Menu
Search
Mercredi 24 Avril 2024
S'abonner
close
Mercredi 24 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Société

Décès d’une femme après l’accouchement, accusations de corruption, ... la défaillance des hôpitaux publics a la peau dure

Le décès d’une jeune femme, âgée de 18 ans, quelques heures après l’accouchement continue de choquer et d’alerter sur la défaillance des hôpitaux publics au Maroc. Ses parents confirment que le décès a eu lieu à cause de la négligence et du chantage. Vrai ou faux ? Rien n’est encore clair pour le moment. Le ministère de la Santé et de la protection sociale a ouvert une enquête pour élucider les tenants et les aboutissants de cette affaire qui est loin d’être un cas isolé.

Voici une nouvelle affaire qui suscite colère et incompréhension. Incarnation d’une injustice, d’un scandale même, celui qui fait qu’une jeune femme, Salma, âgée tout juste de 18 ans, est décédée juste après son accouchement au centre hospitalier Moulay Rachid (ex-hôpital Sidi Othmane) à Casablanca. Que s’est-il passé ? Comment expliquer ce décès intervenu un jour seulement après l’accouchement alors que la jeune maman n’avait visiblement pas de maladie chronique ? Autant de questions qui se posent et qui s’imposent, d’autant plus que cette affaire est loin d’être un cas isolé. D’ailleurs, presque au même jour, une vidéo montrant une jeune dame qui dénonce un usage excessif de la corruption dans le même centre a fait le tour des réseaux sociaux. La défaillance dans les hôpitaux publics marocains est donc une réalité qui persiste malgré les efforts affichés des responsables de ce secteur.

Pour faire le point sur cette affaire, nous avons tenté de contacter les parties concernées qui ont préféré ne pas se prononcer pour le moment, d’autant que le ministère de la Santé et de la protection sociale a ouvert une enquête pour élucider les tenants et les aboutissants de cette affaire. En attendant, l’équipe d’Assahraa Al Maghriba, en coordination avec celle de «Matin TV», s’est rendue sur place et a rencontré la famille de la victime qui est toujours sous le choc voyant le bonheur d’accueillir un nouveau-né se transformer en drame. Et pourtant, tout semblait se dérouler «parfaitement» ! 1.000 DH pour accoucher dans un hôpital public ! Nous avons rencontré une famille anéantie n’arrivant toujours pas à comprendre ce qui s’est passé au juste à leur enfant. Mais les parents et l’époux de Salma restent quasi-convaincus que le décès a eu lieu à cause de la négligence médicale et la corruption. «Ma fille n’avait aucune maladie, sauf l’hypertension apparue dès le 7e mois de grossesse. Elle n’a pas reçu le suivi médical nécessaire après l’accouchement, c’est pourquoi elle est décédée», crie haut et fort sa maman. «Je demande au ministre de la Santé de se rendre d’urgence à l'hôpital pour s’enquérir de près de la souffrance des familles pauvres et des malades face à l'indifférence et à l'injustice de certains employés», réclame-t-elle. Les exemples de défaillances qu’elle dénonce, ainsi que le père et le mari de Salma, sont choquants : aucun contrôle des médicaments administrés aux mamans, les soins médicaux sont confiés aux femmes de ménage, des chats se baladent partout dans les salles d’accouchement et font peur aux mamans, etc. Encore pire, la maman nous apprend que le médecin avait reçu un montant de 1.000 DH en échange de la césarienne, et elle n’est pas d’ailleurs la seule à se plaindre de ce type de chantage au niveau des hôpitaux publics.

D’autres femmes ont fait des sorties médiatiques juste après le décès de Salma pour indiquer avoir payé le même montant pour d’autres médecins ! Mais que se passe-t-il au juste ? L’accouchement est-il réellement gratuit dans les hôpitaux publics ? Dans notre quête de connaitre, mais aussi de vous rapprocher de la réalité, nous avons tenté de contacter les parties concernées pour mieux comprendre, mais sans résultat. En revanche, un médecin, qui a préféré garder l’anonymat, nous confie que pour l’accouchement dans un hôpital public, il y a deux cas de figure : Si la femme présente le Ramed, elle accouche gratuitement, que ça soit par voie basse ou par césarienne. En l’absence du Ramed, elle serait amenée à payer près de 500 DH en cas de voie basse, et près de 1.900 DH par voie césarienne. «Ce qui est sûr, c’est que le paiement s’effectue à la caisse de l’hôpital qui se charge d’établir une facture», assure-t-il. Cela dit, ni le médecin, ni l’infirmier n’ont le droit de demander un quelconque paiement. À propos du montant de 1.000 DH, notre source indique que c’est tout simplement du chantage. De son côté, le délégué régional, que nous avons essayé de voir dans son bureau, s’est contenté de nous remettre le communiqué qui a été publié après le décès de Salma et qui note que le médecin gynécologue qui a pris en charge la défunte sera auditionné pour expliquer sa version des faits. La délégation du ministère affirme également qu’elle prendra toutes les mesures nécessaires pour que chaque personne impliquée dans ce drame assume sa responsabilité professionnelle devant le ministère et la famille de la victime.

Lisez nos e-Papers