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Le coup de fouet du Maroc à l’investissement public dans les infrastructures de transport

Depuis une vingtaine d’années, le Maroc se lance dans de grands projets d’infrastructures qui ont un impact significatif sur le développement socio-économique et qui mobilisent une manne financière conséquente. Le secteur du transport au Royaume, considéré comme l’un des meilleurs du continent africain, est régulièrement mis en lumière et applaudi dans différents rapports d’instituts internationaux, dans un monde où le lien entre mobilité et développement n’est plus à démontrer. Le point sur les infrastructures de transport, notamment les routes, les ports, les aéroports et les voies ferrées, qui sont essentielles dans la logistique du transport et qui permettent de relier les différents points de collecte et de livraison et de faciliter le mouvement des marchandises.

Le réseau routier se modernise

Le réseau routier national aura sa stratégie à l’horizon 2030 axée sur la modernisation. Il compte environ 60.000 km (contre un peu plus de 10.000 au lendemain de l’indépendance) : 1.750 km d’autoroutes, 15.524 km de routes nationales, 11.236 de routes régionales et 30.710 km de routes provinciales, auxquelles s’ajoutent 1.093 km de voies express. Les routes totalisent à elles seules plus de 57.000 km et assurent 75% du transport de marchandises. Les projets en cours avancent suivant le calendrier établi, selon les propos tenus par le ministre de la Communication en décembre dernier : les travaux du tronçon Driouech-Nador West Med (27 km) étaient alors en cours de lancement et les projets des autoroutes Casablanca-Rabat, Marrakech-Béni Mellal, Berrechid-Had Soualem et celle d’Agadir étaient en cours d’étude. À la même période, la voie express Tiznit-Laâyoune affichait un taux d’avancement de 90%. Il atteignait 100% pour l’élargissement de la RN1 Laâyoune-Dakhla. À l’horizon 2030, le Maroc ambitionne d’atteindre 1.300 km de voies express et 3.000 km d’autoroutes. Le Royaume veut continuer à faire de la route l’une des clés du développement en reliant les différentes régions aux pôles économiques stratégiques. 20 milliards de dirhams ont été alloués aux projets routiers du pays dans le cadre du Programme de développement régional (PDR), indiquait le ministre de l’Équipement et de l’eau, Nizar Baraka, en début d’année.

Des ports plus performants

À l’instar des routes, les ports se sont aussi dotés d’une feuille de route, et ce depuis 2010. La stratégie portuaire 2030 ambitionne de positionner le Maroc dans le marché du transbordement en mer bleue et de capter toutes les opportunités qui s’offrent dans la région pour booster son économie et créer des emplois. Un Maroc fort de sa position géographique et encouragé par la réussite de Tanger Med, lit-on dans le document, qui résume la vision ainsi : des ports performants, catalyseurs de la compétitivité de l’économie nationale, moteurs du développement régional du territoire et acteurs incontournables dans le positionnement du Maroc comme plateforme logistique du bassin méditerranéen. Le réseau est composé de 40 ports, dont 14 dédiés au commerce extérieur et avec Tanger Med faisant figure de premier de la classe. Les ports du Royaume ont dépassé pour la première fois en 2023 le cap des 200 millions de tonnes, soit une hausse de 7,4%. L’Agence nationale des ports (ANP), qui tenait son conseil d’administration en décembre dernier, a annoncé mobiliser des investissements de 2,66 milliards de dirhams sur la période 2024-2026, dont un montant dépassant 1,3 milliard cette année. L’extension du Port de pêche de Laâyoune, l’aménagement du troisième accès au Port d’Agadir et le renforcement de la digue du Port de Casablanca sont les principaux projets concernés. Quant au projet du Port Atlantique de Dakhla, le taux d’avancement était de 12% en début d’année selon les précisions alors apportées par le département de la communication.

Des aéroports en extension

Le secteur aéroportuaire veut actualiser sa vision. Le dernier schéma directeur reposait sur des données datant de plus de 20 ans. La Direction générale de l’aviation civile (DGAC) vient tout juste de lancer une nouvelle étude pour élaborer une nouvelle vision à l’horizon 2045. La précédente s’est avérée obsolète au vu de la conjoncture liée à la pandémie de coronavirus qui a impacté la fiabilité des données, comme le souligne ladite direction dans le Cahier des prescriptions spéciales (CPS) accompagnant l’appel d’offres. Le trafic aérien devrait, pour sa part, atteindre 27 millions de passagers au courant de cette année, selon les données contenues dans le rapport sur les établissements et entreprises publics (EEP) qui accompagnait le projet de Loi de Finances (PLF) 2024. Du côté du programme d’investissement de l’Office national des aéroports (ONDA), il est estimé à 3,12 milliards de dirhams en 2024, 2,63 milliards de DH en 2025 et 2,92 milliards de DH en 2026. Des montants qui seront dédiés en grande partie aux extensions des aéroports de Casablanca, Rabat-Salé, Marrakech, Agadir, Tétouan, Tanger et Al Hoceïma. La compagnie aérienne nationale signait, il y a quelques mois, un contrat-programme avec l’État pour la période 2023-2037. Il doit permettre à Royal Air Maroc (RAM) de se hisser au rang des grandes compagnies aériennes à l’échelle mondiale et régionale en augmentant sa flotte de 50 appareils à 200. RAM a lancé un appel d’offres le 15 avril dernier pour l’acquisition de nouveaux appareils.

Le ferroviaire en restructuration

Le Maroc a fait de la restructuration et la modernisation du secteur ferroviaire une réalité. Il compte à ce jour 2.110 km de lignes ferroviaires, 234 locomotives, 516 voitures de voyageurs et 5.369 wagons pour le transport de marchandises. En 2023, les chiffres démontraient une performance certaine de l’Office national des chemins de fer (ONCF). Le transport de voitures a augmenté de 20% par rapport à 2022, avec plus de 450.000 véhicules transportés à fin 2023. De plus, le trafic des conteneurs de Tanger Med vers le Port sec de Casablanca a plus que doublé sur une année. Ce sont au total plus de 17 millions de tonnes de marchandises qui ont été transportées en 2023, pour un chiffre d’affaires de 1,534 milliard de dirhams. C’est aussi l’an dernier qu’un Mémorandum d’entente a été paraphé entre le Maroc et les Émirats arabes unis pour l’investissement dans des projets de trains à grande vitesse. L’ONCF dispose par ailleurs de son programme d’investissement de maintien de la performance 2019-2025, doté d’une enveloppe de plus de 17,5 milliards. Parmi les objectifs fixés : une hausse du volume de marchandises d’environ 20 millions de tonnes. L’Office s’est aussi doté d’un «Plan ferroviaire 2040» pour étendre le réseau et renforcer la connexion entre les villes et les aéroports. Enfin, fin 2023, l’Office annonçait le lancement d’un appel à concurrence pour acquérir 168 trains pour un budget prévisionnel de 16 milliards de dirhams.

Un budget toujours en hausse

L’État a investi un montant de 41 milliards de dirhams dans les domaines de l’infrastructure, de l’eau et du transport, soit 91% du programme prévisionnel 2023. C’est ce qu’affirmait Nizar Baraka il y a quelques jours lors d’une journée d’information sur les programmes prévisionnels des marchés de bâtiment et des travaux publics (BTP) en 2024. Le programme prévisionnel des investissements publics relatif au ministère de l’Équipement et de l’eau et au ministère du Transport et de la logistique a atteint 64 milliards au titre de l’année 2024, a-t-il en outre précisé. Avec la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et la Coupe du monde 2030 abritées par le Royaume, le ministre y voit l’opportunité pour élargir et moderniser les infrastructures.
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