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Vaccination anti-Covid : la 4e dose sur les traces de la 3e faute de communication ?

Il faut renforcer la communication pour convaincre la population cible de recourir aux doses de rappel. Telle est la conviction du Pr Jaâfar Heikel, épidémiologiste et spécialiste des maladies infectieuses. Pour lui, les citoyens doivent être non seulement informés et sensibilisés, mais aussi et surtout rassurés par rapport à ces doses de rappel qui deviennent inévitables pour protéger les personnes âgées et celles souffrant de maladies chroniques.

Vaccination anti-Covid : la 4e dose sur les traces de la 3e faute de communication ?
Les rappels permettent de renforcer l’immunité, essentiellement chez les personnes âgées et celles souffrant de maladies chroniques.

La seconde dose de rappel vaccinal (communément appelée «quatrième dose») ne suscite pas l’engouement espéré, en tout cas pour l'instant. À la date du 18 juillet 2022, seules 13.706 personnes de la population cible ont reçu cette dose, sachant qu’elle a été introduite par le ministère de la Santé et de la protection sociale dans le schéma vaccinal il y a déjà une vingtaine de jours. Le processus s'annonce-t-il aussi lent que pour la troisième dose qui peine à faire de plus en plus d'adeptes ?

À ce jour, «18% uniquement de la population cible se sont mobilisés pour la recevoir», regrette Dr Moulay Said Afif, membre du Comité scientifique et technique de la vaccination anti-Covid-19. Comment expliquer ce manque d’adhésion de la population ? Pr Jaâfar Heikel, épidémiologiste et spécialiste des maladies infectieuses, estime que la communication fait défaut pour les deux doses de rappel. Eu égard aux chiffres enregistrés au quotidien, le spécialiste souligne qu’il est temps de renforcer la communication pour convaincre un plus large public.

Pour lui, une communication de proximité permettra d’éviter la circulation d’informations erronées, de rassurer et surtout d'expliquer l’intérêt des rappels, particulièrement pour la quatrième dose. Et d’ajouter que cette approche est cruciale pour ne pas avoir à gérer des situations de panique et surtout pour assurer l’adhésion à ce deuxième rappel qui demeure inévitable pour protéger les personnes âgées et celles souffrant de maladies chroniques.

Les rappels, un bouclier face aux sous-variants

Pr Heikel réitère que les doses de rappel permettent de renforcer et maintenir l’immunité à un bon niveau de protection contre les formes graves et les hospitalisations, essentiellement chez les personnes âgées et celles souffrant de maladies chroniques. En d’autres termes, le spécialiste note que les rappels permettent de reconstituer le stock de protection qui, généralement, diminue avec le temps. «Dans le cadre de la Covid-19, on sait aujourd’hui que ce stock de protection diminue au bout de 6 à 8 mois, d’où l’intérêt justement de la deuxième dose du rappel qui a été introduite dans le schéma vaccinal aussi bien au Maroc que dans plusieurs pays», explique-t-il. Le spécialiste tient à préciser que les rappels trouvent tout leur intérêt, particulièrement lorsque des sous-variants qui échappent à l’immunité font leur apparition. Pour appuyer ses propos, il donne l’exemple des sous-variants BA4 et BA5 dont les études ont démontré qu’ils sont capables d’échapper à la protection immunitaire post-infection ou post-vaccinale.

Un constat qui a d’ailleurs poussé les autorités scientifiques à préconiser la quatrième dose afin de permettre aux personnes vulnérables de reconstituer leur stock de protection. Par ailleurs, Pr Heikel note qu’il est grand temps d’apprendre à vivre avec la Covid-19. La vigilance sera toujours de mise via non seulement la vaccination, mais aussi et surtout le respect des mesures de prévention. À ce titre, il précise que l’émergence de plusieurs sous-variants fait que la lutte contre la propagation du virus via la vaccination demeure incertaine et qu’il faut absolument continuer à respecter les mesures barrières, désormais connues de tous.

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