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Variole du singe : pas d’inquiétude pour le Maroc, malgré l’alerte de l’OMS

L’Organisation mondiale de la santé a décidé de maintenir l’alerte sanitaire relative à l’épidémie de variole du singe. Cette décision pousse à se demander s’il y a un risque de résurgence des cas, notamment au Maroc. Selon les experts que «Le Matin» a contactés, il n’y a pas d’inquiétude à se faire pour le moment.

Variole du singe : pas d’inquiétude pour le Maroc, malgré l’alerte de l’OMS

Malgré une baisse notable des cas de variole du singe dans le monde, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé la semaine dernière qu’elle a décidé de maintenir l’alerte sanitaire maximale sur cette maladie. En effet, le Comité d’urgence de l’OMS a estimé que malgré les progrès enregistrés dans la lutte contre les flambées de la maladie virale, il reste des raisons de s’inquiéter, notamment à cause des nouvelles infections dans certains pays, mais aussi du manque de moyens dans les pays pauvres. «Nous assistons actuellement à une diminution du nombre de cas de la “monkeypox” dans le monde. Bien que les chiffres soient encore un peu élevés dans certains pays, nous sommes actuellement dans la phase descendante de l’épidémie mondiale. Cependant, l’OMS préfère que nous restions prudents parce que nous ne sommes jamais à l’abri d’une résurgence de cas de nouveau», déclare au «Matin» Dr Mouad Mrabet, coordinateur du Centre national des opérations d’urgence de santé publique au ministère de la Santé.

Est-ce que cette décision de l’OMS de maintenir l’alerte sanitaire relative à l’épidémie de variole du singe devrait nous inquiéter ? Doit-on prévoir de nouvelles mesures pour empêcher la propagation de la maladie au niveau national ? D’après Dr Mrabet, malgré l’alerte de l’OMS, il n’y a rien à craindre, car la situation est toujours sous contrôle. «Pour le moment, au Maroc, la situation est bien maîtrisée. Nous n’avons eu que trois cas qui ont guéri et qui n’ont surtout pas donné de cas secondaire. Nous avons mis en place un protocole national de riposte qui nous a aidés à détecter rapidement les trois cas en question et les isoler. Ce protocole est toujours de mise. Toutes les régions du Royaume sont dotées de moyens de diagnostic rapide de la “monkeypox”. Mais compte tenu de la situation épidémiologique actuelle au niveau national, on peut dire qu’il n’y a rien à craindre». Même son de cloche auprès de Dr Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en systèmes et politiques de santé. «Le Comité d’urgence de l’OMS a décidé de ne pas baisser le niveau d’alerte concernant la variole du singe, car malgré la baisse du nombre global des cas dans le monde, surtout en Europe, on a constaté une augmentation des cas dans certains pays d’Afrique faute de moyens de diagnostics. Il semblerait même qu’un nouveau variant dix fois plus mortel ait fait son apparition dans la République du Congo. Pour le moment au Maroc, aucun nouveau cas n’a été détecté. Il n’y a donc pas de raisons particulières de s’inquiéter», souligne-t-il. Le médecin précise, toutefois, qu’il faut toujours rester vigilant pour éviter que le virus ne devienne endémique au niveau de toute la planète. 

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Une nouvelle étude inquiétante

Le virus de la variole du singe se transmet souvent avant l'apparition de premiers symptômes, avance une étude publiée la semaine dernière. Des résultats qui doivent encore être confirmés, mais pourraient jouer un rôle important dans la gestion de l'épidémie. La «transmission pré-symptomatique» de la variole du singe, dont les symptômes se caractérisent surtout par des éruptions cutanées, apparaît «considérable», selon les auteurs de cette étude publiée dans le «British Medical Journal» (BMJ).
Ces travaux ont été réalisés au Royaume-Uni, l'un des premiers pays où s'est propagée l'épidémie actuelle. Les auteurs de l'étude, emmenés par l'épidémiologue Thomas Ward, ont tenté d’évaluer le risque de transmission silencieuse du «monkeypox» en examinant les données de presque 3.000 patients britanniques. Cet examen a permis de se faire une idée de deux types de délais et de les comparer entre eux. Le premier est le temps d'incubation, pendant lequel le patient porte le virus sans le savoir. Le second est le délai qui s'écoule à partir de l'apparition des symptômes chez un patient donné, jusqu'à leur apparition chez celui à qui il a transmis la maladie. Les chercheurs ont conclu que ce second délai tend à être plus court que le premier, ce qui va dans le sens d'une transmission avant les premiers symptômes. Ils estiment que cette transmission pré-symptomatique représente plus de la moitié des cas, et peut intervenir jusqu'à quatre jours avant les symptômes. Ces résultats doivent toutefois encore être confirmés par d'autres études, estiment d'autres chercheurs dans un commentaire également publié par le «BMJ».

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