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Bank Al-Maghrib devrait relever son taux directeur à 2,50% en décembre (Fitch)

À la veille du dernier Conseil de Bank Al-Maghrib, Fitch Solutions a prédit le relèvement du taux directeur de 50 points de base à 2%. Mais ce n’est pas fini. Le cabinet d'analyse économique s’attend à une nouvelle hausse du taux directeur, également de 50 points de base, le portant à 2,50% à la fin de l'année. Si l’inflation ralentirait en 2023, elle atteindrait 3,7% (contre 2,4% prévu par BAM), nettement au-dessus de la moyenne des 10 ans pré-Covid-19 de 1,1%. Le relèvement du taux s’explique également par une Banque centrale européenne plus belliciste et un dollar fort qui induirait la plus forte dépréciation du dirham depuis au moins les années 1990.

Bank Al-Maghrib devrait relever son taux directeur à 2,50% en décembre (Fitch)
Fitch Solutions estime que la dépréciation du dirham maintiendra l’'inflation à 3,7 % en 2023, soit le deuxième taux d'inflation le plus élevé au Maroc depuis 2008 (après le niveau de 2022).

Fitch Solutions l’avait prédit. À la veille du dernier Conseil de Bank Al-Maghrib, tenu le 27 septembre, le cabinet d’analyse et de recherche économique tablait sur le relèvement du taux directeur de 50 points de base à 2%. Mais ce n’est pas fini. Le spécialiste international du risque crédit et de la macro-intelligence s’attend à une nouvelle hausse du taux directeur, également, de 50 points de base, le portant à 2,50% à la fin de l'année. Si le Conseil de la Banque centrale n’a pas opté pour une hausse du taux directeur plus importante, soit 75 points de base en septembre dernier, sous prétexte que l’inflation rebaisserait à 2,4% en 2023, après 6,3% attendus cette année, Fitch Solutions estime que l’inflation sera plus prononcée que son niveau prévu par Bank Al-Maghrib.

Et pour cause, le dollar fort pèsera davantage sur le dirham marocain, induisant sa plus forte dépréciation depuis au moins les années 1990. Un dollar équivaudra à 11,15 dirhams vers la fin de l’année. «Le dirham marocain est géré par rapport à un panier de devises, pondéré à 60% par rapport à l'euro et à 40% par rapport au dollar américain, ce qui le conduit à suivre de près l'indice du dollar américain», détaillent les experts de Fitch. Rappelons que lors du dernier conseil de Bank Al Maghrib, Abdellatif Jouahri avait souligné que des «mouvements très importants» à l’import concernant les produits céréaliers, énergétiques et demi-produits, seraient derrière la dépréciation du dirham depuis quelques mois, en dépit de la bonne performance des recettes de voyage et des MRE (Marocains résidant à l'étranger). Selon la Banque centrale, les importations devraient progresser de 34,5% en 2022, reflétant principalement un alourdissement de la facture énergétique à 135,1 milliards (contre 75,8 milliards en 2021) et une augmentation des achats des demi-produits à 167 milliards (après 115,5 milliards). «Nous pensons qu'un dirham plus faible maintiendra désormais le taux d'inflation élevé à 3,7% en 2023 malgré le ralentissement d'une année sur l'autre. Ce taux serait le deuxième niveau d'inflation le plus élevé au Maroc depuis 2008 (après le niveau de 2022), et reste nettement au-dessus de la moyenne sur 10 ans pré-Covid-19 de 1,1%.», expliquent les experts de Fitch Solutions.

Selon leurs prévisions, l’inflation aura poursuivi son accélération pour atteindre son pic de 8,1% en septembre, après 8% en août. Elle devrait baisser par la suite progressivement pour se situer à 7,7% en octobre, puis 7,5% en décembre avant de descendre à 7,3% en janvier 2023. Fitch Solutions table sur une baisse progressive des prix des denrées alimentaires et du pétrole à l’international au cours des prochains mois. En conclusion, Fitch pense qu'une inflation plus élevée que prévu et une Banque centrale européenne (BCE) plus belliciste (étant donné que l'euro a le poids le plus élevé dans le système monétaire géré du Maroc) pousseront BAM à augmenter le taux d'intérêt de 50 points de base en décembre, après la hausse identique en septembre. «Cela dit, nous nous attendons à ce que BAM relève ses taux d'intérêt de manière moins agressive que la BCE afin de soutenir l'activité économique», résume le principal distributeur de contenu de notation Fitch Ratings.
 

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