Les chamboulements de ces deux dernières années ont fait émerger un nouvel ordre économique mondial. Et le Maroc a tout le potentiel pour se positionner. «Nous devons devenir un hub si nous voulons avoir la possibilité d’émerger comme une puissance sur le volet commerce international comme c’est le cas pour Tanger Med, qui est non seulement un hub pour servir le Maroc, mais également l’Europe et l’Afrique», a déclaré Youssef Haouzi.
Invité de «L’Info en Face», en marge de la huitième Conférence internationale des guichets uniques qui se tient actuellement à Marrakech, le directeur général de PortNet S.A. a mis l’accent sur l’importance d’intégrer la digitalisation dans les process. «Il faut désormais parler de guichet unique digital. Parce que si nous voulons obtenir des résultats palpables et que les opérateurs économiques puissent les sentir, il faut absolument intégrer la digitalisation». Selon lui, faciliter le commerce va permettre d’améliorer, de façon significative, le développement économique du pays et des citoyens. «Avec le digital, nous avons la possibilité d’avoir cette interopérabilité avec nos clients et nos fournisseurs. Et par conséquent, de mesurer l’efficacité de nos échanges et faire le nécessaire pour protéger la production locale», explique le DG. Mais pour y parvenir, «il faut des données, et ce n’est que grâce à la transformation digitale que nous pouvons avoir de la data fiable».
Alors que les pays d’Asie arrivent en tête dans la mise en connexion des ports intelligents, PortNet vient de conclure une convention avec l’Alliance africaine et l’Alliance panasiatique sur l’e-commerce. Objectif : renforcer le partage d’expériences entre ces deux entités. «En Asie, ils sont très avancés dans ces questions de guichet unique. Et l’utilisation de la technologie avec des opérateurs historiques comme Singapour, qui est le premier guichet unique au monde depuis 1989, donne beaucoup d’idées d’innovation au secteur», explique Youssef Haouzi.
L’or bleu, c’est la data !
L’industrie 4.0 repose sur des ressources qui doivent être utilisées de façon efficiente. Il est donc important de disposer d’une data sécurisée et de qualité. Ce n’est que comme cela que «nous pouvons avoir une traçabilité claire de ce qui se passe et d’en tirer profit par la suite. Ce n’est pas toujours évident quand les process ne sont pas ficelés», explique le DG de PortNet.
De leur côté, les entreprises sont tenues de suivre le mouvement. «C’est une question de survie». Pour Youssef Haouzi, «l’entreprise doit connaître ses clients, ses fournisseurs et tout ceci se fait à travers la data. En intégrant les technologies de l’information, nous devenons plus efficaces». Et pour y parvenir, l’invité de Rachid Hallaouy insiste sur l’importance de la formation des jeunes et l’accompagnement des entreprises. «C’est un chemin à mettre en place et nous n’avons plus le temps, il faut y aller et vite».
Accélérer la digitalisation passe également par un cadre réglementaire qui fixe toute la partie sécurité de l’information. Et le Maroc en dispose déjà. «Si nous le suivons, nous nous prémunissons contre ces problématiques et donc nous sommes ouverts à toutes les technologies». Le directeur général appelle ainsi à l’application de cette réglementation et d’être transparent quant à l’utilisation de la technologie, pour ne pas se menotter technologiquement.
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