Menu
Search
Mardi 16 Avril 2024
S'abonner
close
Mardi 16 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Sports

Lions de l'Atlas : les dignes héritiers de la génération 1986 répandent la joie et l'allégresse (Reportage)

Le peuple marocain a vécu une journée mémorable, le jeudi 1er décembre 2022, avec la qualification historique du Maroc pour les 8es de finale de la Coupe du monde, un exploit attendu depuis 1986. À Mohammedia, cette journée a été marquée par de l’appréhension en début d’après-midi, avant que la foule ne bascule dans un état d’ivresse collective qui a duré jusqu’à des heures tardives. Voici le récit d’une journée pas comme les autres dans l’ancienne «Fédala».

Lions de l'Atlas : les dignes héritiers de la génération 1986 répandent la joie et l'allégresse (Reportage)

Il est midi à Mohammedia, avec un ciel grisâtre et un temps pluvieux en ce jeudi, à quelques heures du coup d’envoi d’un match historique des Lions de l’Atlas face au Canada, pour le compte de la 3e journée de la phase de groupes de la Coupe du monde Qatar 2022 (poule F). Premier constat : terrasses de cafés, voitures, commerces… tout est paré des couleurs nationales et de drapeaux rouges et verts. La circulation routière a nettement diminué dans les artères de la ville. Même les véhicules scolaires transportant les élèves se font plus rares que d’habitude. Au passage devant l’un des établissements scolaires privés de la ville, les explications du surveillant général, Ahmed (48 ans), nous expliquent la raison de cette accalmie : «La majorité des écoles privées ont opté pour un horaire continu ce jeudi, à la demande des parents. Nous avons programmé les séances de 8 h à 14 h, pour libérer les enfants à temps pour le match».
Pour les adultes, tous les moyens étaient également permis pour assister au match, même l’absentéisme. «Je suis venu réserver ma place ainsi que celle de mon frère au café, à trois heures du coup d’envoi. Il ne devrait me rejoindre qu’à partir de 15 h, mais son patron a dû libérer tout le monde, car l’usine a enregistré l’absence de plus des deux tiers de son effectif. On espère que les patrons seront toujours aussi cléments qu’aujourd’hui», nous confie Youssef, un grand sourire aux lèvres. À partir de 14 h, le trafic se densifie nettement et tout le monde cherche à assurer sa place avant le début de la rencontre. Des familles entières, des groupes de collègues, des étudiants en masse… les places devenaient une denrée rare et les moins chanceux se retrouvaient quasiment debout à l’heure du coup d’envoi. 

Ziyech et En-Nesyri libèrent l’euphorie 

Après une première occasion sur un centre de Ziyech, la foule commençait à sentir le bon coup et l’excitation montait dans les terrasses des cafés. Quelques minutes plus tard, première explosion de joie : l’ailier de Chelsea battait le gardien du Canada d’un tir lobé des 35 mètres et les célébrations éclataient de plus belle. «Ca, c’est une entame digne de l’occasion. On est bien parti pour figurer en huitièmes. Ziyech prouve encore qu’il est l’un des meilleurs joueurs de l’histoire de notre pays», nous confié Miloud, soulevant son petit fils de 4 ans dans les airs, à bout de bras. Après 20 minutes de repli défensif, En-Nesyri bouclait victorieusement une contre-attaque et les festivités reprenaient. «C’est dans la poche désormais. Il faut juste batailler en défense et éviter les erreurs», crie Fatima, tout en essayant d’échapper aux mains tendues de sa collègue Amal, deux autres employées ayant déserté les bureaux ce jeudi.
En seconde période, après le but canadien pour le 2-1, l’excitation laissait place à une vive appréhension. «Il faut ajouter un troisième but, sinon ce sera la baisse de tension artérielle générale ici», s’amuse à commenter Jamal. Les minutes passaient et les frayeurs engendrées par les tentatives canadiennes aussi. Au final, le coup de sifflet de l’arbitre brésilien Raphael Claus déclenchait un état d’hystérie générale, à Mohammedia comme partout au Maroc. Klaxons, cris de joie, longues étreintes, des petits enfants projetés dans les airs ou perchés au dessus des voitures… l’ivresse de la qualification éclipsait, le temps d’une soirée, tous les tracas de la vie et les Marocains pouvaient enfin célébrer un événement attendu depuis 36 ans, surtout pour les plus âgés. 

«Je remercie le bon Dieu de m’avoir accordé cette deuxième joie !»


Les artères et boulevards menant au Parc des villes jumelées de Mohammedia étaient pleins à craquer, quelques minutes après le coup de sifflet final. Une foule énorme s’y est constituée pour fêter cette qualification historique, à tel point que la circulation automobile a été interdite dans plusieurs zones. «Je remercie le bon Dieu de m’avoir accordé cette deuxième joie, après celle réussie par les Timoumi, Khaïri, Bouderbala et compagnie en 1986. Ces joueurs sont les dignes héritiers de cette génération dorée. Croisons les doigts pour qu’ils soient meilleurs et qu’ils nous emmènent en quarts de finale mardi prochain», nous confie Abderrazak, un sexagénaire accompagné de ses deux fils Marouane et Hamza, écharpe en rouge et vert autour du cou et drapeau à la main, au beau milieu de la foule. Tous les âges, toutes les couches sociales, la communion était parfaite jeudi en soirée. Les espoirs aussi plus grands, surtout après les déclarations des Lions de l’Atlas à Doha, qui se sont accordés à déclarer que les ambitions du Maroc sont sans limites au Qatar.

>> Lire aussi : Walid Regragui, l'atout grinta des Lions de l'Atlas

A lire aussi : Walid Regragui : On est heureux pour les Marocains, ils en avaient besoin

Lisez nos e-Papers