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Education : Budget, impact, engagement... la recette Benmoussa pour réussir la réforme

Changer d'approche pour le déploiement de la feuille de route pour la réforme de l'éducation est le défi que Chakib Benmoussa veut relever pour arriver à atteindre l'objectif d'avoir une école publique de qualité. Cette nouvelle approche dépassera les stratégies pour évaluer l'impact direct sur les élèves de façon ciblée au début avant de généraliser les bonnes méthodes, explique le ministre de l'éducation nationale lors de la conférence de presse organisée jeudi. Côté financement, le gouvernement prévoit d'augmenter le budget du secteur à raison de 7% annuellement, soit plus de 5 milliards de DH. Ainsi, d'ici 2026, le budget devra atteindre 88 milliards de DH contre 62,5 MMDH en 2022 et 69 MMDH en 2023.

Education : Budget, impact, engagement... la recette Benmoussa pour réussir la réforme
Ph. Saouri

L'école publique marocaine ne garantit toujours pas la qualité des apprentissages de base et ne bénéficie pas encore de la confiance des Marocains. Ce sont les deux constats principaux qui ont guidé la réflexion autour de la feuille de route de la réforme de l'éducation présentée jeudi par Chakib Benmoussa. 


Selon une récente évaluation nationale des acquis des élèves, la crise des apprentissages au sein de l'école publique ne fait que s'amplifier. 30% seulement des apprenants dans les écoles publiques, niveau 6e du primaire, ont une maitrise du programme scolaire. Au niveau de la 3e année du collège, ce taux baisse à 10%, souligne M. Benmoussa. "Nous ne pouvons pas accepter ces résultats", note le responsable qui rappelle également le positionnement du Maroc en bas de la liste du classement mondial de l'efficacité des systèmes éducatifs.  

Tout cela pour dire que le ministère fait de cette feuille de route une stratégie ambitieuse pour une école de qualité en adoptant également une nouvelle manière de déploiement de cette réforme pour garantir son aboutissement, souligne M. Benmoussa. "Cette réforme s'articule sur le fait d'adopter une nouvelle approche de mise en œuvre permettant au changement d'entrer dans les classes et d’avoir un impact sur les élèves, d'entretenir la confiance de l'opinion publique dans la durée, en donnant de la visibilité sur le cap à long terme et en partageant régulièrement les réalisations intermédiaires et de faire converger toutes les énergies dans une dynamique de co-construction", indique le ministre.

3 objectifs stratégiques de la réforme de l'éducation:

  1. Garantir la qualité des apprentissages : atteindre 60% des élèves qui ont une maitrise des programmes scolaires d'ici 2026
  2. Favoriser l'épanouissement et le civisme : arriver à garantir des activités parascolaires pour 50% des élèves au lieu de 25% maintenant 
  3. Rendre effective la scolarité obligatoire : réduire du tiers le taux d'abandon scolaire, soit 100.000 élèves à maintenir dans le système éducatif au moins jusqu'à l'âge de 16 ans

3 composantes fondamentales du système éducatif : l’élève, l’enseignant et l’établissement

12 engagements concrets pour une école publique de qualité.

- Concernant les élèves : 

  1. Un préscolaire de qualité, régulé par l'Etat et généralisé pour préparer l’ensemble des élèves à la réussite scolaire: les élèves qui bénéficient d'un préscolaire de qualité ont une plus forte probabilité d’acquérir avec succès les apprentissages au cycle primaire.
  2. Des programmes et des manuels scolaires favorisant l'acquisition des compétences fondamentales et la maîtrise des langues, dans la mesure où un programme scolaire efficace favorise les apprentissages des élèves en définissant des attendus clairs et adaptés à leurs capacités.
  3. Un suivi et un accompagnement personnalisés pour aider les élèves à surmonter les difficultés d'apprentissage, car la détection et la remédiation précoces des difficultés scolaires permettent d'éviter l’accumulation des retards d’apprentissage qui peuvent devenir insurmontables et conduire à la déperdition scolaire.
  4. Une orientation des élèves vers de nouveaux parcours adaptés à leurs profils pour augmenter les chances de réussite, étant donné que les élèves qui suivent des parcours adaptés à leurs capacités et à leurs centres d'intérêt ont l’opportunité de révéler pleinement leur potentiel et sont moins exposés à la déperdition scolaire.
  5. Un appui social renforcé pour promouvoir l'égalité des chances entre les élèves, dans le sens que l'appui social permet d’améliorer les conditions d’accès à l’école des élèves issus des milieux défavorisés.

- Concernant les enseignants : 

  1. Une formation d'excellence tournée vers la pratique permettant aux enseignants d’adopter une pédagogie efficace et bienveillante, sachant que la majorité des nouveaux enseignants est issue d'un parcours de formation long composé d’une Licence d’Education, d’une formation professionnalisante d’une année au sein des CRMEF et d’un stage encadré en situation professionnelle d’une année.
  2. Des conditions de travail améliorées pour répondre aux besoins des enseignants et renforcer davantage leur impact sur les élèves.
  3. Un système de gestion de carrière incitatif et valorisant pour encourager les efforts des enseignants au profit des élèves.

- Concernant les établissements scolaires

  1. Des établissements accueillants, bien équipés et utilisant le numérique étant donné que l'amélioration des conditions d’accueil et des équipements des établissements contribue à la motivation des élèves et des enseignants, ce qui favorise les apprentissages et atténue les risques de déperdition scolaire
  2. Un directeur au leadership renforcé pour améliorer la qualité de l'établissement, car une équipe pédagogique solidaire, animée par un directeur dynamique est mieux à même de se mobiliser pour lutter contre la déperdition scolaire, assurer les apprentissages et œuvrer à l'épanouissement des élèves.
  3. Un esprit de coopération entre les acteurs pour instaurer un climat de confiance et sécurité au sein de l'établissement.
  4. Des activités parascolaires et sportives au service de l'épanouissement des élèves en développant chez eux des compétences transversales telles que la sociabilité, la créativité, la curiosité, le goût de l'effort, la confiance en soi, la coopération et l’aptitude à communiquer avec aisance.

"Pour atteindre ces engagements trois conditions sont nécessaires : la bonne gouvernance, l'implication de l'ensemble des acteurs à travers notamment une charte d'engagement et le financement que ce soit à travers l'Etat, des partenaires comme les collectivités territoriales ou certaines composantes de la société civiles", explique M. Benmoussa.

Pour le financement de la mise en œuvre de cette feuille de route, Chakib Benmoussa indique que le gouvernement procédera à une planification budgétaire sur 5 ans pour garantir les ressources financières nécessaires. "Le budget du ministère a pratiquement augmenté de 4% annuellement entre 2017 et 2021. Aujourd'hui, pour accompagner cette réforme et la faire aboutir, nous avons besoin d'augmenter ce taux de 4 à 7% annuellement, soit plus de 5 milliards de DH. A noter que durant l'exercice 2022, le budget du ministère a augmenté de 6%, en 2023, il sera augmenté de 10%, ce qui démontre la volonté du gouvernement de soutenir la réforme du secteur de l'éducation", note le ministre. Ainsi, d'ici 2026, le budget devra atteindre 88 milliards de DH contre 62,5 MMDH en 2022 et 69 MMDH en 2023.     

>> Lire aussi : Réforme de l'éducation : les détails du dispositif prévu dans le PLF 2023

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