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Vaccination des 12-17 : Quelques contre-indications à surveiller

L’annonce de la vaccination des 12-17 ans a suscité un certain nombre d’interrogations, en particulier celles relatives aux contre-indications qui devraient alerter les parents. D’abord, l’élément rassurant selon Dr Laila Tami, pédiatre, est celui des résultats satisfaisants des tests réalisés dans le monde sur le vaccin Pfizer-BioNtech chez cette tranche d’âge. Par ailleurs, les contre-indications à cette vaccination, explique-t-elle sont celles identifiées pour toutes les tranches d’âge. Toutefois, l’experte préfère attirer l’attention sur le syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique, un effet rare mais particulièrement grave.

Vaccination des 12-17 : Quelques contre-indications à surveiller
Ph : DR

L’élargissement de la campagne de vaccination anti Covid-19 aux 12-17 ans, prévue dès ce lundi 23 août, soulève quelques interrogations, voire des inquiétudes, notamment chez les parents, par rapport aux contre-indications. D’autant que les fausses informations qui circulent encore à ce sujet augmentent les inquiétudes pour cette catégorie. Avec Dr Laila Tami, pédiatre, « Le Matin » revient en détail sur les contre-indications identifiées à ce jour pour cette tranche d’âge.

Parmi les questions soulevées sur les réseaux sociaux figure celles liée aux contre-indications à la vaccination de cette tranche d’âge. Contactée par « Le Matin », Dr Laila Tami, pédiatre, tient tout d’abord à rappeler que Pfizer-BioNtech qui est préconisé pour la vaccination de cette tranche d’âge est un vaccin à ARN messager. « Ce vaccin a prouvé une efficacité à 95% contre l’infection du Sars-Cov-2 », note-t-elle. Il s’agit d’ailleurs, ajoute l’experte, du premier vaccin utilisé depuis l’administration des vaccins aux enfants des 12-17 ans en France, aux Etats-Unis, au Canada. « Les essais de la phase trois chez cette tranche d’âge ont démontré une efficacité élevée et un profil d’innocuité satisfaisant », précise-t-elle.

Abordant la question des contre-indications, Dr Tami précise que celles-ci restent les mêmes que celles relevées par le ministère de la Santé chez les autres tranches d’âges à savoir : l’antécédent de choc anaphylactique, l'oedème de quincke et toute personne ayant présenté une réaction allergique suite à la première dose du vaccin. « Toujours selon le ministère de la Santé, certaines situations nécessitent des conditions particulières, notamment l’infection à la Covid-19 en cours et dont le délai de 4 semaines est obligatoire avant l’administration du vaccin, que ce soit une infection symptomatique ou asymptomatique. Ce même délai est d’ailleurs établi pour ceux qui ont eu le Covid-19 après la première dose du vaccin », note l’experte. Sur ce volet, Dr Tami clarifie que pour les personnes qui ont eu un autre vaccin, un délai de 14 jours est imposé chez une personne ayant reçu un vaccin inactivé et de 4 semaines pour le vaccin vivant. L’experte tient à souligner, par ailleurs, que chez toute personne présentant un symptôme infectieux encours, le vaccin doit être différée jusqu’à guérison.

Le syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique, un effet rare mais particulièrement grave

Dans plusieurs pays, il est contre-indiqué de vacciner contre la Covid-19, les enfants de 12-17 ans ayant déjà développé ce que l’on appelle le syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique. « En France, le conseil d’orientation de la stratégie vaccinale avait conclu à une non recommandation de la vaccination chez ces enfants pour éviter un risque de réponse inflammatoire sévère », nous apprend Dr Laila Tami, pédiatre. Plus en détails, l’experte nous explique que ce syndrome constitue un effet rare mais particulièrement grave, notamment du fait de ses complications cardiaques. « Avec un tableau clinique peu spécifique et un diagnostic le plus souvent tardif, ce syndrome a fait plusieurs centaines de victimes depuis le début de la pandémie à l’échelle mondiale », ajoute-t-elle.

Pour en faciliter le repérage, le diagnostic et, par conséquent, la prise en charge précoce, l’experte note que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) avait déjà établi en mai 2020 une définition de ce syndrome qui touche, particulièrement les enfants. Le risque étant d’ailleurs présent dès la naissance jusqu’à l’âge de 19 ans. Interrogée sur les signes qui doivent alerter les parents, Dr Tami en cite : une fièvre élevée au-delà de 39 qui persiste au-delà de trois jours, une altération marquée de l’état général avec asthénie, apathie, des frissons et des marbrures. Il y a aussi des signes, selon l’experte, d’ordre digestif à savoir : les nausées, les vomissements, la diarrhée, les douleurs abdominales voire même le syndrome pseudo appendiculaire. A ces éléments s’ajoutent des signes neurologiques et respiratoires. Dr Tami note qu’un autre marqueur évocateur est lié à l’atteinte du Sars-Cov2 dans les quatre à six semaines précédents ce syndrome.

Par ailleurs, Dr Tami alerte sur le fait que le syndrome inflammatoire multi systémique pédiatre est une urgence médicale qui nécessite une prise en charge en hospitalier avant de souligner que malgré la gravité de la maladie, le taux de mortalité est plutôt faible puisque l’évolution à court terme est favorable.

 

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