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ZLECAf : avancées, freins à la mise en œuvre et révélations

Carton plein pour la première édition du Forum ZLECAf Morocco ! À la clé, des annonces pour les exportateurs marocains. À l’exemple du lancement d’un guide pour les importateurs et exportateurs vers et depuis la Zone de libre-échange continentale africaine. Ce Forum, placé sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, a également révélé la création d’une task-force et d’un bureau dédié pour soutenir les exportateurs marocains. Le succès de cet événement africain est tel qu’il s’est immédiatement transformé en rendez-vous, avec une deuxième édition, programmée pour l’année prochaine à Marrakech.

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Un Guide de l’importateur/exportateur vers et depuis la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) verra bientôt le jour. L’annonce a été faite par Omar Hejira, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Industrie et du commerce, chargé du Commerce extérieur. Autre révélation lors de son intervention à la première édition du Forum ZLECAf Morocco, qui s’est tenue mardi à Casablanca, sous le Haut Patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, la création imminente d’une task-force au sein du ministère de tutelle. Sa mission : accompagner les dossiers des exportateurs auprès de la ZLECAf.

Par ailleurs, un bureau dédié aux exportateurs vers l’Afrique pour accueillir et accompagner les projets d’export vers les pays du continent sera créé dans les prochaines semaines», annonce également le secrétaire d’État. Et d’ajouter : «Des rencontres seront organisées avec les équipes de l’Asmex (Association marocaine des exportateurs), la CGEM et les fédérations». L’objectif est de discuter des projets et opportunités d’export vers l’Afrique, mais aussi des contraintes actuelles et solutions possibles.



Car, comme l’a démontré la première table ronde de cette édition tenue sur le thème «La ZLECAf : que font les gouvernements pour son accélération ?», des freins empêchent encore son accélération. Mais elle a aussi mis en lumière les actions menées par certains pays pour avancer. Au Maroc, un comité national de suivi de la mise en œuvre de la ZLECAf a été mis en place en 2023. «Début de l’année en cours, une stratégie dédiée a été lancée», rappelle Abdelouahed Rahal, directeur du Commerce au sein du ministère de l’Industrie et du commerce. Et d’ajouter que «nous avons mené plusieurs campagnes de sensibilisation et de vulgarisation au profit des exportateurs marocains et d’autres pays du continent». En Tunisie, partage Lamia Abroug, chef de cabinet du ministre du Commerce et du développement des exportations, une Commission de suivi de mise en œuvre de la ZLECAf a également été créée.

Par ailleurs, le pays soutient la création d’un corridor Tunisie-Libye, une route commerciale traversant six pays d’Afrique subsaharienne. L’objectif, explique Abroug, est de réduire le temps de circulation des biens : 7 à 10 jours contre 45 jours actuellement. Pour sa part, Yahia Elwathek Bellah Abdelmonim Ahmed, ministre commercial plénipotentiaire d’Égypte, a partagé en premier lieu ce qu’il considère comme l’expérience la plus importante : la sensibilisation des exportateurs au potentiel du continent comme destination export. Il a ensuite mis l’accent sur l’accompagnement bancaire des exportateurs. Autre mesure de taille, la création de zones logistiques à travers l’Afrique pour faciliter l’exportation aux acteurs égyptiens ou encore la location de quais dans les principaux ports africains, notamment à Dar Es Salam. Un soutien à l’envoi de marchandises par voie aérienne d’au moins 50% serait également un plus, propose le haut responsable égyptien.

En Mauritanie, la réalisation la plus importante est relative aux retombées attendues de la Zone de libre-échange. «Nous sommes le seul pays qui a réalisé une étude d’impact économique de notre adhésion à la ZLECAf», révèle de son côté Mohamed Lemine Vayda, directeur du Commerce du ministère de l’Industrie et du commerce de ce pays. Mieux, l’engagement de la Mauritanie envers cette Zone de libre-échange est tel qu’elle s’est même dotée d’une stratégie nationale dédiée, rappelle M. Vayda. Autre révélation de ce responsable : les pays signataires de la ZLECAf ne l’ont pas tous ratifiée. Et comme certains de ces pays sont membres de communautés économiques, «leur non-ratification met en otage les autres pays membres de ces communautés», explique-t-il. Ce qui freine l’accélération de la mise en œuvre de la ZLECAf.

Chinyama Margret Moonga Chikuba, directrice du Commerce au ministère du Commerce de la République de Zambie, a elle aussi présenté la manière dont l’accord de ZLECAf est mis en place dans son pays. Elle a ainsi insisté sur l’importance de comprendre les exigences de chaque pays, d’améliorer les process d’exportations, de travailler sur les infrastructures. Elle a, par ailleurs, assuré que son pays s’était fixé comme objectif de participer à la croissance de la production de véhicules automobiles sur le continent. Mais produire plus implique d’investir plus. Et la deuxième table ronde de cette édition s’est attaquée au sujet en adoptant le thème «Investissement, financement et accompagnement : comment fluidifier les échanges». AMDIE, «Tamwilcom», Bank Of Africa, Crédit Agricole, Casa Finance City et autres organismes et institutions y ont pris part. L’objectif était de présenter ces acteurs et de dresser une liste de leurs missions ainsi que les différentes offres et facilitations offertes aux exportateurs désireux de s’attaquer au marché africain. La troisième table ronde, elle, a permis de détailler l’ensemble des actions et mesures menées par le Royaume pour l’accélération de la mise en œuvre de l’accord de la ZLECAf.

Une 2e édition, à Marrakech, l’année prochaine !

Fort de son succès, le Forum ZLECAf Morocco se tiendra, le temps d’une deuxième édition, l’année prochaine à Marrakech ! Omar Hejira, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Industrie et du commerce, chargé du Commerce extérieur, a annoncé, lors de son mot de clôture, que ce rendez-vous a été codécidé avec le secrétaire général de la ZLECAf. Cette deuxième édition sera l’occasion, promet Hejira, de faire le bilan des réalisations qui se feront tout au long des prochains mois. En attendant, assure-t-il aux exportateurs, «en tant que ministère, nous allons vous accompagner». Il a à cet effet insisté sur l’importance d’aller vers une coopération gagnant-gagnant, pas seulement pour exporter vers l’Afrique, mais aussi importer depuis ce continent.

Initié par l’Asmex, la première édition du Forum ZLECAf Morocco, sur le thème «Commerce intra-africain : perspectives et opportunités», est d’une importance stratégique, à l’aube de la Feuille de route tracée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, à travers l’Initiative d’un développement orienté vers l’Afrique, notamment sur la façade atlantique.

Les défis rencontrés par nos régions offrent des opportunités inédites pour garantir une intégration inclusive du continent. Ce Forum se positionne ainsi comme une plateforme dont le principal objectif est d’accompagner et de stimuler le développement du commerce extérieur, en invitant toute entreprise à la recherche de croissance à y participer. Car l’enjeu est de taille : accéder à «un marché de 1,4 milliard de consommateurs», selon Wamkele Mene, secrétaire général de la ZLECAf. Celui que l’on surnomme l’«Avocat d’une Afrique sans frontière» n’a d’ailleurs pas hésité à plébisciter les efforts du Royaume dans le décloisonnement du commerce intra-africain et le rôle stratégique qu’il joue dans le renforcement de la coopération Sud-Sud.
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