Faire tourner une entreprise sans intégrer les enjeux sociaux, environnementaux et éthiques ? En 2025, cela ne relève plus de l’imprudence, c’est devenu un facteur d’exclusion. Blocage de financements, perte de marchés, désaffection des jeunes talents : la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) est devenue l’armature invisible des sociétés qui veulent durer.
C’est le message sans détour lancé à Tanger lors de la 3ᵉ édition du Congrès RSE Now, organisé par le Club des Dirigeants (CDD), sous l’égide des ministères de la Transition énergétique et de l’Équipement et de l’Eau. Devant un parterre d’acteurs économiques, institutionnels et experts, le constat est tombé net : "la RSE n’est plus un supplément d’âme, mais le socle dur de la compétitivité".
Pour Radia Cheikh Lahlou, conseillère en RSE, le tournant est sans appel : « l’entreprise n’est plus seulement un générateur de profit... Elle est aujourd’hui un acteur engagé vis-à-vis de ses salariés, de ses partenaires et de son environnement. » Un basculement s’opère : du capitalisme des actionnaires vers celui des parties prenantes. Et les entreprises qui traînent des pieds en paient déjà le prix : « Certaines multinationales ont rompu avec des fournisseurs marocains non conformes aux standards RSE », alerte-t-elle.
Sur le plan réglementaire, la circulaire 03/19 de l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux oblige, depuis 2019, les sociétés cotées à publier des indicateurs ESG (Environnement, Social, Gouvernance). Côté financements, les bailleurs de fonds comme la Banque mondiale, la BERD ou la BAD exigent des plans d’action environnementaux et sociaux (ESAP). Tariq Essaid, conseiller stratégique du CDD, résume : « ignorer la RSE, c’est risquer le refus des banques, l’abandon des investisseurs, et bientôt, des sanctions. »
Un changement qui peine encore à s’imposer. Jusqu’en 2024, seules 124 entreprises marocaines ont obtenu le label RSE délivré par la CGEM depuis sa création en 2007, alors que le pays comptait 95 235 entreprises recensées cette même année. Parmi les structures labellisées, 37 % sont des PME, 36 % relèvent du secteur industriel, 64 % du tertiaire, et seulement 23 sont cotées en Bourse.
Dès 2027, l’Union européenne (UE) mettra en œuvre le CBAM, une taxe carbone sur les importations à forte intensité CO₂ (acier, électricité, engrais...). À terme, le textile, l’électronique et l’agroalimentaire pourraient suivre. Un tournant qui inquiète, d’autant que plus des deux tiers des exportations marocaines sont destinées à l’Europe.
Pour Hicham Bouzekri, le principal point faible reste le mix électrique du Royaume. Plus de 60 % de l’électricité consommée provient encore du charbon, avec une intensité carbone qui dépasse les 600 g de CO₂ par kilowattheure. Traduction : un surcoût à l’export, potentiellement mortel pour certaines marges.
Mais des solutions émergent. Parmi elles : l’autoproduction solaire. Dans les zones industrielles de Tanger ou Casablanca, produire sa propre électricité grâce au solaire coûte moins de 0,35 dirham par kWh, un tarif largement inférieur à celui du réseau. Depuis peu, les entreprises sont même autorisées à revendre jusqu’à 20 % de leur surplus. Un combo gagnant : compétitivité renforcée et progression vers la neutralité carbone, conclut l’expert.
C’est le message sans détour lancé à Tanger lors de la 3ᵉ édition du Congrès RSE Now, organisé par le Club des Dirigeants (CDD), sous l’égide des ministères de la Transition énergétique et de l’Équipement et de l’Eau. Devant un parterre d’acteurs économiques, institutionnels et experts, le constat est tombé net : "la RSE n’est plus un supplément d’âme, mais le socle dur de la compétitivité".
Pour Radia Cheikh Lahlou, conseillère en RSE, le tournant est sans appel : « l’entreprise n’est plus seulement un générateur de profit... Elle est aujourd’hui un acteur engagé vis-à-vis de ses salariés, de ses partenaires et de son environnement. » Un basculement s’opère : du capitalisme des actionnaires vers celui des parties prenantes. Et les entreprises qui traînent des pieds en paient déjà le prix : « Certaines multinationales ont rompu avec des fournisseurs marocains non conformes aux standards RSE », alerte-t-elle.
Sur le plan réglementaire, la circulaire 03/19 de l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux oblige, depuis 2019, les sociétés cotées à publier des indicateurs ESG (Environnement, Social, Gouvernance). Côté financements, les bailleurs de fonds comme la Banque mondiale, la BERD ou la BAD exigent des plans d’action environnementaux et sociaux (ESAP). Tariq Essaid, conseiller stratégique du CDD, résume : « ignorer la RSE, c’est risquer le refus des banques, l’abandon des investisseurs, et bientôt, des sanctions. »
Un changement qui peine encore à s’imposer. Jusqu’en 2024, seules 124 entreprises marocaines ont obtenu le label RSE délivré par la CGEM depuis sa création en 2007, alors que le pays comptait 95 235 entreprises recensées cette même année. Parmi les structures labellisées, 37 % sont des PME, 36 % relèvent du secteur industriel, 64 % du tertiaire, et seulement 23 sont cotées en Bourse.
Pourquoi une entreprise doit-elle miser sur la RSE ?
Lors du Congrès, Radia Cheikh Lahlou, a affirmé que la RSE n’est plus une option, mais un levier concret de performance. Pour étayer ses propos, elle a mis en évidence quatre dimensions essentielles sur lesquelles elle exerce un impact direct :- Attirer les talents
- Convaincre les investisseurs
- Anticiper les risques
- Exporter
Décarbonation : la bataille des kilowattheures
Autre front abordé à Tanger : la décarbonation. Un mot devenu synonyme de survie pour les industriels marocains. Hicham Bouzekri, expert senior en transition énergétique, est formel :« Ce n’est plus à l’État seul d’agir. Ce sont les entreprises qui doivent prendre le relais »Dès 2027, l’Union européenne (UE) mettra en œuvre le CBAM, une taxe carbone sur les importations à forte intensité CO₂ (acier, électricité, engrais...). À terme, le textile, l’électronique et l’agroalimentaire pourraient suivre. Un tournant qui inquiète, d’autant que plus des deux tiers des exportations marocaines sont destinées à l’Europe.
Pour Hicham Bouzekri, le principal point faible reste le mix électrique du Royaume. Plus de 60 % de l’électricité consommée provient encore du charbon, avec une intensité carbone qui dépasse les 600 g de CO₂ par kilowattheure. Traduction : un surcoût à l’export, potentiellement mortel pour certaines marges.
Mais des solutions émergent. Parmi elles : l’autoproduction solaire. Dans les zones industrielles de Tanger ou Casablanca, produire sa propre électricité grâce au solaire coûte moins de 0,35 dirham par kWh, un tarif largement inférieur à celui du réseau. Depuis peu, les entreprises sont même autorisées à revendre jusqu’à 20 % de leur surplus. Un combo gagnant : compétitivité renforcée et progression vers la neutralité carbone, conclut l’expert.
