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Aides directes pour le logement social : les promoteurs immobiliers réitèrent leurs réserves

La Fédération nationale des promoteurs immobiliers a réitéré ses réserves quant au projet de plafonnement des prix des logements sociaux à 300.000 dirhams et à 600.000 dirhams pour la classe moyenne. Pour le social, les promoteurs attendent de voir le nouveau cahier des charges pour prendre acte des conditions réelles à réagir en conséquence. Quant aux logements destinés à la classe moyenne, ils sont favorables à la définition des prix au mètre carré au lieu du plafonnement forfaitaire tout en privilégiant le partenariat public-privé dans ce segment.

La décision du gouvernement de plafonner les prix des logements à 300.000 dirhams pour les logements sociaux et 600.000 dirhams pour les familles de classes moyennes ne laisse pas indifférente la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI). Lors d’un point de presse consacré à l’état des lieux du secteur, le 21 novembre à Casablanca, la profession affirme que les propositions de l’Exécutif ne reflètent pas la situation réelle d’un secteur qui vit une atonie de la demande et fait face à des perspectives incertaines.

«Nous ne disposons pas encore du cahier des charges détaillant les conditions et la vision réelle de l’État par rapport à la typologie de logements destinés aux classes sociale et moyenne. C’est ce cahier des charges qui nous permettra de jauger la faisabilité de ce projet de plafonnement», déclare Taoufik Kamil, président de la FNPI. Selon lui, si l’on maintient la même typologie de logements sociaux produits actuellement avec un prix de 300.000 dirhams TTC, ce serait vraiment difficile, eu égard au renchérissement des prix des matériaux de construction et du foncier, observée depuis pratiquement 2010.

Selon la FNPI, un logement proposé à la vente à 300.000 dirhams TTC comprend un coût de production de 254.000 dirhams hors taxes. En s’acquittant de l’ensemble des taxes, dont les impôts communaux, l’enregistrement et l’IS, il faut compter à peu près 45.000 dirhams. Ce qui ne laisserait pas de marge pour le promoteur.

Pour les logements dédiés à la classe moyenne, la profession affirme qu’il est insensé de reproduire le scénario de 2013 lorsque l’État avait mis en place un dispositif d’incitation à la production de logement à 6.000 DH hors taxe, soit 7.200 dirhams TTC. Aux yeux des promoteurs, ce serait difficile de reproduire cette même configuration 10 ans plus tard avec une tarification similaire à 2013. La FNPI est plutôt favorable à la formule du partenariat public-privé afin de booster la demande. De même, les promoteurs suggèrent la définition des prix au mètre carré au lieu des prix forfaitaires pour les logements destinés à la classe moyenne.

Selon les données de la Fédération, le marché immobilier fait actuellement les frais d’un contexte national et international marqué par une inflation généralisée et une baisse du pouvoir d’achat. Résultat des courses, les autorisations de construire, les mises en chantiers et les paiements des crédits bancaires pour les projets immobiliers sont en baisse de pratiquement 50%.

Rappelons que dans le PLF 2023, le gouvernement entend encourager la demande à travers une aide directe aux familles souhaitant acquérir un logement.

>> Lire aussi : PLF 2023 : L’annonce d’un soutien pour l’accès au logement n’emballe pas les syndicats

 

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