Les prix des matières premières ont été fortement impactés cette année par les différentes crises notamment la guerre en Ukraine. Ainsi, après avoir atteint des sommets pluriannuels, les prix des produits énergétiques ont, à peine, commencé à se replier. En effet, leur cours, calculé par la Banque mondiale, a chuté de 4% en novembre, sur un mois, et de 20% depuis son pic de juin, ce qui ramène sa croissance depuis le début de l’année à 24%. Selon la dernière note de conjoncture de la direction des études et prévisions financières (DEPF), l’indice des prix des produits non énergétique a, quant à lui, signé une baisse de 18% depuis son pic d’avril et de 3% depuis début 2022, et ce malgré son rebond de 1% du mois dernier. Cela dit, les prix moyens restent tout de même, cette année, historiquement élevés, marquant une forte hausse par rapport à 2021. Depuis le début de l’année, l’indice des prix des produits énergétiques affiche une envolée de 65% en glissement annuel. Celui des produits non énergétiques signe un net bond de 12%, tiré par les fertilisants (+73%), les produits alimentaires (+19%) et les métaux de base (+5%). Alors que les cours du pétrole ont connu une forte hausse, en 2022, les prix du Brent ont enregistré une baisse de 2% en novembre sur un mois et de 24% depuis leur pic de juin.
Depuis le début de l’année, les cours ont affiché une croissance de 45% à 102 dollars en moyenne. Le 21 décembre, les cours se sont établis à 81 dollars, soit en chute de 19% depuis le 4 novembre, ramenant leurs gains à 1% depuis début janvier 2022. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit une croissance modérée de la demande mondiale de pétrole en 2023 : +1,7 millions de barils par jour (mbj) après +2,3 mbj en 2022. Même tendance pour le gaz butane dont les cours ont reculé dans le sillage du repli généralisé des prix énergétiques. Ainsi, à fin novembre dernier, les prix ont ainsi enregistré 800 dollars la tonne en moyenne, soit une hausse de 28% en glissement annuel.
Phosphates : Les prix marquent le pas en novembre
Après avoir bondi de 80% sur la période janvier-octobre, les prix du phosphate brut ont atteint 300 dollars la tonne en novembre, soit un déclin de 5,5% sur un mois. De leur côté, les prix du DAP se sont établis à 666 dollars la tonne en novembre, en baisse de 8% sur un mois, portant leur baisse à 8% sur un an. Pour cause : les contraintes sur l’offre et les prix élevés en 2022 auraient commencé à peser sur la demande mondiale. Au cours des premiers mois de 2022, les cours des produits phosphatés ont été soutenus par des coûts élevés des intrants, notamment l’ammoniac et le soufre. Mais aussi les prix de l’énergie, le transport et les récoltes agricoles. La demande a été relativement forte dans certains pays, notamment l’Inde (pour reconstituer ses stocks). Les importations indiennes de DAP prévues pour 2022 devraient augmenter d’au moins 40%, car le plafonnement des prix de détail et le système de subventions protègent le marché local des prix internationaux élevés. À noter que les cours du DAP ont également été impactés par des restrictions sur les exportations de la Chine et de la Russie. «En termes de perspectives, le marché des phosphates reste confronté à des incertitudes sur l’offre et sur l’évolution des prix énergétiques et agricoles. Alors que la destruction de la demande reste prédominante sur les marchés des phosphates, la réduction attendue de l’offre en provenance de Chine et de Russie devrait limiter toute pression sur les prix à court terme».
Produits alimentaires : Stabilisation des cours en novembre
Après une forte remontée sur les premiers mois de 2022, les prix des produits alimentaires se sont inscrits dans une correction baissière, suite à une atténuation des contraintes sur l’offre. Les prix du blé tendre (SRW) se sont établis à 365 dollars la tonne en moyenne à fin novembre 2022, affichant une croissance de 32% en glissement annuel. «Les craintes sur les disponibilités exportables mondiales ont été exacerbées par la crise ukrainienne. En outre, l’Inde a annoncé l’interdiction des exportations de blé, invoquant la sécurité alimentaire et la flambée des prix intérieurs, après une canicule sévère qui a affecté les récoltes», explique la DEPF. Pour ce qui est des cours du blé, ils ont chuté de 30%, entre leur pic de mars (443 dollars/tonne) et leur creux de juillet (311 dollars/tonne), après une flambée de 35% sur le premier trimestre. Cette dynamique s’explique par une hausse des disponibilités saisonnières et à la reprise des exportations ukrainiennes après l’ouverture de corridors sûrs en mer noire.
En novembre, les cours du blé tendre ont enregistré 336 dollars la tonne en moyenne, en baisse de 4,5% sur un mois et de 24% depuis leur sommet de mars, ramenant leurs gains à 2,5% depuis début 2022. Pour ce qui est des prix du maïs, ils ont atteint 320 dollars la tonne en moyenne à fin novembre, soit une progression de 24%. Enfin, les cours mondiaux du sucre brut ont augmenté de 5% à 407 dollars la tonne en moyenne.>> Lire aussi : Les prix des matières premières toujours élevés malgré une détente