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Microfinance : Jaïda sur une nouvelle stratégie à l’horizon 2030

Jaïda, la société de financement des institutions de microfinance, se prépare à lancer une feuille de route stratégique à l’horizon 2030, visant à renforcer son soutien au secteur du microcrédit et à promouvoir une économie plus inclusive, solidaire et durable. Jaïda s’apprête aussi à monter en puissance dans la finance climatique à travers des lignes de crédits spécialisés et des produits verts à l’appui des populations rurales et agricoles. De même, en partenariat avec la Banque européenne d’investissement, un nouveau soutien est envisagé au secteur des coopératives à travers une gamme de services financiers et non financiers.

Jaïda a franchi une étape importante en obtenant en 2023 l’agrément de Bank Al-Maghrib pour lever des fonds auprès du public avec une maturité supérieure à un an.
Jaïda a franchi une étape importante en obtenant en 2023 l’agrément de Bank Al-Maghrib pour lever des fonds auprès du public avec une maturité supérieure à un an.
Jaïda, la société de financement des institutions de microfinance (IMF), planche sur une nouvelle feuille de route stratégique à l’horizon 2030. Elle viendra renforcer sa mission d’inclusion financière des ménages vulnérables et des micro-entreprises par le biais du renforcement des financements des associations de microcrédit (AMC), selon une approche de développement responsable et durable. Cette nouvelle stratégie se veut aussi en phase avec les nouveaux défis économiques, financiers et réglementaires auxquels le secteur de la microfinance est confronté. Une attention particulière sera accordée à la résilience des petites et moyennes institutions de microfinance. D’ailleurs, les petits acteurs du secteur peinent à subsister.



Ces institutions, souvent ancrées dans les communautés locales, sont handicapées par des obstacles à l’obtention de financements auprès des banques locales et des bailleurs étrangers. Leur taille réduite et leur manque de garanties solides rendent difficile l’accès aux ressources financières nécessaires pour soutenir leurs activités. Malgré leur rôle essentiel dans l’inclusion financière des populations vulnérables, ces acteurs demeurent fragilisés depuis la crise sanitaire.

De plus, les nouvelles normes de provisionnement des prêts non performants ont significativement ralenti la récupération financière des institutions de microfinance. Ces dernières, déjà affaiblies par les effets économiques de la pandémie, doivent désormais faire face à des exigences plus strictes en matière de gestion des risques. La prudence, imposée par ces nouvelles règles, a un impact sur leur capacité à accorder de nouveaux crédits et à soutenir les micro-entrepreneurs. Par ailleurs, le secteur de microcrédit au Maroc est confronté à une limite structurelle due au nombre restreint des institutions actives et à la concentration des encours auprès de trois acteurs importants. Face à ces défis, Jaïda devra relever plusieurs enjeux majeurs, notamment une augmentation du risque sectoriel et une possible stagnation, voire une baisse, de la production du secteur en 2024.

À noter que Jaïda a contribué d’une manière significative au soutien et la résilience des institutions de microfinance, principalement les petites et moyennes structures, en les accompagnant à travers le Fonds de garantie mis en place par «Tamwilcom». Jaïda a ainsi débloqué en 2023 de nouvelles lignes de financement pour un montant total de 16 millions de dirhams. De plus, elle a fourni un accompagnement et des plans de restructuration spécifiques à toutes les IMF en difficulté.

En attendant de dévoiler le détail de sa nouvelle stratégie à l’horizon 2030, Jaïda compte poursuivre ses actions de partenariats avec les acteurs du secteur ainsi que les bailleurs de fonds pour renforcer la résilience du secteur et développer des offres orientées au sein des AMC clientes. Selon son approche collaborative, la société prévoit de combiner financement et assistance technique pour mettre en place de nouveaux produits et offres sur le marché. Ainsi, de nouveaux projets seront lancés notamment dans le domaine de la finance verte pour soutenir les populations rurales et agricoles face au changement climatique. Selon Jaïda, un nouveau modèle est en phase de réflexion avec des partenaires externes pour monter en puissance sur les sujets de lutte contre les défis climatiques. À ce sujet, Jaïda prévoit de lancer des lignes de crédits spécialisés et des produits verts, pour contribuer au développement d’une agriculture plus résistante et éco-efficiente répondant aux besoins et impératifs des populations rurales, en termes de sécurité alimentaire et de progrès économique et social des populations cibles.

Et ce n’est pas tout. Parmi les chantiers en cours, figure également l’appui au secteur des coopératives au Maroc. En effet, Jaïda et la Banque européenne d’investissement (BEI) ont identifié des opportunités de soutien à ce secteur à travers une gamme de services financiers et non financiers. Cette initiative vise à répondre aux besoins spécifiques des coopératives marocaines en termes de financement et d’accompagnement adaptés, tout en définissant l’approche que les institutions de microfinance et Jaïda pourraient adopter pour servir ce secteur. Pour rappel, le tour de table de la société est constitué par des acteurs de très haut niveau. Au 31 décembre 2023, son actionnariat est composé de la CDG (32,01%), la KfW (31,41%), la CDC (18,29%), l’AFD (9,15%) et Barid Al Maghrib (9,15%). À noter qu’en 2023, Bank Al-Maghrib a donné un nouvel agrément à Jaïda pour lever des fonds auprès du public avec une maturité supérieure à un an, dans le cadre de l’émission des bons de sociétés de financement (BSF).
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