C’est un fait. Le numérique joue un rôle primordial dans la transformation de l’enseignement supérieur pour accompagner l’économie nationale en mutation continue. En effet, la réussite du système implique l’intégration et l’adoption des composantes des TIC (Technologies de l’information et de la communication) dans la stratégie générale de l’université marocaine. Si cette dernière a pour mission de mieux préparer les futurs citoyens aux défis de l’économie de la connaissance, elle se doit de favoriser une intégration en profondeur des technologies leur permettant de bénéficier de nouvelles opportunités d’apprentissage, d’information et de communication. C’est dans ce sens que le département de l’enseignement supérieur a initié le «Plan national d’accélération de la transformation de l’écosystème de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation» (Pacte ESRI 2030).
Parmi les leviers d’opérationnalisation de ce Plan figure la transformation numérique outre l’adaptation du cadre réglementaire et la mobilisation des partenariats et des opportunités de coopération à l’échelle nationale et internationale.
Conscient des enjeux et des défis que soulève ce chantier d’envergure, le ministère a jugé opportun et nécessaire, à maintes reprises, de s’appuyer sur une approche participative large, à même de mobiliser l’intelligence collective, et ce à travers la mise à contribution l’ensemble des acteurs relevant de l’écosystème universitaire et des forces vives à l’échelle nationale, comprenant l’État, le monde professionnel et les acteurs académiques.
Rappelons dans ce cadre les efforts entrepris par le gouvernement pour consolider le processus en cours de consolidation.
En date du 7 février 2024, une première réunion de la Commission nationale pour le développement numérique a été tenue à Rabat, au cours de laquelle ont été présentées les orientations générales du développement numérique – Maroc Digital 2030. Des orientations qui prennent en compte la promotion des talents numériques : à travers la formation d’un plus grand nombre de jeunes compétences dans les différents domaines de la digitalisation et des technologies de l’information au moyen de formations universitaires, professionnelles, au niveau d’écoles de programmation et à travers des programmes de requalification, en veillant à l’adéquation de ces formations avec les exigences du marché de l’emploi.
Dans ce contexte, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation met le turbo et renforce ces partenariats pour développer de nouvelles offres de formation universitaire en numérique et en intelligence artificielle dans toutes les universités publiques marocaines. C’est là tout l’intérêt, rappelons-le, de la convention visant à former 2.2500 diplômés et à créer 144 nouvelles filières dans le domaine du numérique d’ici 2027.
• Une pédagogie active articulée sur les projets Learning by Doing & Peerlearning.
• Une pédagogie en Blended-Learning (e-learning, pratique, cours présentiels, etc.).
• Des formations certifiantes, notamment par des géants de l’IT (Big Data – Big Data Developer – Artificiel, Intelligence Developer Cloud Computing – IoT Developer, etc.).
• Le développement des Soft Skills, la créativité, la coopération, l’esprit critique et la communication.
Pour rappel, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Abdellatif Miraoui, et la ministre de la Transition numérique et de la réforme de l’Administration, Ghita Mezzour, avaient présidé, le 19 décembre 2023 au Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST), la cérémonie de signature de sept conventions de partenariat entre le ministère et plusieurs partenaires de renom dans le domaine de la digitalisation, représentés par Huawei, Oracle, Cisco, Fortinet, Leyton, DXC.CDG et Nearsecure. Ces conventions visent à appuyer les missions des Centres «Code 212» au sein des universités nationales et à renforcer l’offre de formation et de certification à travers l’accès, à titre gracieux et illimité, des étudiants et enseignants aux programmes de formation proposés par ces partenaires.
Le Matin : Le numérique est perçu comme un levier pouvant contribuer à la rénovation des pratiques d’enseignement supérieur. Où en est votre département par rapport à ce chantier stratégique ?
Mehdia Haddad : Le ministère a ouvert le chantier du numérique depuis plusieurs années, et la dynamique s’est accentuée avec la mise en place du Plan d’accélération de la transformation de l’écosystème de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (PACTE ESRI 2030). Ce plan a fait de la transformation numérique un des leviers d’accélération du changement. Ainsi, 3 grands projets ont été élaborés comme suit :
1. Une administration entièrement digitalisée, ce projet concerne la digitalisation de tous les processus de l’administration au niveau du service central et au niveau des universités, avec une stratégie de gouvernance de données et un renforcement des infrastructures informatiques.
2. Des services en ligne dédiés aux étudiants, aux enseignants-chercheurs et à la gestion des ressources humaines, ce projet porte sur la mise en place de plateformes à la facilitation de l’accès des étudiants, des enseignants et des administratifs aux prestations qui leur sont destinées.
3. Des plateformes d’enseignement en ligne, ce projet est consacré essentiellement à la diversification des modes d’enseignement en fructifiant les opportunités qu’offrent les nouvelles technologies.
Faut-il parler d’une révolution numérique dans l’enseignement supérieur ?
Aujourd’hui, nul ne peut nier que l’intégration des technologies dans l’enseignement supérieur permet d’en renforcer l’accessibilité, la rentabilité et l’attractivité.
C’est ainsi que le ministère ne cesse d’agir pour le changement du modèle pédagogique classique basé largement sur l’enseignement présentiel en y introduisant l’enseignement hybride et distanciel. L’objectif étant de placer l’étudiant au cœur du processus d’enseignement et de le doter des moyens l’habilitant à prendre en main son cursus universitaire.
Dans ce cadre, plusieurs actions concrètes ont été opérationnalisées à l’image du Centre national de digitalisation de l’enseignement (CNDE), de la scénarisation des cours et de la numérisation des ressources pédagogiques.
De plus, le ministère en partenariat avec l’Agence nationale de régulation des télécommunications (ANRT) a mis en œuvre le projet «Campus connecté» qui permet à l’étudiant d’accéder gratuitement à internet haut débit via le Wi-Fi 6 au sein du campus et aux ressources pédagogiques numérisées de son université.
Par ailleurs, l’élan de digitalisation du système de l’Enseignement supérieur a été boosté par la mise en œuvre de l’IDC Morocco (Interactive Digital Center). Ce centre a été mis place en partenariat avec l’USAID, l’ADD, l’Université Mohammed VI Polytechnique et EON Reality pour la formation et déploiement des métiers de l’économie digitale en particulier les technologies de réalité virtuelle et augmentée.
Comment les pratiques numériques ont-elles évolué la dernière décennie et en quoi ces pratiques influencent-elles les objectifs tracés par le département ?
Le ministère a initié plusieurs chantiers permettant à l’université marocaine de profiter de l’afflux des technologies de pointe. Comme mentionné auparavant, le ministère a adopté des initiatives de transformation des méthodes d’enseignement durant la dernière décennie. La Covid-19 a accéléré le rythme du changement et a accentué le besoin en cette transformation. Dans ce sens, le PACTE ESRI priorise la digitalisation notamment en matière de prestations pédagogiques à même d’amorcer la mise en place d’un nouveau modèle pédagogique agile, interactif et efficace. Ce nouveau modèle introduit des modules de langues, de Soft Skills et de Digital Skills dans les cursus de formation.
Par voie d’exemple, les Facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire disposent aujourd’hui de plateformes de télémédecine et de salles de simulation pour moderniser les méthodes d’apprentissage dans lesdites facultés. Aussi, dans une perspective de renforcement des doubles compétences des étudiants dans le domaine du digital et de la robotique, le PACTE ESRI inclut le projet de mise en œuvre des espaces Code 212 pour la certification des jeunes étudiants par des partenaires de renom dans 4 programmes de formation, le Coding, l’IOT (Internet des objets), le Data Sciences et les systèmes d’information et la cybersécurité.
Quels sont le rôle et l’impact de l’IA sur l’enseignement supérieur ?
À l’instar de tous les secteurs, l’enseignement supérieur est inévitablement appelé à s’adapter avec la prolifération de l’IA. L’appropriation active de l’Intelligence artificielle (IA) dans le domaine de la formation et de l’enseignement passe par plusieurs niveaux allant de la formation des enseignants jusqu’à l’intégration de l’IA dans les curricula.
C’est ainsi que le ministère a intégré des modules relatifs à l’IA dans les nouvelles filières de formation, tous cycles compris. Aussi, des sessions de formation en IA seront dispensées aux enseignants-chercheurs pour une meilleure maîtrise des outils IA et ultérieurement leur utilisation dans l’enseignement et la recherche. n Quels enjeux et quels freins pour les acteurs au Maroc ?La transformation digitale offre une opportunité réelle d’adaptation de l’université aux mutations que connaissent les secteurs productifs et les métiers qui s’y rattachent. Il est donc crucial que les acteurs concernés (enseignants-chercheurs, administrateurs, étudiants, etc.) s’approprient la culture digitale et y adhèrent pour rehausser la qualité de la formation et l’homogénéiser avec un environnement socio-économique qui fait désormais de la digitalisation son fer de lance.
Parmi les leviers d’opérationnalisation de ce Plan figure la transformation numérique outre l’adaptation du cadre réglementaire et la mobilisation des partenariats et des opportunités de coopération à l’échelle nationale et internationale.
Conscient des enjeux et des défis que soulève ce chantier d’envergure, le ministère a jugé opportun et nécessaire, à maintes reprises, de s’appuyer sur une approche participative large, à même de mobiliser l’intelligence collective, et ce à travers la mise à contribution l’ensemble des acteurs relevant de l’écosystème universitaire et des forces vives à l’échelle nationale, comprenant l’État, le monde professionnel et les acteurs académiques.
Rappelons dans ce cadre les efforts entrepris par le gouvernement pour consolider le processus en cours de consolidation.
En date du 7 février 2024, une première réunion de la Commission nationale pour le développement numérique a été tenue à Rabat, au cours de laquelle ont été présentées les orientations générales du développement numérique – Maroc Digital 2030. Des orientations qui prennent en compte la promotion des talents numériques : à travers la formation d’un plus grand nombre de jeunes compétences dans les différents domaines de la digitalisation et des technologies de l’information au moyen de formations universitaires, professionnelles, au niveau d’écoles de programmation et à travers des programmes de requalification, en veillant à l’adéquation de ces formations avec les exigences du marché de l’emploi.
Dans ce contexte, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation met le turbo et renforce ces partenariats pour développer de nouvelles offres de formation universitaire en numérique et en intelligence artificielle dans toutes les universités publiques marocaines. C’est là tout l’intérêt, rappelons-le, de la convention visant à former 2.2500 diplômés et à créer 144 nouvelles filières dans le domaine du numérique d’ici 2027.
«Code 212» : une nouvelle génération d’écoles voit le jour
Promouvoir et renforcer les capacités numériques de l’université tout en permettant aux étudiants de s’approprier les connaissances nécessaires à leur intégration sur le marché du travail. Telle est la finalité du réseau d’écoles «Code 212». Les fondements de cette nouvelle génération d’écoles reposent sur :• Une pédagogie active articulée sur les projets Learning by Doing & Peerlearning.
• Une pédagogie en Blended-Learning (e-learning, pratique, cours présentiels, etc.).
• Des formations certifiantes, notamment par des géants de l’IT (Big Data – Big Data Developer – Artificiel, Intelligence Developer Cloud Computing – IoT Developer, etc.).
• Le développement des Soft Skills, la créativité, la coopération, l’esprit critique et la communication.
Pour rappel, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Abdellatif Miraoui, et la ministre de la Transition numérique et de la réforme de l’Administration, Ghita Mezzour, avaient présidé, le 19 décembre 2023 au Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST), la cérémonie de signature de sept conventions de partenariat entre le ministère et plusieurs partenaires de renom dans le domaine de la digitalisation, représentés par Huawei, Oracle, Cisco, Fortinet, Leyton, DXC.CDG et Nearsecure. Ces conventions visent à appuyer les missions des Centres «Code 212» au sein des universités nationales et à renforcer l’offre de formation et de certification à travers l’accès, à titre gracieux et illimité, des étudiants et enseignants aux programmes de formation proposés par ces partenaires.
Entretien avec Mehdia Haddad, directrice chargée des Systèmes d’information au ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation : L’intégration des technologies dans l’enseignement supérieur permet d’en renforcer l’accessibilité, la rentabilité et l’attractivité
Le Matin : Le numérique est perçu comme un levier pouvant contribuer à la rénovation des pratiques d’enseignement supérieur. Où en est votre département par rapport à ce chantier stratégique ?
Mehdia Haddad : Le ministère a ouvert le chantier du numérique depuis plusieurs années, et la dynamique s’est accentuée avec la mise en place du Plan d’accélération de la transformation de l’écosystème de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation (PACTE ESRI 2030). Ce plan a fait de la transformation numérique un des leviers d’accélération du changement. Ainsi, 3 grands projets ont été élaborés comme suit :
1. Une administration entièrement digitalisée, ce projet concerne la digitalisation de tous les processus de l’administration au niveau du service central et au niveau des universités, avec une stratégie de gouvernance de données et un renforcement des infrastructures informatiques.
2. Des services en ligne dédiés aux étudiants, aux enseignants-chercheurs et à la gestion des ressources humaines, ce projet porte sur la mise en place de plateformes à la facilitation de l’accès des étudiants, des enseignants et des administratifs aux prestations qui leur sont destinées.
3. Des plateformes d’enseignement en ligne, ce projet est consacré essentiellement à la diversification des modes d’enseignement en fructifiant les opportunités qu’offrent les nouvelles technologies.
Faut-il parler d’une révolution numérique dans l’enseignement supérieur ?
Aujourd’hui, nul ne peut nier que l’intégration des technologies dans l’enseignement supérieur permet d’en renforcer l’accessibilité, la rentabilité et l’attractivité.
C’est ainsi que le ministère ne cesse d’agir pour le changement du modèle pédagogique classique basé largement sur l’enseignement présentiel en y introduisant l’enseignement hybride et distanciel. L’objectif étant de placer l’étudiant au cœur du processus d’enseignement et de le doter des moyens l’habilitant à prendre en main son cursus universitaire.
Dans ce cadre, plusieurs actions concrètes ont été opérationnalisées à l’image du Centre national de digitalisation de l’enseignement (CNDE), de la scénarisation des cours et de la numérisation des ressources pédagogiques.
De plus, le ministère en partenariat avec l’Agence nationale de régulation des télécommunications (ANRT) a mis en œuvre le projet «Campus connecté» qui permet à l’étudiant d’accéder gratuitement à internet haut débit via le Wi-Fi 6 au sein du campus et aux ressources pédagogiques numérisées de son université.
Par ailleurs, l’élan de digitalisation du système de l’Enseignement supérieur a été boosté par la mise en œuvre de l’IDC Morocco (Interactive Digital Center). Ce centre a été mis place en partenariat avec l’USAID, l’ADD, l’Université Mohammed VI Polytechnique et EON Reality pour la formation et déploiement des métiers de l’économie digitale en particulier les technologies de réalité virtuelle et augmentée.
Comment les pratiques numériques ont-elles évolué la dernière décennie et en quoi ces pratiques influencent-elles les objectifs tracés par le département ?
Le ministère a initié plusieurs chantiers permettant à l’université marocaine de profiter de l’afflux des technologies de pointe. Comme mentionné auparavant, le ministère a adopté des initiatives de transformation des méthodes d’enseignement durant la dernière décennie. La Covid-19 a accéléré le rythme du changement et a accentué le besoin en cette transformation. Dans ce sens, le PACTE ESRI priorise la digitalisation notamment en matière de prestations pédagogiques à même d’amorcer la mise en place d’un nouveau modèle pédagogique agile, interactif et efficace. Ce nouveau modèle introduit des modules de langues, de Soft Skills et de Digital Skills dans les cursus de formation.
Par voie d’exemple, les Facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire disposent aujourd’hui de plateformes de télémédecine et de salles de simulation pour moderniser les méthodes d’apprentissage dans lesdites facultés. Aussi, dans une perspective de renforcement des doubles compétences des étudiants dans le domaine du digital et de la robotique, le PACTE ESRI inclut le projet de mise en œuvre des espaces Code 212 pour la certification des jeunes étudiants par des partenaires de renom dans 4 programmes de formation, le Coding, l’IOT (Internet des objets), le Data Sciences et les systèmes d’information et la cybersécurité.
Quels sont le rôle et l’impact de l’IA sur l’enseignement supérieur ?
À l’instar de tous les secteurs, l’enseignement supérieur est inévitablement appelé à s’adapter avec la prolifération de l’IA. L’appropriation active de l’Intelligence artificielle (IA) dans le domaine de la formation et de l’enseignement passe par plusieurs niveaux allant de la formation des enseignants jusqu’à l’intégration de l’IA dans les curricula.
C’est ainsi que le ministère a intégré des modules relatifs à l’IA dans les nouvelles filières de formation, tous cycles compris. Aussi, des sessions de formation en IA seront dispensées aux enseignants-chercheurs pour une meilleure maîtrise des outils IA et ultérieurement leur utilisation dans l’enseignement et la recherche. n Quels enjeux et quels freins pour les acteurs au Maroc ?La transformation digitale offre une opportunité réelle d’adaptation de l’université aux mutations que connaissent les secteurs productifs et les métiers qui s’y rattachent. Il est donc crucial que les acteurs concernés (enseignants-chercheurs, administrateurs, étudiants, etc.) s’approprient la culture digitale et y adhèrent pour rehausser la qualité de la formation et l’homogénéiser avec un environnement socio-économique qui fait désormais de la digitalisation son fer de lance.