Après l’euphorie suscitée par la campagne historique des Lions de l’Atlas au Qatar et l’accueil chaleureux qui leur a été réservé par toutes les composantes de la société marocaine, le temps des enseignements est arrivé. C’est vrai que la performance des hommes de Walid Regragui restera à jamais dans les annales, mais cet exploit ne doit plus demeurer dépendant de l’apparition d’une génération dorée de joueurs ou un pur fruit du hasard. Pour l’ancien sélectionneur national U23, Mohammed Ouarga, la prouesse réalisée par les Lions de l’Atlas au Qatar doit être exploitée pour bâtir quelque chose de durable pour le futur. «C’est vrai que l’équipe nationale a réalisé quelque chose d’extraordinaire en se qualifiant pour la demi-finale du Mondial, mais le plus important est de capitaliser sur cet exploit. Comme vous le savez, on a beaucoup parlé de l’Académie Mohammed VI et son rôle dans la formation de certains joueurs de l’équipe nationale. C’est pour cela qu’il faut prendre exemple sur cette structure en créant un vrai professionnalisme en bonne et due forme. Le professionnalisme ce n’est pas les contrats, c’est surtout le fait de préparer le terrain adéquat aux jeunes pour se former au football dans de bonnes conditions», a affirmé le technicien marocain.
Mettre le paquet sur la formation des jeunes pour pérenniser l’exploit des Lions de l’Atlas au Qatar
Une des conditions sine qua non pour que le football national se maintienne à ce niveau est la multiplication des centres de formation pour les jeunes au niveau des clubs. Mohammed Ouarga a révélé qu’à part le Fath Union Sport, l’AS FAR et la RS Berkane, les autres clubs ne donnent pas une importance capitale à leurs centres de formation. «Les centres de formation dans les clubs sont quasi inexistants. À part le FUS, l’AS FAR et la RS Berkane, le reste des clubs n’ont presque pas de centres de formation, et les jeunes ne trouvent pas de terrains pour s’exprimer. Je pense que si on leur fournissait les moyens logistiques et humains, une autre génération de joueurs similaire à celle de la Coupe du monde 2022 verrait le jour», a estimé Ouarga.
Faire confiance aux technicien locaux
En plus de la formation des joueurs, Mohammed Ouarga a assuré que les entraîneurs locaux doivent être valorisés. «L’autre leçon à tirer de ce mondial est le volet entraîneur. Lorsqu’on accorde de la confiance à un technicien local, on obtient des résultats. Le fait d’avoir de grands diplômes pour diriger de grands clubs n’est plus une référence. Walid Regragui a vécu trois expériences dans sa carrière (FUS, Al-Douhail et le WAC, NDLR), et les gens se permettaient de le juger en se basant sur le peu d’expérience qu’il avait. Lors du Mondial, il a prouvé qu’il fallait croire en les compétences des cadres marocains», a dit l’ancien DTN du Chabab de Mohammedia.
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