L’actuelle campagne agricole sera, certes, nettement meilleure que la précédente, qui est marquée par la sécheresse, mais elle ne s’annonce pas très prometteuse, comme le montrent les dernières données disponibles. En effet, au 30 mars 2023, si le cumul pluviométrique est en progression de 15,6% par rapport à la campagne précédente, s’élevant à 202,4 mm ; il est, toutefois, en baisse de 17,3% en comparaison avec la moyenne des cinq dernières années, indique la revue mensuelle de la conjoncture économique, monétaire et financière de Bank Al-Maghrib.
Pour ce qui est du taux de remplissage des barrages, il demeure faible, se situant à 34,3% au 7 avril contre 33,9% en 2022 et 50,9% en 2021. Cette faible pluviométrie limitera la reprise de la production agricole et devra, par conséquent, se répercuter négativement sur la croissance économique, comme le pronostique Fitch Solutions qui a publié récemment ses dernières prévisions sur les perspectives économiques du Maroc. Selon le spécialiste international du risque crédit et de la macro-intelligence, le PIB du Maroc ne devrait pas dépasser 1,8% cette année.
À rappeler que les projections de Bank Al-Maghrib, élaborées sur la base des données disponibles au 10 mars 2023, prévoient une récolte céréalière autour de 55 millions de quintaux. Ce qui se traduirait par une amélioration de la valeur ajoutée agricole qui, après un recul de 15% en 2022, croîtrait de 1,6% en 2023, avant de s’accélérer de 6,9% en 2024, sous l’hypothèse d’un retour à une production moyenne de 75 millions de quintaux, a indiqué la Banque centrale, à l’issue de la première réunion trimestrielle de son conseil de l'année 2023 tenue le 21 mars dernier.
Par ailleurs, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP), l’activité agricole poursuivrait son redressement au rythme de 2,9% au deuxième trimestre 2023, «portée par une amélioration mécanique de la production végétale», après une chute de 17% en 2022. Les récoltes des cultures maraîchères et des rosacés stagneraient, mais celles des céréales et des légumineuses connaîtraient une augmentation sensible, «traduisant un effet de base favorable», note le HCP dans un point de conjoncture publié fin mars.
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