Dans un contexte marqué par la montée des aléas climatiques, le Maroc franchit une étape décisive dans la protection de son agriculture à travers une nouvelle stratégie de généralisation de l’assurance agricole. En effet, le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Ahmed El Bouari, a levé le voile sur une série de mesures structurantes destinées à généraliser l’assurance agricole au profit des petits et moyens agriculteurs. Une initiative stratégique qui s’inscrit dans la politique nationale de gestion des risques climatiques, alors que la sécheresse, les vents violents et les épisodes de gel menacent chaque année un pan entier de l’économie rurale.
territoire.
Un dispositif pionnier pour sécuriser les récoltes
Dans une réponse écrite à une question posée par le groupe parlementaire du Mouvement populaire à la Chambre des représentants, le ministre a rappelé que le Maroc n’avait pas attendu les dernières crises pour agir. En effet, dès 2011, puis en 2014, deux produits d’assurance subventionnés par l’État ont été déployés à l’échelle nationale. Il s’agit d’une assurance multirisque climatique couvrant les céréales, les légumineuses et les cultures oléagineuses et un programme d’assurance dédié aux arbres fruitiers. Ces dispositifs constituaient pendant une longue période une ceinture de sécurité pour les agriculteurs, en particulier les plus vulnérables, en les protégeant des pertes souvent dévastatrices causées par les aléas climatiques.Sécheresses à répétition : le système se réinvente
Mais bien que ces programmes aient connu un succès certain, la multiplication des années de sécheresse avait fragilisé leur équilibre financier. Les pertes croissantes, indique le ministre, avaient en effet conduit la Mutuelle agricole marocaine d’assurances et les réassureurs à réévaluer leurs modalités d’intervention. En réponse, le ministère a procédé à une refonte profonde du système d’assurance agricole. Les communes rurales ont été classées selon leur rendement et leur exposition aux risques climatiques, grâce à des méthodes scientifiques pointues. Cette approche ciblée a ainsi permis, note le ministre, d’adapter chaque produit d’assurance aux spécificités climatiques et géographiques, garantissant ainsi une meilleure efficacité et une couverture plus fine duterritoire.
