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Défaillances d’entreprises au Maroc : les prévisions d'Allianz Trade pour 2024-2025

Allianz Trade vient de publier sa nouvelle étude sur les défaillances d’entreprises dans le monde et par pays. L'assureur-crédit y livre ses prévisions pour l'année en cours et pour 2025 avec un comparatif de la situation au Maroc, en Espagne, aux Etats-Unis, ainsi que d'autres pays. Les détails.

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La tendance des défaillances d'entreprises préoccupe beaucoup les décideurs et les patrons en cette période mouvementée, marquée par les conséquences de la pandémie de la Covid-19, les tensions géopolitiques mondiales, les changements climatiques, l'inflation, l'allongement des délais de paiement... Allianz Trade, leader de l'assurance-crédit vient de publier sa dernière étude sur les défaillances d’entreprises dans le monde et par pays. Constituant un indicateur de la santé économique des entreprises, cette étude permet notamment d'anticiper les risques.

Pour rappel, l'assureur-crédit avait identifié pour le Maroc deux pics : en 2021 avec une hausse vertigineuse des défaillances de 59% à 10.552 cas, puis en 2022 où la hausse avait été également importante à 17% touchant 12.397 entreprises. En 2023, Allianz Trade avait annoncé que les défaillances d’entreprises au Maroc devraient croître encore de 15% pour atteindre 14.200 sociétés. Beaucoup de causes ont été identifiées notamment des problèmes de retard de paiement, de récession des revenus et d'augmentation du besoin en fonds de roulement dans un contexte de hausse des coûts et des taux. Qu'en sera-t-il en 2024 et 2025 ?



Il en ressort que le risque d’impayés continue de s’intensifier au Maroc. Ainsi, 16.100 cas de défaillances sont attendus dans notre pays en 2024, soit une hausse de 13% par rapport à 2023. Un nombre d’insolvabilités record. Selon l’assureur-crédit, le Maroc figure dans le groupe de pays qui connaissent une augmentation massive des défaillances, face notamment à des problèmes de retard de paiement. De plus, le rythme de croissance des défaillances d’entreprises au Maroc est plus important par rapport à la moyenne mondiale (+9%). L’insolvabilité d’un client peut mettre à rude épreuve toute entreprise.

Quels défis pour les entreprises ?

À la lumière de ce scénario, le véritable défi pour les entreprises dans les mois à venir sera d’identifier les clients et les fournisseurs à risque. Dans le cas d’un client insolvable, il est clair que sans une protection adéquate, l’entreprise qui effectue des ventes à crédit subira des pertes financières importantes. Les impacts négatifs causés par des fournisseurs financièrement instables doivent également être pris en compte, tels que les pertes de paiements et de dépôts, ainsi que les perturbations dans la chaîne de production et de distribution qui peuvent conduire à d’autres insolvabilités.

Selon Allianz Trade, à l’échelle mondiale quatre pays sur cinq verront les défaillances d’entreprises augmenter en 2024. Les plus fortes augmentations étant susceptibles de se produire dans des pays considérés comme partenaires économiques stratégiques pour le Maroc, tels que les États-Unis (+28%), l’Espagne (+28%), les Pays-Bas (+31%), l’Italie (19%) et la Russie (+19%). La hausse généralisée placerait deux pays sur trois au-dessus de leur nombre de défaillances d’avant la pandémie en 2024 (moyenne 2016-2019). Pour le Maroc, les défaillances augmenteraient de 90% cette année par rapport à 2019.



Allianz Trade identifie plusieurs principaux défis pour les entreprises en 2024. D’abord, une pression sur la rentabilité se profile. Les entreprises devront gérer la décélération de la demande mondiale. En particulier, les États-Unis, la zone euro et les marchés émergents, y compris la Chine, seront confrontés à une croissance du PIB inférieure à la tendance, ce qui augmentera la pression sur la rentabilité à un moment où les coûts d’exploitation restent élevés, avec des prix de l’énergie élevés et des pressions persistantes sur les chaînes d’approvisionnement (par exemple la mer Rouge, le canal de Panama).

Ensuite, l’incertitude est en hausse, que ce soit sur le plan géopolitique ou en raison de la montée du risque de non-paiement rendant plus difficile pour les entreprises de faire des prévisions précises et des plans d’affaires. De plus, la réglementation est également en augmentation, ce qui pourrait contraindre les entreprises à consentir des efforts supplémentaires coûteux pour se conformer. Par ailleurs, les conditions de financement et de liquidité restent toujours tendues. Les entreprises continueront de faire face à un financement coûteux, avec des préoccupations quant à leur capacité à absorber les coûts d’emprunt et à atténuer la pression sur la rentabilité globale. Dans le même temps, la disponibilité limitée de financement mettra les secteurs et les entreprises les plus exposés à risque.

Pour Allianz Trade, les nouvelles entreprises feront face à leur premier véritable test de résilience. L’accélération post-pandémique de la création d’entreprises devrait entraîner une augmentation «naturelle» des défaillances en 2024. En termes de secteurs, l’information/communication (+32%), le transport/logistique (+28%) et l’immobilier/services aux entreprises (+24%) sont à surveiller. En 2025, cependant, Allianz table sur une stabilisation de l’Indice mondial des défaillances. C’est le cas pour le Maroc qui devra afficher une diminution de 1%, après un rebond important sur la période 2021-2024, avec un niveau historiquement élevé cette année. Cette amélioration au Maroc et au niveau mondial est prévue suite au redressement des économies locales et internationales en 2025. n
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