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Climat des affaires : le gouvernement dévoile sa feuille de route

Facilitation de l’acte d’entreprendre, amélioration des facteurs de compétitivité, renforcement de l’entrepreneuriat et de l’innovation... tels sont les grands axes de la feuille de route du gouvernement pour l'amélioration de l'environnement des affaires à l'horizon 2026.Elaborée en concertation avec les partenaires privés et publics, cette feuille de route a pour objectif de répondre aux priorités économiques du Maroc et de stimuler l'investissement et l'entrepreneuriat, tout en encourageant l'émergence d'une nouvelle génération d'investisseurs et d'entrepreneurs.

Climat des affaires : le gouvernement dévoile sa feuille de route

La conférence nationale sur l'environnement des affaires s'est tenue ce mercredi à Rabat. Présidée par le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, en présence de ministres, de hauts responsables et d'acteurs privés influents dans les sphères de l'économie, de la finance et des affaires, cette grand-messe avait pour principal enjeu de mobiliser les parties prenantes autour de la feuille de route stratégique pour l'amélioration de l'environnement des affaires à l'horizon 2026, conformément aux Hautes orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI qui avait fixé les objectifs ambitieux de mobiliser 550 milliards de dirhams d’investissements et de créer 500 mille emplois, au cours de la période 2022-2026.

La feuille de route pour améliorer l'environnement des affaires orientée vers les projets stratégiques

En réponse aux attentes des acteurs économiques, le gouvernement s'est engagé à élaborer une nouvelle feuille de route stratégique pour l'amélioration de l'environnement des affaires à l'horizon 2026. C'est ce qu'a annoncé le Chef du gouvernement, dans son intervention à l'ouverture des travaux de cette conférence. Inscrite dans le droit fil des Hautes Orientations Royales, des principales conclusions du nouveau modèle de développement, des engagements contenus dans le programme du gouvernement, ainsi que des recommandations formulées dans le Livre blanc de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), cette feuille de route constitue également la résultante d'un dialogue soutenu avec le secteur privé en vue de cerner ses intérêts et ses priorités stratégiques, a déclaré M. Akhannouch. Approuvée par le Comité national de l'environnement des affaires (CNEA), cette feuille de route constitue un tournant dans le pilotage des travaux de ce comité depuis sa création en 2010, souligne le Chef du gouvernement, notant qu'elle est conçue sur la base d'une approche pionnière et d'une planification pluriannuelle, s'appuyant sur trois piliers principaux composés de 13 volets structurants, en plus d'un quatrième pilier transversal.

«Quant au premier pilier, son objectif principal est d'améliorer les conditions structurelles de l'environnement des affaires, soit une priorité commune qui cible l'ensemble du tissu économique, quelle que soit la taille de l'entreprise», précise M. Akhannouch. «En ce qui concerne le deuxième pilier, il vise à assurer les conditions propices au développement de l'entreprise industrielle afin de soutenir la souveraineté productive et d'appuyer la transformation structurelle de l'économie nationale», poursuit le Chef du gouvernement. Pour ce qui est du troisième pilier, «ce sera la diffusion d'une forte culture entrepreneuriale afin de susciter une approche innovante de l'investissement dans notre pays».
Et compte tenu de la forte interaction associant l'amélioration de l'environnement des affaires aux règles d'éthique et d'intégrité, un quatrième pilier ayant trait à «l'éthique, l'intégrité et la lutte contre la corruption» a été retenu comme pilier transversal, étayant les trois piliers susmentionnés, précise encore M. Akhannouch. Et d'affirmer que «notre pays, en tant qu’État jouissant d'une forte stabilité politique et d'une position géographique géostratégique, ambitionne de se muer en un pôle de production et d'exportation, conformément aux Hautes Orientations Royales». Ambition, dit le Chef du gouvernement, «qui ne peut être concrétisée que par l'implication de tous les acteurs, notamment le secteur privé, dont nous voulons qu'il assume un rôle de premier plan en vue de la mise en œuvre de ces visées».

L'investissement productif pour financer l'État social

Dans le même ordre d'idées, le ministre délégué chargé de l'Investissement, de la convergence et de l'évaluation des politiques publiques, Mohcine Jazouli, affirme que la nécessité d'améliorer le rendement des investissements est une conviction pour ce gouvernement. Toutefois, a-t-il fait remarquer, «la rentabilité ne peut plus être la seule unité de mesure de l’investissement productif. Celui-ci dispose désormais d’une responsabilité économique, sociale et durable» et «l’investissement productif doit servir à financer l’État social, créer de la valeur ajoutée et générer des emplois stables et de qualité».
«Pour relever ce défi et atteindre ces objectifs communs, une alliance forte est nécessaire entre le secteur public, le secteur privé et le secteur bancaire avec les territoires», souligne M. Jazouli, mettant l’accent sur la nécessité d’«adopter plus que jamais une vision et une approche territorialisée», étant donné que «c’est bien dans les territoires que les projets d’investissement émergent, c’est bien dans les territoires qu’ils se réalisent et c’est enfin dans les territoires que leurs impacts socio-économiques se font sentir».

Et le ministre délégué de faire observer que «pour la première fois dans l’histoire économique de notre pays, l’élaboration, l’approbation et la signature d’une partie des conventions d’investissement seront transférées à l’échelle régionale». La conviction de ce gouvernement, affirme-t-il, «est que nous devons faire de l’investissement un levier puissant du développement économique et social du Royaume et de la réduction des disparités territoriales. C’est un impératif de la régionalisation avancée !»
S’agissant des secteurs privés et bancaires et conformément aux Hautes Orientations Royales, poursuit M. Jazouli, «c’est à eux que revient le soin de prendre le relais de l’État en assumant leur rôle de catalyseurs de l’investissement et de l’entrepreneuriat. Ils devront tour à tour soutenir l’émergence et le financement de cette nouvelle génération d’entrepreneurs et d’investisseurs, appelée de ses vœux par Notre Souverain».

Abordant les trois piliers sous-tendant la nouvelle feuille de route que le Chef du gouvernement a mis en exergue, M. Jazouli a apporté les précisions suivantes :

1. Le premier pilier est relatif à la facilitation de l’acte d’investir et d’entreprendre, à travers notamment :

• Le déploiement de l’ensemble des dispositifs de la nouvelle Charte de l’investissement.
• La création d’entreprise par voie électronique.
• L’amélioration de l’accès aux marchés publics, en particulier pour les PME.
• La réduction des délais de paiements et le renforcement du cadre juridique associé.
• L’accélération de la digitalisation des procédures administratives.
• La mise en place d’un observatoire de l’investissement et du climat des affaires.

2. Le deuxième pilier vise l’amélioration des facteurs de compétitivité, à travers notamment :

• La mobilisation de financements, en particulier par le biais de véhicules innovants.
• Le renforcement de l’accès à l’énergie verte pour contribuer aux ambitions nationales en matière d’énergies renouvelables.
• La décarbonation industrielle qui consolidera le positionnement du Royaume, en tant qu’acteur majeur de la transition énergétique mondiale.
• L’amélioration de la visibilité du foncier mobilisable pour l’investissement productif.
• La consolidation de la compétitivité logistique.

3. Le troisième pilier est axé sur l’entrepreneuriat et l’innovation, à travers notamment :

• La mise en place de dispositifs d’appui aux TPME et aux startups pour soutenir et accompagner de manière spécifique chacune de ces catégories.
• Le renforcement de programmes de financement et d'accompagnement tels que Forsa.
• Le développement d’incubateurs pour les entrepreneures porteurs de projets innovants.
• La promotion de la culture entrepreneuriale afin de l’inscrire dans l’ADN de notre jeunesse.
• Le renforcement de la performance du capital humain, pour consolider les compétences des femmes et des hommes qui font la richesse et l’avenir de notre pays.

À ces trois piliers de la feuille de route de l’amélioration de l’environnement des affaires s’ajoute un pilier transversal majeur relatif à «l’éthique, l’intégrité et la prévention de la corruption», «preuve de l’engagement volontariste du gouvernement de ne pas occulter cette dimension essentielle dans cette nouvelle génération de réformes», assure le ministre délégué.

Amélioration de l'environnement des affaires : voici ce qui manque actuellement selon la CGEM

Pour sa part, le président de la CGEM, Chakib Alj, attire l'attention sur les leviers indispensables, mais encore manquants, pour soutenir les efforts visant à stimuler l'investissement. Il s’agit notamment de :

  • Le renforcement de l’offre foncière, à travers l’élargissement des réserves dédiées aux zones industrielles ou encore le développement de zones industrielles à la location ou de zones industrielles de proximité.
  • La facilitation de l’accès au financement à travers la mise en place de mécanismes d’accompagnement intégrés pour les TPME.
  • La réduction du coût des facteurs de production, via la libéralisation maîtrisée du secteur électrique et de la moyenne tension, pour réduire le coût de l’énergie et accélérer la décarbonation.
  • Les procédures administratives étant la première étape du parcours de l’entrepreneur, leurs simplification et digitalisation ne sont plus un luxe, mais un enjeu de taille. À la vitesse avec laquelle le monde évolue et au vu de la place qu’occupe le digital aujourd’hui dans la vie des citoyens et des entreprises, M. Alj estime qu’il faut accélérer davantage la cadence de ce chantier, surtout en termes d’interopérabilité entre les différentes administrations pour offrir aux entrepreneurs une meilleure expérience du service public, ou encore en termes de dématérialisation des tribunaux.
  • Un tout autre chantier de taille est celui des marchés publics sur lequel il faut bien avancer. Le décret relatif aux marchés publics a été approuvé lors du Conseil du gouvernement du 29 décembre 2022. Ce nouveau décret, tel qu'il est conçu, favorisera la préférence nationale et l’intégration locale et facilitera l’accès de la commande publique aux TPME. Il faut, à présent, suivre son application et sa mise en œuvre.
  • L’amélioration de l’attractivité des territoires est également une nécessité, via la réactivation des CREA et la définition d’une offre régionale mettant en lumière les potentialités de chaque région, ses secteurs prioritaires et les mesures d’accompagnement qui y sont offertes.
  • Sans oublier le travail de fond restant à conduire pour le développement du capital humain, avec une transformation urgente du système de la formation continue, pour faire profiter les TPME de la formation professionnelle.

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