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Pénurie d'eau et énergie verte : le Maroc doit prendre des mesures audacieuses (FMI)

Face à l’aggravation du stress hydrique au Maroc, le Fonds monétaire international (FMI) souligne l’urgence d’accélérer le traitement de cette problématique qui risque d’avoir des impacts lourds sur la croissance économique. De même, le Fonds, qui vient d’achever ses consultations avec le Maroc dans le cadre du livre IV, suggère au Royaume d’accélérer le processus de transition verte en donnant un véritable coup de fouet au rythme de réalisation des projets d’énergie renouvelable. Ce qui permettrait au pays d’augmenter la part du renouvelable dans le bouquet énergétique national.

Le FMI juge nécessaire de poursuivre la réforme fiscale, notamment l’achèvement de la réforme de la TVA et le renforcement du rôle de l’administration fiscale.
Le FMI juge nécessaire de poursuivre la réforme fiscale, notamment l’achèvement de la réforme de la TVA et le renforcement du rôle de l’administration fiscale.
Le Fonds monétaire international revient à la charge. Le Maroc n’a d’autre choix que d’accélérer les réformes structurelles, si le pays veut réellement stimuler une croissance plus inclusive et créatrice d’emplois. À l’issue de ses consultations avec les autorités du Royaume, dans le cadre de l’article IV, la mission du Fonds, dirigée par Roberto Cardarelli, suggère de faire aboutir la réforme du secteur des entreprises publiques et d’appliquer plus systématiquement le ciblage du dispositif de protection sociale, en faisant progresser les réformes dans les domaines de la santé et de l’éducation. Autres recommandations, accélérer le traitement de la problématique du stress hydrique et augmenter la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique.



En abordant la thématique de l’investissement dans les infrastructures, les experts du FMI estiment qu’une participation significative du secteur privé dans ce processus est primordiale. Pour faire monter autant que prévu la part du privé dans l’investissement dans les projets d’infrastructures, l’Institution de Bretton Woods juge essentiel d’évaluer, de contrôler et de rendre compte de l’incidence éventuelle des futurs projets de partenariat public-privé sur le budget de l’État. D’autres améliorations du cadre budgétaire sont également suggérées comme l’ajout d’informations supplémentaires sur les recettes attendues de la gestion active du patrimoine privé de l’État et la quantification de l’impact des nouvelles mesures sur les années futures.

S’agissant de la stimulation de la création d’emplois et l’implémentation d’une croissance plus inclusive, les experts du Fonds insistent sur l’accélération du rythme des réformes structurelles. Ainsi, estime la mission du FMI, la réforme des entreprises publiques, l’opérationnalisation du Fonds Mohammed VI pour l’investissement et la mise en œuvre de la nouvelle Charte de l’investissement auront la vertu de contribuer à stimuler l’investissement privé, tout comme les nouvelles initiatives visant à renforcer la lutte contre la corruption et les pratiques anticoncurrentielles. De même, la réforme du régime d’assurance chômage et l’amélioration des politiques actives du marché du travail pourraient favoriser la création d’emplois à court terme.

Aux dires de Roberto Cardarelli et de son équipe, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour améliorer la participation des femmes au marché du travail, qui se situe à un niveau historiquement bas. Par ailleurs, les réformes ambitieuses du secteur de la santé et du système éducatif promettent d’améliorer l’accès à ces services et leur qualité, mais aussi de renforcer l’accumulation de capital à long terme.

Le FMI relève en outre les «progrès» récemment observés dans la libéralisation du marché de l’électricité, ainsi que ceux à venir, qui devraient encourager la transition vers les énergies renouvelables. Le plan du Royaume pour développer les infrastructures est essentiel pour atténuer les problèmes de pénurie d’eau, tout comme l’ajustement des coûts de l’eau et le redoublement des efforts pour parvenir à une utilisation plus efficiente des ressources hydriques. Politique monétaire : l’orientation actuelle est appropriée

Le FMI rappelle que la croissance économique s’est renforcée en 2023 grâce à la reprise de la demande intérieure et au dynamisme des exportations. Elle devrait augmenter progressivement pour atteindre environ 3,5% à moyen terme, stimulée par une hausse des investissements. Le FMI estime par ailleurs que le rebond de la demande intérieure devrait progressivement augmenter le déficit du compte courant de la balance des paiements, lequel devrait s’approcher de 3% du PIB, tandis que l’inflation devrait continuer de baisser au fur et à mesure que les pressions sur les prix des produits de base et des denrées alimentaires s’estomperont. «L’orientation actuelle de la politique monétaire est appropriée, compte tenu de la baisse de l’inflation, et tout changement ultérieur de cette orientation devrait s’appuyer sur les données. Alors que l’inflation continue de baisser, Bank Al-Maghrib devrait reprendre sa transition vers un régime de ciblage d’inflation», souligne la mission du FMI qui salue au passage la détermination des autorités à parvenir à un rééquilibrage budgétaire à moyen terme. Pour les experts du Fonds, la généralisation de la protection sociale à travers la mise en œuvre du Registre social unifié devrait permettre de mieux orienter l’aide sociale vers les ménages qui en ont réellement besoin.

Améliorer la neutralité de la TVA

Revenant sur la réforme de la TVA, le FMI affirme que celle-ci serait de nature à améliorer la neutralité de l’impôt, encourager la transition vers l’économie formelle et élargir l’assiette fiscale. Même si la réduction progressive du déficit budgétaire au cours des trois prochaines années semble convenable, il est possible d’assurer, voire d’accélérer, le rééquilibrage des finances publiques à moyen terme. Pour cela, la mission du FMI juge nécessaire de poursuivre la réforme fiscale, notamment l’achèvement de la réforme de la TVA et le renforcement du rôle de l’administration fiscale. De même, le pays gagnerait à rationaliser les dépenses, notamment les transferts vers les entreprises publiques et étendre l’utilisation du Registre social unifié à tous les programmes sociaux.
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