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Retraite, assurances... les régulateurs du secteur financier livrent leurs conclusions

Le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques alerte sur la situation des principaux régimes de retraite, qui continuent de "faire face à des difficultés financières persistantes". Pour l'instance qui rassemble Bank Al-Maghrib, l’ACAPS et l’AMMC, la mise en œuvre de la réforme systémique du secteur de la retraite, avec l’instauration d’un système à deux pôles (public et privé), est devenue essentielle. Détails.

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La situation difficile du secteur de la retraite se maintient. C’est ce qui ressort de la dix-neuvième réunion du Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS), qui s’est tenue mardi au siège de Bank Al-Maghrib à Rabat. Dans l’ensemble, les principaux régimes de base font face à des difficultés financières persistantes. Les récentes résolutions sur les salaires issues du dialogue social d’avril 2024 devraient retarder légèrement l’épuisement des réserves des régimes CMR (Caisse marocaine des retraites)-RPC (Régime des pensions civiles) et RCAR (Régime collectif d’allocation de retraite), mais ne garantissent pas leur viabilité à long terme. Pour le régime général de la CNSS (Caisse nationale de sécurité sociale), la réduction de la durée minimale de cotisation nécessaire pour bénéficier d’une pension, de 3.240 à 1.320 jours, avancera de quelques années l’apparition d’un déficit global et l’épuisement de ses réserves.

En outre, lit-on dans un communiqué de presse, la mise en œuvre de la réforme systémique du secteur de la retraite, avec l’instauration d’un système à deux pôles (public et privé), est devenue essentielle selon les orientations stratégiques définies par l’accord du dialogue social. Cette réforme vise à établir une tarification des régimes de retraite capable de couvrir une grande partie de leurs engagements passés non provisionnés.

Par ailleurs, les résultats de l’évaluation des risques systémiques démontrent une résilience de l’ensemble du système financier marocain, qui va de pair avec le comportement général de l’économie marocaine : croissance passant de 1,5% en 2022 à 3,4% en 2023. Une tendance qui devrait cependant se modérer à 2,8% cette année selon les projections de Bank Al-Maghrib, avant de s’accélérer à 4,5% en 2025, soutenue par le renforcement continu des activités non agricoles.

Accélération attendue des crédits bancaires

Après une croissance de 2,7% en 2023, le crédit bancaire au secteur non financier devrait accélérer, atteignant 4,4% cette année et 5,2% en 2025. Cependant, le secteur fait face à une augmentation des créances en souffrance, avec un taux de sinistralité de 8,5% à fin 2023 et de 8,8% à fin mai 2024. Le taux de couverture de ces créances par les provisions reste stable autour de 68%.

Malgré ces défis, le secteur bancaire maintient des fondamentaux solides. En termes de rentabilité, le résultat global des banques a rebondi de 20,4% à 2023 après une contraction de 13% en 2022, principalement grâce à l’amélioration du résultat des opérations de marché. Du point de vue de la solvabilité, les banques ont atteint un ratio moyen de solvabilité de 15,5% et un ratio moyen de fonds propres de catégorie 1 de 12,9% sur une base individuelle, dépassant les minima réglementaires de 12% et 9% respectivement. En consolidation, ces ratios se situent à 13,5% et 11,6%. Les tests de résistance continuent de démontrer la résilience du secteur bancaire face à des scénarios macroéconomiques adverses, et le ratio de liquidité à court terme reste confortable, au-dessus du seuil réglementaire de 100%.

Quant aux Infrastructures de marchés financiers, elles restent robustes tant sur le plan financier qu’opérationnel, présentant un faible niveau de risque pour la stabilité financière.

Assurances : la rentabilité est au rendez-vous

Dans le domaine des assurances, malgré une augmentation des taux d’intérêt, le secteur a maintenu sa croissance, bien que celle-ci ait ralenti. Le chiffre d’affaires global a atteint 55,9 milliards de DH à fin 2023, avec une légère progression de 3,9%. Cette croissance a été principalement portée par la branche Non-Vie, qui a augmenté de 5,8%. En revanche, la branche Vie a connu une décélération marquée à 1,8%, en baisse par rapport à une moyenne de 11,9% au cours des dix dernières années, freinée notamment par le segment Épargne.

En termes de rentabilité, le secteur a enregistré un résultat net comptable de 4,2 milliards de DH, soit une progression de 6,2%, augmentant ainsi le taux de rendement des fonds propres (ROE) à 9,6%. Le ratio des plus-values latentes sur les placements s’est amélioré à 9,3%, bénéficiant de la reprise du marché boursier. Cela a eu un impact positif sur la marge de solvabilité, qui a atteint 330,4% contre 312,7% l’année précédente, restant au-dessus du seuil réglementaire, mais couvrant uniquement le risque de souscription à ce stade. Sur le marché boursier, l’indice MASI a montré une tendance à la hausse cette année, enregistrant un gain de 10% depuis le début de l’année. La volatilité a diminué, passant de 9,4% au second semestre 2023 à 6,87% en moyenne au premier semestre 2024. La valorisation globale du marché est élevée avec un PER estimé à 20,7x, proche de la moyenne des cinq dernières années. Le ratio de liquidité du marché s’est amélioré, atteignant 11,53% à fin mai, comparé à 8,7% un an auparavant.

Sur le marché obligataire, les taux des BDT sont restés relativement stables au premier semestre 2024, avec une baisse significative par rapport au premier semestre 2023. L’encours de la dette privée a augmenté de 3,54% sur une base annuelle pour atteindre 262,9 milliards de DH à fin avril 2024, principalement émis par les établissements financiers et les entreprises publiques. L’endettement net des émetteurs non financiers par appel public à l’épargne est resté globalement sous contrôle malgré une légère augmentation en 2023, représentant 53% des fonds propres pour les émetteurs cotés et 80% pour les non cotés.

L’actif net global des OPCVM (Organisme de placement collectif en valeurs mobilières) a atteint 609,7 milliards de DH à la fin mai 2024, en hausse de 8,9% par rapport à fin 2023, avec des souscriptions nettes de 34,6 milliards de DH depuis le début de l’année, principalement dirigées vers les obligations à moyen et long terme. Les OPCI (Organisme de placement collectif en immobilier) ont également connu une augmentation substantielle, leur actif net global s’élevant à 87,4 milliards de DH à fin mars 2024, soit une hausse de 42,6% en glissement annuel. L’encours des fonds de titrisation a augmenté de 24,7% à fin mars 2024, atteignant un actif total titrisé de 17,4 milliards de DH. Quant aux OPCC (Organismes de placement collectif en capital), leur actif net global a atteint 2,55 milliards de DH à fin mars 2024, en hausse de 3,3% sur une base annuelle. n
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