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Développement agricole : les grandes priorités de l’État pour 2024

Le département de l’Agriculture a fixé ses principales priorités pour 2024. Il entend ainsi poursuivre son soutien aux matières premières agricoles et à l’alimentation du bétail. De même, l’année prochaine devrait être marquée par l’opérationnalisation des engagements pris dans le cadre des 19 contrats-programmes conclus entre l’État et les interprofessions lors du Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM) 2023. L’objectif étant d’enclencher une véritable montée en puissance des filières de production. Dans le développement agroalimentaire, le ministère compte réaliser les deux agropoles du Loukkos et du Gharb, en plus de ceux de Meknès, l’Oriental, de Tadla, du Souss et du Haouz. Ce qui devrait permettre d’offrir un cadre «approprié» pour l’intégration de l’ensemble de la chaîne de valeur du secteur agro-industriel.

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Le ministre de l’Agriculture Mohammed Sadiki a rappelé, lors de la grande interview qu’il nous a accordée, que quatre priorités ont été fixées par le gouvernement, conformément aux Orientations Royales pour le Projet de loi de Finances 2024 : renforcer les dispositifs de lutte contre les impacts conjoncturels, notamment l’inflation et le changement climatique, poursuivre les efforts pour mettre en place l’État social et l’opérationnalisation des réformes structurelles et consolider la durabilité des finances publiques.



En ce qui concerne la première priorité, le département de l’Agriculture compte prendre plusieurs mesures. Il s’agit de soutenir les matières premières agricoles, l’alimentation du bétail, le développement des filières de production agricoles à travers la mise en œuvre des engagements pris dans le cadre des 19 contrats-programmes conclus entre l’État et les Interprofessions dans le cadre de la stratégie Génération Green (GG).

Quatre nouveaux marchés de gros de nouvelle génération

Dans le développement agroalimentaire, l’objectif est de réaliser les deux agropoles au niveau du Loukkos et du Gharb, en plus de ceux de Meknès, l’Oriental, de Tadla, du Souss, et du Haouz. Objectif, offrir un cadre approprié pour l’intégration de l’ensemble de la chaîne de valeur du secteur agro-industriel. Autres chantiers programmés pour 2024, l’achèvement du marché de gros de Rabat, actuellement en construction, et le lancement des 4 autres marchés de nouvelle génération à Meknès, Berkane, Agadir et Marrakech en étroite collaboration avec les ministères de l’Intérieur et de l’Industrie et du commerce.



Pour relever le challenge lié à la sécheresse, le département de l’Agriculture planche sur la mise en œuvre du programme de réduction des impacts du déficit pluviométrique et des effets de la conjoncture à travers deux mesures phares. Il s’agit de l’opérationnalisation du Programme d’urgence pour atténuer les impacts des pénuries d’eau dans le domaine de l’irrigation et de l’aménagement de l’espace agricole dans le but d’améliorer l’efficacité de l’utilisation de l’eau d’irrigation, de préserver les terres agricoles et de créer des points d’eau pour l’abreuvement du bétail.

La deuxième mesure se traduira, quant à elle, par l’activation du Programme d’approvisionnement du pays en orge subventionnée et aliments composés au profit des éleveurs.

Pour une agriculture durable et résiliente aux changements climatiques

Et ce n’est pas tout. Le ministère prévoit, dans le cadre de Génération Green, le développement d’une agriculture durable et résiliente aux changements climatiques à travers le dédoublement de l’efficacité hydrique, la gestion et la mobilisation de l’eau d’irrigation, l’utilisation des énergies renouvelables et des techniques de conservation du sol (Semis direct, agriculture biologique, etc.). Par rapport à la poursuite de la mise en œuvre des programmes de gestion et de mobilisation de l’eau, les principales mesures à actionner en 2024 portent notamment sur l’accélération du Programme national pour l’approvisionnement en eau potable et l’irrigation (2020-2027) notamment la rationalisation de l’eau d’irrigation pour l’adoption de l’irrigation économe en eau et la mobilisation des eaux non conventionnelles notamment la poursuite de la réalisation du projet de dessalement de l’eau de mer de Dakhla dans le cadre du Partenariat public-privé, en plus de la programmation de 5 nouveaux projets au niveau de Nador, Essaouira et Tan-Tan. Le tout assorti de l’extension du périmètre de Chtouka et la mise en place de la station d’épuration des eaux usées de Marrakech. La poursuite de la réalisation des travaux du projet de sauvegarde de l’irrigation dans la plaine du Saïss figure également parmi les projets à réaliser l’année prochaine. Concernant la deuxième priorité (poursuivre les efforts pour mettre en place l’État social), le département de l’Agriculture affirme poursuivre l’année prochaine la réalisation de plusieurs chantiers stratégiques. Concrètement, pour favoriser l’émergence d’une nouvelle génération de classe moyenne agricole, le ministère poursuivra le processus de généralisation du régime de la protection sociale aux agriculteurs et aux salariés agricoles avec l’opérationnalisation progressive de l’aide sociale directe à partir de la fin de l’année en cours, en l’adossant au système de ciblage du Registre social unifié, tel que cela a été affirmé par Sa Majesté le Roi. De même, l’extension de l’assurance agricole sera renforcée afin de couvrir 2,5 millions d’hectares de terres agricoles à l’horizon 2030. Côté promotion de l’entrepreneuriat des jeunes pour faire émerger 180.000 nouveaux jeunes exploitants et créer 170.000 emplois dans les services agricoles, para-agricoles et la transformation, l’Agriculture entend poursuivre la valorisation d’un million d’hectares de terres collectives et mettre en place un cadre incitatif approprié dans le cadre du Fonds de développement agricole qui viendra s’ajouter aux autres aides de l’État dédiées aux membres des collectivités ethniques et aux jeunes pour la réalisation de projets de valorisation des terres collectives agricoles dans le cadre de la Melkisation, de la location ou de la modernisation des exploitations agricoles. Le décret définissant ces aides a été adopté. Le dispositif de la formation agricole fera l’objet également d’un renforcement afin d’atteindre l’objectif de formation de 10.000 lauréats dans l’enseignement supérieur et 140.000 lauréats dans la formation professionnelle entre 2020 et 2030. En ce qui concerne la troisième priorité (poursuite des réformes structurelles), le ministère prévoit de poursuivre la mise en œuvre de la stratégie GG au niveau régional à travers la mise en œuvre de 12 Plans agricoles régionaux. Et pour améliorer l’attractivité de l’agriculture et booster sa productivité, l’État s’attellera en 2024 à la digitalisation du secteur en assurant la connexion de 2 millions d’agriculteurs aux e-services agricoles. De même, l’effort sera consenti davantage dans l’amélioration du climat des affaires et la poursuite des efforts d’investissement par la promotion du Partenariat public-privé et la mise en place d’un système d’incitations adéquat afin de booster et améliorer l’investissement et, partant, améliorer le revenu des agriculteurs.
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