À la lumière des données scientifiques dont on dispose à ce jour sur le nouveau variant Omicron, celui-ci serait plus transmissible que les autres variants, notamment le Delta. Sans attendre les résultats des laboratoires, les scientifiques appellent déjà à redoubler d’efforts en matière de vaccination anti-Covid-19. Contacté par «Le Matin», Dr Tayeb Hamdi, médecin chercheur en politiques de santé, rejoint l’avis de ces scientifiques pour avancer que «les vaccins anti-Covid-19 demeurent, à ce jour, notre seule et unique arme face au nouveau variant». À ce titre, l’expert appelle à fournir plus d’efforts pour concrétiser la généralisation de la 3e dose à tous les adultes, compte tenu de son importance. «La 3e dose, également appelée booster, protège énormément et d’ailleurs quand on voit les analyses des laboratoires, on constate que la troisième dose multiplie par trente à quarante fois la quantité d’anticorps dans le sang, d’où son intérêt pour renforcer l’immunité individuelle et collective face au risque de propagation du variant Omicron dans le monde», fait savoir l’expert. Et d’ajouter que «certaines études ont montré aussi que les personnes ayant 61 ans et plus et qui ont reçu trois doses du vaccin anti-Covid, présentent 50 fois moins de risques de décès et 65 fois moins de risques de développer des cas graves que les personnes n’ayant eu aucune dose du vaccin». Dr Hamdi précise qu’en comparaison avec ceux qui ont eu uniquement deux doses du vaccin, ces études révèlent que les personnes âgées de 61 ans et plus ayant reçu la troisième dose présentent dix fois moins de risques de décès et 11 fois moins de risque d’attraper le virus. «Ces chiffres prouvent ainsi que la 3e dose est indispensable dans ce contexte incertain et qu’au Maroc, on a tout intérêt à sensibiliser les citoyens à son importance», suggère-t-il.
Et si le variant était encore plus résistant au vaccin ?
«Au niveau de l’Afrique du Sud, les premières constatations montrent que les personnes les plus touchées actuellement sont dans la majorité des non-vaccinés : soit elles ne sont pas du tout vaccinées, soit dans le tiers des cas, elles n’ont reçu qu’une dose», souligne Dr Hamdi. Autant dire que la majorité des personnes infectées sont les non-vaccinés, ce qui implique que les vaccins dont on dispose actuellement gardent quand même une certaine efficacité face au variant, ce qui est une bonne chose. En tout cas, la question sur l’efficacité des vaccins est toujours posée et l’on attend toujours les résultats des recherches des laboratoires. «S’il s’avère que ce variant est encore plus résistant aux vaccins dont on dispose actuellement, cela ne veut pas dire qu’il va réduire à néant leur efficacité. Celle-ci sera réduite proportionnellement», nous apprend-il. Toutefois, l’expert précise que dans ce cas de figure, les laboratoires seraient amenés à développer une nouvelle version de vaccins adaptée à ce nouveau variant. «Cela va nous prendre du temps, mais en attendant, les mesures restrictives seront nécessaires un peu partout dans la planète», souligne-t-il.Par ailleurs, Dr Hamid tient à alerter sur le ralentissement de la campagne de vaccination constaté depuis près d’un mois au Maroc, que ce soit pour la première, la deuxième ou la troisième dose. Selon l’expert, tout retard risque de donner l’opportunité au virus de se propager rapidement.