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Bonne nouvelle pour les industriels de la filière papier et carton au Maroc. La production mondiale de papier devrait atteindre 416 millions de tonnes en 2022, revenant à son niveau d'avant-crise. Même si la production serait inférieure de 4 millions par rapport au pic enregistré en 2018, le secteur résiste à la crise grâce à l’envolée de la demande émanant du e-commerce.
Ainsi, si la reprise du secteur a été, jusqu’ici, plus lente que le rebond de la croissance mondiale, la tendance devrait se normaliser dès l’année prochaine. C’est ce qui ressort d’une nouvelle étude d’Euler Hermes qui se penche sur le secteur des papiers et l’un de ses sous-secteurs, les papiers-cartons. Soulignons que pour les papiers importés à 100%, comme le papier couché, le papier duplex ou le carton duplex, la pénurie mondiale a étouffé le marché marocain avec des prix exorbitants qui s’expliquent par l’explosion de la demande, dépassant de loin l’offre à l’international. Le prix d’une tonne de papier est passé de 600 à 800-900 dollars en l’espace de quelques mois, selon le Groupement marocain des métiers de l’impression, de l’industrie publicitaire et des fournisseurs pour l’événementiel GMI. S’ajoutent les délais d’approvisionnement qui se sont allongés.
Cette situation qui résulte essentiellement de la crise Covid-19 impacte aussi bien les éditeurs de livres, de journaux que les fabricants de papiers et de carton pour emballage. Selon les experts d’Euler Hermes, la relance de la production mondiale de papier sera dopée par l’Asie avec une hausse de 7 millions de tonnes attendue en 2022 par rapport à 2020.
L’Amérique latine participera également à cette reprise. En revanche, l’Europe n’est toujours pas parvenue à redresser la barre : en 2022, la production européenne de papiers ne devrait rattraper que 40% des volumes perdus pendant la crise. Pour l’assureur-crédit, les papiers-cartons sont les grands gagnants de la reprise : ils devraient représenter deux tiers de la production mondiale de papiers d’ici fin 2022, contre la moitié avant la crise. Cette percée s’explique par l’explosion des ventes en ligne. Dans ce contexte, Euler Hermes estime que les exportateurs chinois de papiers-cartons ont gagné des parts de marché face à leurs concurrents canadiens et finlandais. Les papiers-cartons devraient également bénéficier de l’envolée du prix du pétrole au détriment du plastique.
«Un changement de dynamique notable sur le marché des emballages : lors de la dernière décennie, la part du plastique dans les ventes mondiales d’emballages a crû de +5% pour atteindre 37%, alors que celle du carton a stagné à 41%.», soulignent les économistes d’Euler Hermes. En revanche, la hausse des prix de l’électricité ne devrait pas affecter le secteur du papier trop durement. «Les producteurs de papier ont nettement amélioré leur consommation énergétique en augmentant considérablement leur utilisation des biomasses renouvelables depuis 20 ans (de 40% à 55%)», est-il indiqué. La grande capacité d’endettement du secteur lui permettra d’ailleurs d’investir à terme dans des usines plus respectueuses de l’environnement, estime Euler Hermes.
À noter que ce sont les acteurs avals du papier et carton les plus affectés par la hausse du coût des intrants, car disposant d’une faible marge de manœuvre pour répercuter cette augmentation sur leurs prix de vente. Selon Euler Hermes, à l’échelle mondiale, l’impact négatif sur la marge d’exploitation de ces derniers devrait s’élever à 7 milliards de dollars (-3 pts) sur l’année 2021.
