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«Tremblements», un conte pour expliquer le séisme aux enfants

À la croisée de la science, de l’art et de l’héritage culturel, «Épicentre» est un projet de transmission par excellence. Son premier opus intitulé «Tremblements», film d’animation commandé par le Musée de la reconstruction d’Agadir, est également décliné sous la forme d’un livre pour enfant en arabe, tifinagh, français et anglais.

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Faire découvrir la sismologie aux enfants : tel est le pari relevé par Nicolas Jacquette, artiste, co-fondateur et directeur de l’Agence de communication visuelle Studio-Irresistible. Si l’objectif initial est d’expliquer aux plus jeunes les mécanismes scientifiques des tremblements de terre, le projet joue aussi un rôle majeur dans la déconstruction des croyances et superstitions qui persistent sur ce sujet au sein de la population adulte.



Pour ce faire, l’artiste a voulu ancrer le projet dans la culture locale : «J’ai souhaité aller plus loin, et créer un conte qui puisse magnifier le riche patrimoine graphique de la culture amazighe et expliquer la géologie sous la forme d’un conte traditionnel». Le film a été enregistré en tifinagh/tachelhit comme bande originale, avec une composition musicale originale de l’artiste gadiri Abdellah Bennabbou. Des versions en darija et en français sont toutefois disponibles.

En 2025, «Tremblements» a été sélectionné par 76 festivals dans 26 pays et a reçu pas moins de 15 distinctions, notamment le Prix du Meilleur film scientifique Jeunesse au Festival CinéGlobe du CERN à Genève, et celui du Meilleur film d’animation professionnel au Raw Science Film Festival de New York. Il a été projeté à l’Institut de physique du globe de Paris (IPGP) lors de l’édition 2024 du Pariscience Film Festival.

Pour permettre au projet de continuer son parcours, le film a été adapté en livre, édité par les éditions «La Boîte à Culture». Tout en reprenant le travail graphique du film, le livre est enrichi d’un glossaire pour initier les enfants aux langues amazighe et arabe, ainsi que d’un jeu proposant de retrouver des symboles traditionnels amazighs dans les pages du livre.

Pour la petite histoire, le Musée de la reconstruction d’Agadir a été officiellement livré... cinq heures seulement avant le séisme dévastateur qui a frappé la région d’Al Haouz, secouant l’ensemble du Maroc, y compris Agadir. Ce drame a cruellement rappelé une vérité exprimée dans le livre et le film : «Les humains oublient petit à petit et reconstruisent des maisons là où elles se sont déjà écroulées il y a longtemps».Dès lors, le livre a été complété par des pages de prévention sur la sécurisation des habitations, la préparation d’un Kit de survie, les bons comportements à adopter pendant un séisme, et les conseils pour survivre après. La totalité des bénéfices et des droits d’auteur sur les ventes du livre au Maroc est versée à l’association Amesip, qui assiste les enfants marocains affectés par le séisme de 2023.

Suite aux consécrations récentes du film, les éditions «La Boîte à Culture» viennent de signer avec le label Quanto de la Fondation des presses polytechniques et universitaires romandes pour l’adaptation et la diffusion internationale du livre hors Maroc.

Pour Nicolas Jacquette, le succès du projet a ouvert la voie à une ambition plus grande : Créer toute une collection dans la veine de «Tremblements». «Épicentre» compte déjà un deuxième livre en production, cette fois-ci dédié à l’hydrologie : «Flots», réalisé en partenariat avec le Musée Mohammed VI de la civilisation de l’eau à Marrakech.
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