Comment la femme entrepreneure a-t-elle réagi à la crise sanitaire qui a touché tous les secteurs d’activités ? Tiraillée entre ses obligations familiales et ses ambitions professionnelles, la femme entrepreneure fait face aujourd’hui, comme tout le monde d’ailleurs, aux conséquences économiques de la pandémie. « L’impact de la Covid-19 est plus important sur les femmes que sur les hommes », estime Fathia Bennis PDG de Maroclear et présidente de Women's Tribune dans un entretien accordé à « Le Matin ». En effet, ajoute-t-elle, d’après une étude menée par le cabinet Deloitte Global, en septembre 2020 dans 9 pays, plus de 8 femmes sur 10 estiment que leur vie a été négativement perturbée par la pandémie du Covid-19. Cela s’explique, précise-t-elle, par l’énergie déployée à gérer simultanément la charge de travail, l’augmentation des tâches ménagères et la garde des enfants, et ce, de manière déséquilibré par rapport à leur conjoint. Crise sanitaire ou pas, d’après Fatihia Bennis, en matière d’entrepreneuriat, l’état des lieux reste préoccupant. « Seulement 10 % des sociétés créées le sont par des femmes, un chiffre qui n’a pas progressé depuis plusieurs années », regrette-t-elle.
Le digital, une véritable opportunité pour les femmes entrepreneures
La crise sanitaire aurait le mérite d’accélérer le déploiement à grande échelle de la transformation digitale. Pour Fathia Bennis, cela constitue une chance pour les femmes, et particulièrement celles qui optent pour l’entrepreneuriat. « Les entreprises qui ont pris le virage de la transformation digitale ont réussi, grâce aux nouvelles technologies, à rendre la vie de leurs collaborateurs plus facile. Les femmes peuvent ainsi en tirer profit, notamment lorsqu’il s’agit d’une optimisation du temps de travail », explique notre experte. Et d’ajouter que la démocratisation de l’outil informatique et des réseaux sociaux permet aux femmes entrepreneures de travailler et de diriger des entreprises n’importe où et en toutes circonstances, ce qui est une opportunité en cette période de crise sanitaire. « Grâce au digital, les femmes peuvent accéder à de nouveaux marchés, créer des produits et services plus rapidement, mieux et moins chers et gérer ces opérations plus facilement et plus efficacement », affirme-t-elle.
Par ailleurs, force est de reconnaitre que pour réussir en entrepreneuriat, les femmes doivent continuer à travailler sur elles-mêmes. Quel que soit le contexte, et particulièrement en ce temps de crise, les femmes doivent user de leurs compétences professionnelles et renforcer leurs soft pour pouvoir affronter tous les défis. La confiance en soi, le sens de l’organisation, la gestion du temps ou encore le courage sont des compétences qui font la différence en entrepreneuriat.