Pour enrouiller une machine offensive belge très dangereuse en phase de contre-attaque, Walid Regragui a pris un pari fou : laisser les attaquants adverses s’exprimer tout au long d’une mi-temps pour les faire douter, avant de tenter sa chance en seconde période. Vendredi lors d’un entretien exclusif accordé à la RTBF, Roberto Martinez avait clairement déclaré s’attendre à un “pressing haut de la part des Marocains”, lui qui comptait briser les lignes pour se faufiler vers la surface marocaine.
Le coaching et la tactique, le doublet gagnant de Regragui
Au lieu de ce scénario, Walid Regragui lui a ouvert grande la voie vers sa moitié du terrain, sans pour autant lui permettre de s’aventurer en surface. Les Lions de l’Atlas ont dû souffrir tout au long des 45 premières minutes, encaissant les tentatives belges sans flancher et faisant dos rond en attendant de rugir en seconde période. Les effets néfastes de cette stratégie sur le camp adverse étaient flagrants, notamment avec la sortie rapide d’Eden Hazard. Après le passage aux vestiaires, le technicien marocain a commencé à sortir les tours de son chapeau. D’abord avec la sortie d’Ounahi et Amallah (remplacés par Attiat Allah et Sabiri).
Ensuite, le sélectionneur marocain sacrifiait l’une de ses principales armes, Achraf Hakimi, et changeait toute sa ligne d’attaque sauf hakim Ziyech. Un véritable chef d’oeuvre de coaching, puisque non seulement les deux attaquants alignés (Zakaria Aboukhlal et Abdelhamid Sabiri) marquaient chacun un but (avec une passe de Ziyech), mais la défense marocaine gagnait aussi en robustesse après ces changements. En effet, l’entrée de Jaouad El Yamiq et le retour de Nousseir Mazraoui sur le couloir droit ont bloqué toutes les issues devant De Bruyne et compagnie. Si Hakimi excelle surtout au niveau du soutien au secteur offensif, Mazraoui, lui, s’impose plus fermement lors des duels en défense, d’où la décision de Regragui de le maintenir aux dépens du défenseur du PSG. L
a confiance affichée par Roberto Martinez en début de rencontre a commencé à se détériorer dès la 30e minute. En face, Regragui est resté droit dans ses bottes, même au moment de prendre les risques les plus extrêmes.
La bataille tactique a donc largement été remportée par le technicien marocain, qui a définitivement prouvé sa capacité à tenir tête aux plus fins stratèges après cette prestation magistrale. Chapeau-bas à l'artiste !