créer des images évocatrices qui interrogent l'identité, le corps et l'espace.

Cindy Sherman, reconnue pour son talent unique, est également à l'honneur avec une sélection de ses œuvres les plus célèbres. Cette photographe américaine est célèbre pour son travail en photographie, où elle explore les thèmes de l'identité, du genre et de la représentation de soi à travers une série de mises en scène où elle joue différents rôles.

Focus sur les artistes marocaines

Ces trois figures emblématiques sont accompagnées de quatre artistes marocaines contemporaines : Amina Benbouchta, Fatima Mazmouz, Fatima Zohra Serri et Safaa Mazirh. Leurs photographies explorent l'essence même de l'existence féminine dans le contexte culturel marocain, offrant une diversité et une complémentarité saisissantes.

Dans «Jeux de rôles», on peut admirer le langage symbolique inventé par Amina Benbouchta. Ce langage est issu à la fois de préoccupations personnelles et de problématiques socio-culturelles : rendre visible ce qui échappe au visible et à ses modalités. Le travail de cet artiste n’est pas constitué de séries distinctes : chaque nouvelle image vient s’ajouter et compléter l’ensemble qui pré-existe. Ses recherches puisent dans un univers intimiste, s’imprégnant d’éléments qui évoquent des atmosphères liées aux images déjà existantes.

En contemplant le travail de Fatimazohra Serri, on peut toucher sa relation intime avec la photographie et comment elle utilise cet art pour mettre l'accent sur les problèmes des femmes, dans une société généralement conservatrice. Fatimazohra Serri donne son point de vue à travers des images qui reflètent la réalité dans laquelle elle vit. Tout en se situant dans un contexte marocain, elle tente de développer une vision non conventionnelle. Pour sa part, la photographe-plasticienne, Fatima Mazmouz ne manquera pas de fasciner les visiteurs par ses performances où le corps est un véritable sujet et support de réflexion artistique. La photographe a transformé son enveloppe charnelle en territoire politique marqué par le féminisme, le post-colonialisme, la mémoire, la résistance, la réécriture de l’Histoire.

«Jeux de rôles» est l’occasion de découvrir ou redécouvrir le travail de l’artiste autodidacte Safaa Mazirh qui s’est confrontée, pour la première fois, à la photographie dans le cadre des ateliers de l’association «Fotografi’art» réunissant de jeunes photographes à Rabat. Le corps est une constante dans l’œuvre de Mzirh. Fascinée par les mouvements du corps sur scène, elle a rapidement engagé un travail sur cette thématique avec plusieurs compagnies de théâtre.

«Jeux de rôles» offre une immersion profonde dans l'univers artistique et émotionnel de ces sept femmes exceptionnelles. L’exposition redéfinit la perception de l'autoportrait féminin à travers la photographie.
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