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Jeudi 27 Juin 2024
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Les nouvelles prévisions de la Banque mondiale pour le Maroc

Dans un nouveau rapport, la Banque mondiale confirme que la croissance économique du Maroc devrait ralentir en 2024. Ce ralentissement intervient malgré une forte performance du secteur industriel et des efforts de reconstruction post-séisme de l’année dernière. Une accélération est néanmoins attendue en 2025. Les détails.

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La croissance mondiale devrait se maintenir à 2,6% en 2024 avant de remonter légèrement à 2,7% en moyenne en 2025-2026. Soit un niveau bien en deçà de la moyenne de 3,1% enregistrée au cours de la décennie précédant la pandémie de la Covid-19. C’est ce qui ressort la dernière édition des Perspectives économiques mondiales publiée le 11 juin par la Banque mondiale. D’après ces prévisions, dans 60% des économies, qui représentent ensemble plus de 80% de la population mondiale et du PIB mondial, la croissance sur la période 2024-2026 sera plus lente qu’au cours de la décennie pré-Covid. Pour la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), qui connaît des tensions géopolitiques et des incertitudes aiguës, la croissance devrait s’accélérer pour atteindre 2,8% en 2024 et 4,2% en 2025, contre +1,5% l’année dernière. Néanmoins, cette accélération sera tirée principalement par l’augmentation progressive de la production pétrolière et d’un regain d’activité à partir du quatrième trimestre 2024.



Dans les pays importateurs de pétrole, la croissance devrait s’accélérer pour atteindre 2,9% en 2024 et continuer à progresser autour de 4% par an en 2025-26. «Au Maroc, cependant, la croissance devrait ralentir à 2,4% en 2024 (après +2,8% en 2023), avec une baisse de la production agricole partiellement compensée par une forte performance du secteur industriel, y compris la construction, dans un contexte de la reconstruction après le séisme majeur de l’année dernière.», souligne le rapport. Le Maroc fera ainsi moins que la moyenne mondiale et celle de la région MENA. Néanmoins, la croissance économique du Maroc devra s’accélérer à +3,7% en 2025, un taux supérieur donc à la moyenne mondiale.

Prévisions entourées d’incertitudes

Selon la Banque mondiale, ces prévisions pour la région MENA restent entourées d’incertitudes et de risques, en particulier ceux liés à la possibilité d’une intensification des conflits. Dans les pays importateurs de pétrole, un durcissement des conditions financières mondiales pourrait entraîner des sorties de capitaux et une dépréciation des taux de change. Les pays confrontés à un fort endettement public verraient le fardeau du service de la dette s’alourdir en raison de coûts d’emprunt plus élevés et du risque accru d’instabilité financière. La région MENA reste en outre exposée à des phénomènes météorologiques violents induits par le changement climatique, ainsi qu’à d’autres types de catastrophes naturelles, qui constituent autant de risques de détérioration économique.

À l’échelle mondiale, dans l’ensemble des économies en développement, la croissance devrait légèrement fléchir par rapport à 2023, pour s’établir en moyenne à 4% en 2024-2025. Elle devrait s’accélérer dans les pays à faible revenu, pour atteindre 5% en 2024, contre 3,8% en 2023. Dans les économies avancées, la croissance devrait rester stable à 1,5% en 2024 avant de progresser à 1,7% en 2025.

«Quatre ans après les bouleversements provoqués par la pandémie, à laquelle ont succédé conflits, inflation et durcissement monétaire, la croissance économique mondiale donne des signes de stabilisation. Elle n’a cependant pas retrouvé ses niveaux d’avant 2020. Et les prévisions économiques sont encore plus préoccupantes pour les pays les plus pauvres du monde, qui pâtissent en outre du lourd fardeau que constitue le service de la dette, de possibilités restreintes sur le plan des échanges commerciaux et de la survenue d’épisodes climatiques coûteux», indique Indermit Gill, premier vice-président et économiste en chef du groupe de la Banque mondiale. Selon lui, les économies en développement devront trouver des moyens d’encourager l’investissement privé, de réduire la dette publique et d’améliorer l’éducation, la santé et les infrastructures de base.

À noter que l’inflation mondiale devrait refluer à 3,5% en 2024, puis 2,9% en 2025. «Cette baisse est cependant inférieure aux projections établies il y a seulement six mois, ce qui devrait inciter nombre de banques centrales à faire preuve de prudence dans l’abaissement des taux directeurs», estiment les experts de la Banque mondiale. Selon eux, les taux d’intérêt mondiaux devraient rester élevés au regard des tendances récentes, pour s’établir autour de 4% sur la période 2025-2026, soit environ le double des taux moyens enregistrés entre 2000 et 2019.
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